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DOSSIER. Au FC Borgo, Antoine Emmanuelli est "vigilant mais pas inquiet"


Naël Makhzoum le Dimanche 4 Décembre 2022 à 17:30

17e de National sur 18, le FC Borgo vit une phase aller difficile. Le club, maintenu au dernier moment en troisième division après la rétrogradation administrative du FC Sète, a bâti un effectif en trois semaines et se battra jusqu'au bout pour arracher le maintien. Mais cette année, avec six descentes, la tâche semble irréalisable, ou presque.



Antoine Emmanuelli
Antoine Emmanuelli
Borgo arrive à un moment charnière. Avant-dernier au classement, le club de la Haute-Corse est au bord du décrochage. Accusant un retard de trois points sur la place du dessus, le FCB n'a plus d'autre choix : pour croire en ses chances de maintien, il faudra obtenir des points lors des deux prochaines rencontres avant Noël : contre le Paris 13 Atletico (16e) et Avranches (14e). "Surtout, ne pas perdre, renchérit Antoine Emmanuelli, dirigeant du FC Borgo. Pour se maintenir, il faut terminer au minimum 12e sur 18... Donc on n'a pas le choix, il faut aller chercher cette place. Mais aujourd'hui, il y a onze, douze équipes qui peuvent y prétendre."

La posture est périlleuse, plus encore qu'à l'accoutumée du troisième échelon français. Un tiers des équipes reléguées à l'issue de la saison : du jamais-vu. La faute à une réforme de la Ligue 1 - pour passer de 20 à 18 clubs - impactant par répercussion les divisions du dessous. La plus touchée est donc celle du FC Borgo, l'année où le club accuse déjà un lourd retard après un maintien obtenu malgré une relégation sportive dans un premier temps - le FC Sète avait ensuite été rétrogradé administrativement et Borgo, repêché. 

Moins bonne défense du championnat

De la saison dernière, quatre joueurs seulement ont été conservés, dont deux n'étaient arrivés qu'en janvier. Un renouvellement quasi intégral qui nécessite un temps d'adaptation plus long, et des ajustements en cours d'exercice. "On cherche de quoi renforcer le groupe, notamment pour l'étoffer, assume Antoine Emmanuelli, à quatre semaines du lancement du mercato hivernal. On ne va pas recruter pour empiler les joueurs, ça ne sert à rien. Mais le coach doit avoir plus de moyens afin de consolider l'effectif et de retrouver plus de solidité."

Pallier les problèmes défensifs apparaît comme une priorité pour Alexandre Torres, qui n'a toujours pas réussi avec ses hommes à terminer un match sans encaisser de buts. Moins bonne défense du championnat, Borgo vient encore de subir un lourd revers (4-0) vendredi soir, sur sa pelouse face au Red Star.

Mais le dirigeant de Borgo ne baisse pas les bras, à l'image du club. "Si on arrive à s'en donner les moyens et à trouver l'équilibre de cette équipe, on peut aller au bout et décrocher cette douzième place, est persuadé Emmanuelli. Avec les installations que la ville de Borgo nous met à disposition, on peut continuer à faire du bon boulot et travailler dans de bonnes conditions. On veut structurer le club et ça demande du temps, beaucoup de cohésion. Avec notre identité, notre culture, on a toute notre place en National." Il reste vingt matchs à Borgo pour le prouver.

5 Questions à... Antoine Emmanuelli

- En étant avant-derniers de ce championnat de National, pouviez-vous espérer mieux sur ce début de saison ?
Oui et non. Comptablement, oui. Mais dans ce qu'on a construit en quinze jours, avec quinze joueurs récupérés en même pas trois semaines pour former un groupe... Aujourd'hui, on n'est pas vraiment décrochés puisque sept équipes se tiennent en sept points.
C'était l'objectif premier, de basculer à la trêve sans être à la traîne. Je serais tenté de dire qu'au regard des prestations, on aurait mérité trois à quatre points supplémentaires qui auraient totalement changé notre position. On se remet en question, on reste vigilants, mais on n'est pas inquiets.
Il faut retrouver une sérénité et surtout un équilibre, c'est vraiment ça dont on a besoin. Aujourd'hui, il ne manque pas grand-chose pour finir nos matchs et obtenir des résultats.

- A quoi tient cet équilibre ?
Le groupe ne se connaissait pas ! En quatre-cinq mois, ça y est, c'est fait. Il y a une certaine maturité de certains, d'autres arrivent à prendre un rythme après beaucoup d'efforts. On a quelques points qu'on arrive pas à conserver parce qu'on est un peu fébriles. On ne se connaissait pas en démarrant, on est partis avec un gros handicap et il faut remonter tout ça : ça fragilise mentalement et physiquement les organismes. Il faut toujours faire attention pratiquement à tout : la gestion du quotidien, du groupe, individuelle... C'est usant et très prenant pour le staff technique et médical. 

- Ce déséquilibre se traduit notamment par les lacunes défensives. Vous êtes aujourd'hui la moins bonne défense du championnat avec 27 buts encaissés en 14 matchs. C'est quelque chose à corriger impérativement...
Effectivement, il ne manque pas grand-chose mais on doit arriver à avoir plus de profondeur dans l'effectif. Il faut arriver à trouver un, deux voire trois joueurs qui peuvent nous amener plus au mercato. On ne peut pas disputer un championnat avec vingt joueurs, ce n'est pas possible. On a aussi des garçons qu'on récupère après six, huit mois sans jouer et qu'il faut relancer. Tout ça génère de la pression mentale, un handicap physique et des blessures.

- Vous payez forcément la situation de l'an dernier, en étant maintenus malgré une relégation sportive dans un premier temps. Mais pour vous, le FC Borgo est-il à sa place aujourd'hui en National ? Est-il essentiel d'y rester ?
Quand on a un esprit compétiteur - celui du club, on s'est battus pour rester à ce niveau - on continuera de se battre avec nos moyens. Avec notre façon de gérer le club, notre état d'esprit, notre culture sportive, notre vécu, je ne vois pas de raison qu'on n'ait pas notre place en National. On va tout faire pour s'y maintenir mais si par malheur, nous étions relégués l'an prochain, on a prouvé qu'on pouvait bien le gérer puisqu'on est déjà remontés.