A la lecture des registres matrimoniaux du XVIII et XIXè siècles, on peut noter qu'il y avait en Corse énormément de couples qui vivaient en concubinage. Une des réponses de ce constat est d'ordre financier "le mariage était l'occasion de grandes fêtes, il fallait que la communauté villageoise dans son entièreté assiste à la noce et au banquet qui suivait. Il ne fallait pas commettre d'impairs, quand on avait de quoi, on se mariait, mais à l'inverse si on ne pouvait pas, on vivait à la colle, ou on faisait a scapetta" explique Anghjulina Antonetti.
Cependant, les demandes en mariage étaient légion, et u matrimoniu scellait dans les temps anciens, comme de nos jours non seulement un union entre mes époux, mais aussi entre deux familles.
Autrefois, la demande en mariage passait par des codes sociétaux bien définis. Les chefs de famille, le père, ou le fils aîné ou encore l'oncle se rencontraient et donnaient leur accord pour unir les futurs époux. Au-delà du couple, le mariage était l'union de deux familles, et on retrouve des constantes traditionnelles dans le déroulé des noces. En revanche, lorsque l'union n'était pas touchée par la flèche de Cupidon, mais qu'elle s'imposait afin de régulariser une situation embarrassante et dans l'intérêt commun des familles, on décidait de l'union selon certains usages.
Scapaticciu, serinatu à i sposi è spartere
Souvent, deux âmes touchées par les feux de l'amour n'avaient pas le consentement des familles, alors les amoureux partaient ensemble pour quelques jours. Leur retour signifiait qu'ils avaient consommer le mariage, ils avaient fait scapetta. Leur fugue mettait les familles devant le fait accompli qui n'avaient d'autres solutions que de consentir à l'union, 'u matrimoniu di a volpe' se faisait dans la discrétion souvent le soir pour la cérémonie religieuse et la mairie.
Alors qu'une cérémonie de mariage ne pouvait être célébrée le soir, on accordait aux scapaticci cette exception en dehors des codes, car leur brève fuite sous-tendait qu'il fallait sauver l'honneur de la famille. A la manière de Roméo et Juliette, u scapaticciu était aussi un moyen de mettre un terme à la vindetta. Le sang devait être lavé par le sang, mais lorsque cela allait trop loin, per fà a pace, l'union des époux de familles ennemies entérinait cette désunion.
Pas de mariage en mai et en septembre
La période choisie pour le mariage est une superstition tenace, en Corse, car on ne se marie pas pendant les mois de mai et de septembre, qui sont des temps dévoués à la Vierge et la croyance promet l'infertilité aux couples qui s'unissent lors de ces temps-là. L'amour a ses raisons que toute la communauté ne doit pas ignorer, "il fallait que toute la communauté sache qu'une demande en mariage allait se faire, que tout le village entende u serinatu du jeune homme sous la fenêtre de la jeune fille, bien entendu auparavant le chef de famille avait donné son consentement, alors accompagné de sa famille et d'amis le futur marié allait chanter des airs romantiques sous la fenêtre de sa belle. Ceschants ont une tournure magique et prédicative, souvent improvisés même s'ils ont une structure propre, u serinatu est toujours de bon augure, on évoque le bonheur de la vie à deux", explique l'enseignante.
La traditionnelle dot
La dot était une condition qui suivait un protocole adapté en fonction des familles. La première fille avait souvent une dot plus importante que les autres. Très répandu, le trousseau que les jeunes mariées emportaient, ce nécessaire de maison, symbolisait l'espace féminin, mais aussi son nouveau statut de maîtresse de maison. La dot pouvait être de l'argent, des terrains ou des animaux, c'était davantage à la femme de porter le patrimoine.
Le cortège et le repas nuptial
Le cortège nuptial, autre invariant, à ses déclinaisons locales, il reste une étape incontournable. Très souvent, la future mariée quittait la maison paternelle suivie d'un long cortège, que les femmes proches de la promise avait péparé. Un homme et une femme, deux par deux des plus jeunes aux plus âgés encadraient l'épouse. Le chef de famille ayant pris soin d'accrocher quelques fleurs d'oranger au corsage de la mariée, symbole de la pureté de la Vierge Marie, de l'amour et de longévité, ainsi parée elle rejoignait son promis à l'église. Après la cérémonie, tous les villageois étaient conviés au repas de noce, "pour le repas, il fallait montrer qu'il y avait de quoi sur la table. On mettait un maximum de mets pour le partager avec tous, des plats cuisinés, de la viande, du poisson et des gâteaux, torte fisculi mario ( les meringues), frappe. En Casinca, on faisait et encore aujourd'hui, les panzarotti avec le riz, signe de richesse et d'abondance, un gâteau magique' comme les liens du mariage." conclut Anghjulina Antonetti?
