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David Cormand (EELV) : "je veux porter les préoccupations de la Corse au niveau européen"


Rose Casado le Jeudi 30 Mai 2024 à 11:22

Député européen sortant, en deuxième position sur la liste des Écologistes, Europe Écologie Les Verts, menée par Marie Toussaint pour le scrutin du 9 juin, David Cormand est en Corse ces 30 et 31 mai. Au programme, avant de rencontrer les militants et sympathisants écologistes locaux. Au côté d’Hélène Sanchez, colistiere corse en 43e place sur la liste, le député de Seine-Maritime s’est exprimé sur l’importance de ce vote, mais également sur les enjeux environnementaux et économiques de l'ile, que son parti entend bien défendre en Europe.



David Cormand, en deuxième position sur la liste Europe Écologie Les Verts derrière la vice-présidente du groupe des Verts/Alliance Libre Européenne Marie Toussaint, s’est rendu à Bastia pour une conférence de presse, jeudi 30 mai 2024.
David Cormand, en deuxième position sur la liste Europe Écologie Les Verts derrière la vice-présidente du groupe des Verts/Alliance Libre Européenne Marie Toussaint, s’est rendu à Bastia pour une conférence de presse, jeudi 30 mai 2024.
- Quel est le but de cette visite en Corse ?
- Le but de cette visite est de convaincre. Convaincre que le 9 juin représente un enjeu crucial pour ceux qui défendent une Europe fédérale et les questions écologiques. C’est un vote majeur face à une attaque politique de grande envergure, menée notamment par une alliance entre les extrêmes droites et la droite. Ce scrutin est déterminant pour l'avenir de l’Europe, et il est essentiel de choisir entre un futur écologique et socialement juste, ou une régression qui serait une perte pour l’Union européenne. Si les écologistes sont moins nombreux au Parlement européen après le 9 juin, toutes les questions écologiques reculeront.

- Comment envisagez-vous l'avenir des politiques écologiques en Europe si Europe Écologie Les Verts réussit ? 
- En 2019, un vote significatif pour les Verts a permis de lancer des politiques écologistes à travers l'Europe. Si nous obtenons un fort soutien le 9 juin, nous pourrons non seulement mettre en place un pacte vert pour transformer notre économie, mais aussi obtenir la marge de manœuvre nécessaire pour investir dans des projets écologiques. Cela inclut la création d'emplois, la réindustrialisation de l’Union européenne, et la transition vers une économie sobre en énergie, bénéfique pour la planète, les finances des citoyens, et l’emploi local.

- Comment votre visite en Corse s'intègre-t-elle dans votre stratégie de campagne globale ?
- Les Verts sont attachés aux diversités territoriales. Nous souhaitons dialoguer avec des territoires souvent oubliés, où le taux de participation électorale est faible. Moins on vote, moins on est écouté. Notre vision de l'Union européenne repose sur le respect des identités diverses et l’unité dans la diversité. En visitant des territoires ruraux et insulaires, je veux comprendre leurs réalités et porter leurs préoccupations au niveau européen.

- Quels sont les défis environnementaux spécifiques auxquels la Corse est confrontée, et comment envisagez-vous de les aborder au niveau européen ?
 - Les territoires insulaires, comme la Corse, sont particulièrement sensibles aux variations climatiques. La Corse fait face à des problèmes croissants de stress hydrique, de gestion des déchets, de dépendance aux voitures et au fuel pour l’énergie. Nous devons réfléchir à des solutions spécifiques pour ces îles, axées sur la sobriété écologique et l’autonomie. Cela implique de reprendre le contrôle sur les ressources vitales et de construire une autonomie écologique durable.

- Comment prévoyez-vous de garantir que les intérêts corses soient représentés et pris en compte au Parlement européen ?
- Il est crucial de garantir le respect des diversités identitaires au sein de l’Union européenne, tant sur les aspects linguistiques que juridiques. Les territoires insulaires ou périphériques ne doivent pas être oubliés dans les règlements européens concernant les subventions. La politique agricole commune doit prendre en compte les spécificités locales comme celles de la Corse, qui ne dispose pas de grandes exploitations céréalières. Nous devons nous assurer que les territoires atypiques soient bien représentés et pris en compte dans les décisions européennes.

- Quelle est votre position sur l’autonomie de la Corse ?
 - Historiquement, les Verts sont favorables à l’autodétermination des peuples. Nous soutenons cette idée depuis longtemps, avec des figures comme Max Simeoni aux élections européennes de 1989 et François Alfonsi aujourd’hui. Nous privilégions une approche girondine, respectant les diversités locales et régionales.

- Face à l'urgence croissante de la crise climatique, quelles sont les trois priorités législatives principales pour EELV si vous êtes élus, et comment prévoyez-vous de les mettre en œuvre ?
- Nos trois priorités législatives seront la réduction de l’usage des combustibles fossiles, l’investissement dans la sobriété énergétique, et l’accompagnement social de cette transition. Il est essentiel que les plus vulnérables ne paient pas le prix de ce changement de modèle. Nous devons investir dans des solutions durables qui créent des emplois locaux et assurent une transition juste pour tous.