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DOSSIER. Les aéroports corses engagés pour la biodiversité


le Dimanche 15 Janvier 2023 à 19:11

Grâce à leur partenariat avec l'association Aéro Biodiversité, les sites d'Ajaccio et Bastia ont depuis plusieurs années pu identifier les nombreux écosystèmes qui vivent à côté des pistes et mettre en place des actions pour les protéger. Une démarche dans laquelle les aéroports de Figari et Calvi devraient bientôt les rejoindre



L'Orchis papillon, l'une des espèces présentes sur l'aéroport d'Ajaccio (Photo : Aéro Biodiversité)
L'Orchis papillon, l'une des espèces présentes sur l'aéroport d'Ajaccio (Photo : Aéro Biodiversité)
On le sait encore peu, mais les pistes des aéroports abritent un grand nombre d’espèces végétales et animales. Entourées d’espaces verts sur à peu près 70% de leur surface, elles permettent en effet à des écosystèmes de se développer dans des conditions favorables, protégés de nombreuses activités humaines. C’est afin d’identifier, de protéger et de valoriser cette biodiversité aéroportuaire dans le respect des consignes de sécurité qu’a été créé Aéro Biodiversité en 2015. Depuis cette association, anciennement nommée Hop Biodiversité, a passé de nombreux partenariats avec des plateformes françaises, dont les aéroports d’Ajaccio et Bastia, sur lesquels des scientifiques viennent aider les gestionnaires à mettre en place des actions permettant de préserver ces milieux. 

L'Hélix de Corse, un escargot endémique de l'île en danger critique d’extinction dont le seul habitat connu est le site du Ricanto, et donc de l'aéroport d'Ajaccio (Photo : Aéro Biodiversité)
L'Hélix de Corse, un escargot endémique de l'île en danger critique d’extinction dont le seul habitat connu est le site du Ricanto, et donc de l'aéroport d'Ajaccio (Photo : Aéro Biodiversité)
« Grâce à cette association et à notre partenariat, nous avons pu constater que nous avions par exemple sur l’aéroport d’Ajaccio une grande diversité en termes de flore avec plusieurs espèces d’orchidées différentes, des graminées exceptionnels, des plantes qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, mais aussi des espèces animales parfois très rares qui ont élues domicile sur l’aéroport, comme un escargot endémique », indique Laurent Poggi, le directeur des concessions aéroportuaires de Corse-du-Sud. 

« Nous avons également profité de la connaissance de ces chercheurs pour par exemple pouvoir adapter nos hauteurs de coupe d’herbes sur les pistes, de manière à ce que d’une part elles ne soient pas attractives pour des espèces d’oiseaux ou de rongeurs parce que trop basses, et d’autre part pas trop hautes afin de ne pas être des refuges et des cachettes pour des animaux plus importantsGrâce aux conseils des scientifiques, nous avons adapté des hauteurs de coupe qui nous permettent à la fois de garantir la sécurité de nos aéronefs et la lisibilité de nos panneaux d’indications, sans pour autant que cela aille à l'encontre de la biodiversité. C’est un vrai partenariat que nous avons engagé depuis de nombreuses années avec Aéro Biodiversité sur Bastia et Ajaccio », ajoute-t-il.

Les quatre aéroports de l'île engagés dans la démarche d'ici la fin de l'année

Désireux d’aller plus loin dans la démarche, les deux aéroports insulaires sont aujourd’hui en cours d’obtention du label « Aérobio », créé récemment par l’association pour être une « preuve tangible et concrète des actions de protection de l’environnement développées par les plateformes aéroportuaires françaises ». Ce label qui couvre quatre enjeux de biodiversité (la biodiversité, l’investissement du personnel, la communication et l’ancrage territorial) est obtenu après une étude minutieuse des dossiers des candidats par le Conseil scientifique d’Aéro Biodiversité, issu du Muséum national d’Histoire naturelle. 
 
« L’autre grande nouveauté, c’est que nous avons souhaité que les aéroports de Calvi et Figari qui jusqu’à présent n’étaient pas adhérents d’Aéro Biodiversité le soient cette année. Nous aurons donc les quatre aéroports corses qui seront adhérents de cette association en 2023 », dévoile encore Laurent Poggi. 


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Aujourd’hui l’association travaille sur près d’une quarantaine de plateformes aéroportuaires françaises. Une « preuve de l’intérêt croissant de l’intérêt croissant des aéroports et aérodromes pour la connaissance et la préservation de leur environnement », signale-t-elle.

Un Hibou des marais présent sur l'aéroport d'Ajaccio (Photo Aéro Biodiverisité)
Un Hibou des marais présent sur l'aéroport d'Ajaccio (Photo Aéro Biodiverisité)