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Covid-19 : la difficile gestion des cas contacts en Corse


Livia Santana le Mercredi 28 Octobre 2020 à 13:13

La recrudescence importante de cas positifs à la Covid-19 a allongé dans les dernières semaines les délais pour tracer les cas contacts. Malgré le fait qu'en Corse une brigade de 18 agents de la CPAM travaille 7 jours sur 7 pour retrouver les chaînes de contamination, il peut actuellement se passer une semaine pour les officialiser.
Si pour la CPAM la gestion pour freiner le virus est sous contrôle, des nombreux "cas" témoignent l'inverse.



Hanna Nahmani,  Brigade Covid-19
Hanna Nahmani, Brigade Covid-19
Depuis le 13 mai dernier, à la sortie du confinement, des brigades sanitaires sont chargées de retracer les chaînes de contamination au coronavirus. On les appelle les "Plateformes Contact Tracing". Il y en une dans chaque département au sein des CPAM.Ces équipes sontchargées 7 jours sur 7, de 8h30 à 18h30 de contacter ce que l'on appelle les "patients 0" ou les personnes dont les test sont revenus positifs au Coronavirus ainsi que leurs cas contacts, ceux qui les ont côtoyés plus de 15 minutes sans respecter les gestes barrières. 

Cinq mois plus tard, alors que de semaines en semaines le nombre de cas de Covid-19 croît exponentiellement en Corse, la CPAM tient-elle la cadence ? 

Chaque jour sur l'ile de beauté, ce sont 18 agents spécialisés dans le contact-tracing qui contactent près de 300 personnes concernées par la Covid-19. "Notre objectif est de joindre le "patient 0" dans les 4 heures où nous recevons le résultat du laboratoire. Ensuite nous avons 24 heures pour appeler ses cas contacts", explique Lisa Bartoli, sous-directrice à la caisse primaire de Haute-Corse en charge du contact-tracing. 


"On arrive à absorber tous les appels" 
Depuis la fin du confinement, les modalités de contact des malades ont évolué, si bien qu'à présent, les personnes testés positives sont d'abord prévenues par SMS puis par téléphone. "Un moyen qui vient contrebalancer l’augmentation du nombre de cas", affirme la sous-directrice de la CPAM de Haute-Corse. Grâce à ces nouveaux moyens de traçages, Lisa Bartoli est en mesure de le dire : "on arrive à absorber tous les appels". 

Si les méthodes pour y parvenir se sont développées, les traceurs peuvent aussi compter sur des personnes contaminées qui sont en mesure de fournir le nom des personnes qu'elles ont fréquentées dans leur cercle restreint d'amis ou au travail. Mais Lisa Bartoli tient à le rappeler : "certaines personnes sont des cas contacts dites non-avérées, soit des personnes qui ne sont pas restées assez proches pour être vraiment considérées comme telles". 

Pour de nombreux usagers le système de la CPAM a des limites

"Après avoir été testé positive à la Covid-19 j'en ai informé mon entourage persuadée que la CPAM aurait fait le nécessaire mais à 8 jours de mon test PCR mes parents, avec qui je vis, n'ont pas encore été contactés - lance Sylvie ajaccienne de 20 ans.

"Un ami de mon fils a été testé positif. Ils ont passé beaucoup de temps ensemble dans les 7 jours qui ont précédé les premiers signes de maladie chez ce jeune homme, ils ont fait du sport et ils ont été au restaurant et au bar à plusieurs reprises - affirme Manu, père d'un adolescent de 15 ans -  Je ne sais pas si ce garçon a été contacté par la CPAM mais ce qui est certain c'est que mon fils n'a pas été classé comme cas contact. C'est la mère du garçon qui m'a prévenu et mon médecin m'a conseillé de faire pratiquer un test PCR sur mon fils".

Malgré d'autres nombreux témoignages qui indiquent que l'Assurance-maladie est débordée par le nombre de cas, à cause de la recrudescence importante de cas de coronavirus sur l'ile, la CPAM affirme que la gestion du traçage reste efficace.