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"De la cohérence dans le développement de la ville universitaire de la Corse", Xavier Poli présente sa vision du Corte de demain


Pierre-Manuel Pescetti le Mercredi 6 Octobre 2021 à 16:28

Premier mandat de maire et quel mandat. Un peu plus d'un an après avoir pris la succession de Tony Sindali, son ancien premier adjoint Xavier Poli fait le bilan d'un début de mandature à la croisée des chemins. Entre des perturbations sanitaires inédites et un programme d'investissement ambitieux pour le Corte de demain, Xavier Poli maintient son credo chevillé au corps : la cohérence. Dans la seule ville universitaire de Corse où plusieurs acteurs institutionnels de poids ont leurs cartes à jouer, le maire se veut le porte-étendard d'un développement harmonieux, équilibré et au service de toutes les populations de la cité paoline.



Xavier Poli, maire de Corte. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Xavier Poli, maire de Corte. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
Un peu plus d’un an après avoir revêtu l’écharpe tricolore de maire de Corte, quel bilan dressez-vous ?

- Ça a été des mois intenses à plusieurs égards. Il y a d’abord le travail inhérent au respect des engagements que j’ai pris devant les cortenais. Comme toute mandature qui commence, même si je m’inscris dans la continuité de mon prédécesseur Tony Sindali, nous abordons une nouvelle étape. Ce travail déjà conséquent a été perturbé et accru de manière significative en raison de la crise sanitaire.

Concernant la première partie, l’essentiel du travail a été de mettre en configuration les services de la commune pour répondre aux besoins générés par notre programme d’investissement. En même temps nous avons adopté une méthode particulière qui consiste en deux choses : la première est d’associer l’ensemble du conseil municipal, opposition y compris, à la mise en œuvre du programme. Deuxièmement, associer l’ensemble de nos partenaires à ce programme, à savoir la Collectivité de Corse, l’université et l’Etat et contractualiser avec eux. Pour cela, nous avons utilisé les moyens mis en œuvre par l’Etat au titre du PTIC ((Plan de Transformation et d’Investissement de la Corse), de l’Opération de Revitalisation de Territoire (ORT), le programme « petites villes de demain » et le programme OPAH-RU de réhabilitation de l’habitat ancien.

 - Quels sont les projets en cours de réalisation ?

 - Nous avons déjà la réhabilitation des ruelles de la haute-ville qui va débuter en octobre. Le projet, d’un volume financier de 1,2 millions d’euros, va s’étaler sur plusieurs années puisqu’il va être phasé en fonction de l’activité touristique et des projets de nos partenaires.

Nous avons également prévu d’aménager la rue Colonel Feracci. Là aussi, il faut prévoir en fonction des autres projets. La création de la bretelle de la gare va être achevée d’ici la fin de l’année. Dans cet aménagement il y aura aussi la création d’une voix douce, en partenariat avec l’université, qui fera le lien entre les deux campus avec la gare en point de jonction.

Pour qu’il y ait une cohérence dans le développement de la ville universitaire de la Corse, il faut que certains de ces projets soient menés en co-construction. Je considère que tout ce que nous allons mettre en œuvre pour transformer la ville, nous ne pouvons pas le faire seul. D’abord d’un point de vue financier, puis par rapport à la cohérence de l’ensemble des programmes. Certains sont portés par d’autres acteurs institutionnels et s’il n’y pas de concertation, ils peuvent s’entrechoquer.

- La crise sanitaire a fortement impacté les budgets publics. Avez-vous dû annuler des projets au bénéfice de la gestion de crise ?

- Aucun ! Au contraire nous en avons rajouté. Pourquoi ? Parce que nous avons travaillé suffisamment en amont pour présenter des projets matures dans le cadre du PTIC.

 - Quels sont ces nouveaux projets ?

 - Tout d’abord le parc d’attractivité de Chabrières. Nous aurons un rendu d’étape avant la fin de l’année avec tous les partenaires et les associations qui ont vocation à occuper le site. La requalification de la haute-ville fait partie des nouveaux projets de même qu’une étude urbaine d’une valeur de 180 000 euros. Elle va donner plus de cohérence, encore une fois, à l’ensemble des projets pour savoir comment nous allons les mettre en œuvre. Le cours Paoli va-t-il être piéton ? Un autre sens de circulation va-t-il être créé ? Quelles sont les liaisons possibles avec les voies douce qui vont être créées ? L’étude nous apportera des réponses. L’objectif c’est d’augmenter l’attractivité du centre-ville.

 - La création d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) fait partie intégrante des débats sur l’île. A-t-il sa place à Corte ?

 - Jai demandé une évaluation prospective sur le patrimoine foncier de l’hôpital qui est réparti sur deux sites : Corte et Tattone. Concomitamment, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a lancé cette étude au niveau régional et nous avons obtenu qu’il y ait un focus réalisé par un bureau d’étude complémentaire sur le foncier de l’hôpital de Corte. Elle est en cours de réalisation. Il faut avoir une vision avec plusieurs scénarios. Resterons-nous avec deux sites ? Un seul ? Que deviendra l’autre ? Sera-t-il déplacé ? En tout cas tout je suis favorable à un CHU.  

 - L’année 2022 approche à grand pas et avec elle les élections présidentielles. L’homme de droite que vous êtes a-t-il une préférence ? Un champion ?

 - À ce stade là je n’ai pas de champion. J’ai reçu Xavier Bertrand et Valérie Pécresse car ils me l’ont demandé et si d’autres candidats veulent venir je les recevrai de la même manière. Question de courtoisie républicaine. Qu’ils soient de ma famille politique ou pas. Je n’oublie pas non plus que je suis à la tête d’une majorité municipale plurielle. Mais je le redis, mon camp, c’est Corte.

 - Qu’en est-il de la rumeur disant que vous serez candidat aux prochaines élections législatives ?

- Elle est infondée ! j’ai refusé de participer aux élections territoriales en temps que maire de Corte, ça ne serait pas cohérent de me présenter aux législatives et pas aux territoriales. Je me consacre pleinement à mes responsabilités de maire, c’est déjà beaucoup de travail. Je ne serai pas candidat aux prochains élections législatives. C’est dit et une fois que je l’ai dit, personne ne peut me faire revenir sur ma décision.