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Crise des carburants : en Corse aussi les prix s'envolent


M.V. le Vendredi 14 Octobre 2022 à 15:03

Si la la Corse n’est pas concernée par la pénurie de carburants, elle subi la vieille loi de l'offre et de la demande qui s'applique actuellement sur les prix du gazole et de l'essence. En hausse continue depuis fin septembre, le prix moyen au litre a augmenté de 10 centimes en une semaine et ce malgré les remises.



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Après une accalmie de plusieurs semaines, les prix des carburants repartent à la hausse. Ce vendredi 14 octobre, sur l'île, le prix moyen du gazole s'établit en moyenne à 1,82 € le litre dans les stations-service qui appliquent la ristourne de 30 centimes consentie par l'État et de celle de 20 centimes mise en place par le réseau TotalEnergies eVito et 1,98 € dans les autres, soit environ 20 centimes d'euro de plus qu'il y a une semaine. 
Même tendance pour l'essence : le SP95 B10 s'affiche ce matin à 1,58 € en prix moyen, soit 10 centimes de plus en une semaine, dans les stations Vito et Total, et  environ 1,76 € dans les autres.

"Depuis le début de l'année, les prix ont changé 104 fois...du jamais-vu" indique Serge Antoniotti, responsable du syndicat des distributeurs de carburants de la Haute-Corse. "Les prix de l'essence et du gazole à la pompe s'envolent depuis quelques semaines. Sans la remise à la pompe financée par l'État à 30 centimes par litre, et la mise en place de la ristourne de 20 centimes de TotalEnergies et Vito, on aurait les mêmes prix qu'on n'avait en mars dernier, soit environ 2,35 euros le litre", détaille le pompiste, qui craint une nouvelle remonté du prix du baril. 

Si ces niveaux restent loin du dernier pic enregistré fin août, juste avant le relèvement de l'aide de l'État, la situation est cependant préoccupante. Passée de 18 à 30 centimes par litre le 1er septembre pour deux mois, la ristourne mise en place par le gouvernement sera minorée à 10 centimes en novembre-décembre et ne sera pas prolongée. "Le gouvernement ne prolongera pas la ristourne, mais je n'exclus pas de fournir un soutien pour les automobilistes contraints d'utiliser leur voiture pour travailler, un soutien ciblé" a annoncé ce jeudi 13 octobre par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, invité de RTL.

En parallèle, le gouvernement "discute avec Total" pour qu'il puisse "y avoir une prolongation sur quelques jours de la remise" mise en place par le groupe, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. Cette ristourne de 20 centimes le litre consentie par l'énergéticien devrait prendre fin dans quinze jours, soit le 1er novembre.


Pourquoi cette flambée des prix ? 

Cette flambée a lieu en pleine crise d'approvisionnement des stations en France. Depuis le 21 septembre à l'appel de la CGT qui demande une hausse des salaires, plusieurs raffineries sont bloquées avec pour conséquence une hausse de la demande liée à l'inquiétude des automobilistes. Selon la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, "une augmentation de la consommation de carburants de +30 à 35% dans certains lieux par rapport à la consommation habituelle a été constatée ces derniers jours". Ce vendredi encore, des pénuries de carburants touchent près d'un tiers des stations du territoire, tous groupes confondus. 

L'augmentation des prix du carburant s'inscrit aussi dans un contexte mondial de hausse des prix du pétrole après la décision du cartel des pays exportateurs et leurs alliés, réunis dans l'OPEP+, de baisser leur production à venir pour soutenir les cours. Ce lundi, le baril de Brent est monté à 98,75 dollars et le baril de WTI à 93,55 dollars, des sommets depuis fin août.