De la Grande Muraille de Chine à l'Université de Corte : L'IAE de Corse fête ses 30 ans

À en croire Jacques Orsoni, fondateur de l’Institut d’administration des entreprises de Corse, l’idée de créer cet IAE lui est venue « sur la Grande Muraille de Chine ». « Cela remonte à 1983. Avec trois collègues, nous avions été envoyés là-bas par le ministère des Affaires étrangères pour montrer aux professeurs d’économie ce qu’étaient le management et la gestion. Sur la muraille, avec Jean-Marc Peretti, nous nous sommes dits, ‘et si on ouvrait un IAE en Corse’. » Quarante ans plus tard, cette anecdote a bien vieilli, alors que l’institut célèbre en ce mois de mai le trentenaire de sa création.

Toujours basé à Corte, au sein de l’université, l’IAE a pour but de transmettre des formations en management d’un point de vue général. « Sa vocation principale, c’est la gestion de l’administration des entreprises », résume Delphine Bereni, ancienne élève et directrice actuelle de l’établissement. « Donc on a un domaine de compétences qui part du management, mais qui est étendu à diverses activités. Il y a des spécialisations en ressources humaines, en entreprenariat, en tourisme, en économie-gestion... »

Le champ d’action de l’IAE s’est élargi au fil des années, et c’est justement sur ce point que souhaitent appuyer les responsables actuels, à l’occasion de la date anniversaire des 30 ans. « Parmi nos diplômés, nous avons des directeurs de ressources humaines, des chargés de marketing, des directeurs d’entreprises… Diverses casquettes, que ce soit dans le privé ou dans le public. Le management est un petit peu partout, donc on peut se développer dans tout type d’organisation », insiste Delphine Bereni.

C’est justement pour ça que les universitaires français avaient souhaité, dans les années 1950, compléter l’offre d’enseignement nationale, alors dépourvue de formation dans le domaine de la gestion. « À l’époque, on enseignait la science économique, mais on n’enseignait pas la gestion du personnel, le marketing, les ressources humaines ou encore la comptabilité et les finances », retrace Jacques Orsoni. « Dès lors, de premiers IAE ont commencé à se développer dans les grandes ville, et ont rencontré un grand succès ».

L’IAE de Corse, « très attendu », a donc finalement vu le jour au milieu des années 1990, entre les murs de la faculté. « L’Université avait un peu plus de 10 ans et essayait d’enrichir son programme de formation », se souvient Jacques Orsoni. « À ce moment-là, j’étais directeur de l’IAE de Nantes, et on m’avait sollicité pour aider à l’ouverture de cet institut à Corte. Dès que je suis arrivé, j’ai demandé au ministère l’habilitation de le faire, et cela m’a été facilement accordé. »

Aujourd’hui, « les personnes qui dirigent l’IAE sont d’anciennes étudiantes qui ont fait leur thèse sous ma direction », se satisfait le fondateur. La transmission s’est bien opérée, et permet de continuer le développement de l’établissement, qui compte 350 inscrits en 2023. « Par année, nous diplômons en moyenne une cinquantaine de personnes au niveau master, une trentaine au niveau licence, et une quinzaine en licence professionnelle », énumère Delphine Bereni. Une franche réussite.