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Covid-19 : Le préfet de Corse décrète le Green Pass sur les liaisons maritimes avec l’Italie !


Nicole Mari le Mardi 1 Décembre 2020 à 21:47

A 14 jours du déconfinement, le Préfet de Corse met en place un protocole sanitaire pour les passagers maritimes en provenance et à destination de l’Italie. A compter du 8 décembre, les passagers devront attester sur l’honneur d’un test virologue négatif datant de moins de 72 h avant le départ et prouver son effectivité sous peine d’amende. Un Green Pass, donc, avec huit mois de retard, pour tous les pays à risque, sauf le continent français !



Covid-19 : Le préfet de Corse décrète le Green Pass sur les liaisons maritimes avec l’Italie !
C’est un tweet mardi soir du préfet de Corse qui alerte sur deux arrêtés préfectoraux déclinant le protocole sanitaire à mettre en place dans les ports et les aéroports de Corse pour les passagers en provenance de pays identifiés comme zones de circulation à risque du COVID-19. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux arrêtés entérinent, purement et simplement, avec huit mois de retard, le glissement vers le fameux Green Pass que le président de l'Exécutif Corse, Gilles Simeoni, avait tenté d'imposer depuis avril avec l'insuccès que l'on sait, le gouvernement le jugeant alors inapplicable et inapproprié ! « Le transport maritime de passagers entre la Corse et l’Italie, maintenu a minima durant le confinement, est appelé à se développer à nouveau avec l’allégement progressif des mesures de confinement. Du fait de la situation sanitaire et dans un souci de réciprocité avec les mesures appliquées aux voyageurs venant de France et entrant sur le territoire italien, le gouvernement a décidé, sur proposition du préfet de Corse et en liaison avec l’Ambassade de France en Italie, de mettre en place un protocole sanitaire particulier à destination des passagers des liaisons maritimes entre les ports de Corse et l’Italie », écrit Pascal Lelarge. A compter du 8 décembre, les passagers devront présenter, à l’embarquement, « une attestation sur l’honneur de la réalisation d’un test de dépistage virologique moins de 72 heures avant leur départ et concluant à l’absence de contamination par la Covid-19. A défaut, ils devront se soumettre à ce test dans les 24 heures suivant leur arrivée au port de destination. Ils devront, dans tous les cas, être en mesure de prouver la réalisation de ce test, qu’il ait été réalisé en Corse ou en Italie, à leur embarquement au retour et en cas de contrôle des forces de l’ordre ». Pour les récalcitrants ou les imprévoyants, l’amende est de 135 €, majorée en cas de récidive.
 
Un test pour tous ?
« Du fait de la situation sanitaire et dans un souci de réciprocité… ». On peut s’étonner, là aussi, que la réciprocité ait quelques deux mois et demi de retard, vu que l’Italie a établit ce protocole le 22 septembre dernier et que la Toscane, qui concentre la quasi-totalité avec la Sardaigne, des liaisons maritimes Corse-Italie reste classée en zone rouge de diffusion du virus. Il est vrai qu’à 14 jours du second déconfinement, couplé aux vacances de Noël et au chassé-croisé de la diaspora et des étudiants, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un Green Pass qui ne dit pas son nom. La dernière en date émane de la CRSA, la conférence régionale de la santé et de l’autonomie et des Conseils territoriaux de santé de Corse. Dans un communiqué en date du 30 novembre, ils demandent au gouvernement que « chaque voyageur ait réalisé un test RT-PCR en amont de chaque déplacement en avion et/ou bateau au moins 72 heures avant ».
 
Le péril rouge
Mais dans le second arrêté, qui proroge jusqu'au 20 janvier 2021 un arrêté antérieur concernant les aéroports d'Ajaccio Napoléon Bonaparte et de Figari Sud-Corse, l’obligation de test ne s’applique toujours qu’aux pays jugés à risque par le gouvernement : « Tout voyageur aérien en provenance des pays identifiés comme zone de circulation active du virus Covid-19 ou ayant séjourné dans un de ces pays dans les 30 jours précédents son voyage se présentera au niveau de points de passage frontaliers aux aéroports d'Ajaccio Napoléon Bonaparte et de Figari Sud-Corse, muni de résultats de tests de dépistage virologique réalisé moins de 72 heures avant son départ et concluant à l'absence de contamination par le Covid-19. S'il ne peut pas présenter le résultat d'un tel test, il sera dirigé par l'assistance en escale sous le contrôle de la Police aux frontières vers un poste de contrôle sanitaire permettant la réalisation dudit test, sauf s'il doit faire l'objet des mesures de non admission ». A croire que le continent français, pourtant classé rouge par nombre de pays, dont ses voisins européens, ne présente pas de risque potentiel… Pourtant, c’est bien importé de Mulhouse qu’en mars dernier, le virus a contaminé la Corse, jusque là épargnée.
 
N.M.