Cependant, les demandes en mariage étaient légion, et u matrimoniu scellait dans les temps anciens, comme de nos jours non seulement un union entre mes époux, mais aussi entre deux familles.
Autrefois, la demande en mariage passait par des codes sociétaux bien définis. Les chefs de famille, le père, ou le fils aîné ou encore l'oncle se rencontraient et donnaient leur accord pour unir les futurs époux. Au-delà du couple, le mariage était l'union de deux familles, et on retrouve des constantes traditionnelles dans le déroulé des noces. En revanche, lorsque l'union n'était pas touchée par la flèche de Cupidon, mais qu'elle s'imposait afin de régulariser une situation embarrassante et dans l'intérêt commun des familles, on décidait de l'union selon certains usages.
Scapaticciu, serinatu à i sposi è spartere
Souvent, deux âmes touchées par les feux de l'amour n'avaient pas le consentement des familles, alors les amoureux partaient ensemble pour quelques jours. Leur retour signifiait qu'ils avaient consommer le mariage, ils avaient fait scapetta. Leur fugue mettait les familles devant le fait accompli qui n'avaient d'autres solutions que de consentir à l'union, 'u matrimoniu di a volpe' se faisait dans la discrétion souvent le soir pour la cérémonie religieuse et la mairie.
Alors qu'une cérémonie de mariage ne pouvait être célébrée le soir, on accordait aux scapaticci cette exception en dehors des codes, car leur brève fuite sous-tendait qu'il fallait sauver l'honneur de la famille. A la manière de Roméo et Juliette, u scapaticciu était aussi un moyen de mettre un terme à la vindetta. Le sang devait être lavé par le sang, mais lorsque cela allait trop loin, per fà a pace, l'union des époux de familles ennemies entérinait cette désunion.
Pas de mariage en mai et en septembre
La période choisie pour le mariage est une superstition tenace, en Corse, car on ne se marie pas pendant les mois de mai et de septembre, qui sont des temps dévoués à la Vierge et la croyance promet l'infertilité aux couples qui s'unissent lors de ces temps-là. L'amour a ses raisons que toute la communauté ne doit pas ignorer, "il fallait que toute la communauté sache qu'une demande en mariage allait se faire, que tout le village entende u serinatu du jeune homme sous la fenêtre de la jeune fille, bien entendu auparavant le chef de famille avait donné son consentement, alors accompagné de sa famille et d'amis le futur marié allait chanter des airs romantiques sous la fenêtre de sa belle. Ceschants ont une tournure magique et prédicative, souvent improvisés même s'ils ont une structure propre, u serinatu est toujours de bon augure, on évoque le bonheur de la vie à deux", explique l'enseignante.
La traditionnelle dot
La dot était une condition qui suivait un protocole adapté en fonction des familles. La première fille avait souvent une dot plus importante que les autres. Très répandu, le trousseau que les jeunes mariées emportaient, ce nécessaire de maison, symbolisait l'espace féminin, mais aussi son nouveau statut de maîtresse de maison. La dot pouvait être de l'argent, des terrains ou des animaux, c'était davantage à la femme de porter le patrimoine.
Le cortège et le repas nuptial
Le cortège nuptial, autre invariant, à ses déclinaisons locales, il reste une étape incontournable. Très souvent, la future mariée quittait la maison paternelle suivie d'un long cortège, que les femmes proches de la promise avait péparé. Un homme et une femme, deux par deux des plus jeunes aux plus âgés encadraient l'épouse. Le chef de famille ayant pris soin d'accrocher quelques fleurs d'oranger au corsage de la mariée, symbole de la pureté de la Vierge Marie, de l'amour et de longévité, ainsi parée elle rejoignait son promis à l'église. Après la cérémonie, tous les villageois étaient conviés au repas de noce, "pour le repas, il fallait montrer qu'il y avait de quoi sur la table. On mettait un maximum de mets pour le partager avec tous, des plats cuisinés, de la viande, du poisson et des gâteaux, torte fisculi mario ( les meringues), frappe. En Casinca, on faisait et encore aujourd'hui, les panzarotti avec le riz, signe de richesse et d'abondance, un gâteau magique' comme les liens du mariage." conclut Anghjulina Antonetti?