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"Corsica Pulita" : Un nouveau front citoyen contre le plan régional des déchets


MV le Dimanche 29 Octobre 2023 à 09:45

"Corsica Pulita," une toute nouvelle coordination citoyenne formée par une quinzaine d'associations engagées dans la défense de l'environnement, la protection de la santé et la lutte contre la mafia, se lève contre le Plan de gestion des déchets de l'Assemblée de Corse.



Photo Paule Santoni
Photo Paule Santoni
Ce samedi, devant les grilles de la Collectivité de Corse, Corsica Pulita a réuni ses membres pour une conférence de presse. Au menu : une dénonciation sans détour de l'opacité du plan régional de gestion des déchets.  En premier lieu, la coordination citoyenne dénonce l'absence de tri généralisé à la source et la valorisation excessive de la filière des combustibles solides de récupération (CSR), une option potentiellement coûteuse. Selon  Corsica Pulita, "la construction d'une usine de fabrication de CSR engloutira pas moins de 45 millions d'euros. Les usines destinées à brûler ces CSR, issus des déchets d'activité économique et des déchets ménagers et assimilés, nécessiteront respectivement 119 millions d'euros et 50 millions d'euros." En somme,  la filière CSR risquerait de drainer la majorité des fonds publics alloués à la gestion des déchets, entraînant ainsi une augmentation inévitable des coûts pour les citoyens, qui devront déjà faire face à une hausse annuelle de 3 % sur le marché.

Mais ce n'est pas tout, Corsica Pulita met également en lumière le problème des déchets toxiques engendrés par la combustion des CSR : "non seulement cette méthode produit une grande quantité de mâchefers, mais elle génère également des rifiums, des déchets parmi les plus toxiques qui soient, que la Corse n'a pas la capacité de traiter." explique Jérôme Mondoloni, porte-parole du Cullittivu Massimu Susini et membre de l'association A Spiriata.


"La mafia en tirera profit"

En outre, Corsica Pulita s'inquiète de la privatisation de la gestion des déchets en Corse, craignant que la mafia puisse en profiter. "Ces dernières années, la Corse a été témoin de 16 incendies criminels visant les camions de transport de déchets et de sept incendies criminels dans les centres de tri. De plus, selon la Jirs, il y a eu quatre assassinats liés à l'économie des déchets, dont au moins deux touchant des élus. Dans ce contexte, il est difficile de nier que l'emprise mafieuse s'est immiscée profondément dans l'économie des déchets." détaille Jerome Mondoloni qui rappelle que la Collectivité de Corse avait un temps "envisagé une gestion publique des structures de traitement des déchets, mais aujourd'hui, il est constaté que les marchés de Monte et de la Capa seront entièrement privatisés, tant pour leur construction que pour leur exploitation, sur une période d'au moins dix ans. Cette privatisation totale de l'économie des déchets en Corse est perçue comme une opportunité par la mafia."

On écoute Jérôme Mondoloni dans la vidéo de Paule Santoni

L'objectif central de Corsica Pulita est clair et déterminé : obtenir le retrait du PTPGD dans son intégralité ou, à défaut, exclure la filière des CSR. L'organisation lance un appel au public pour qu'il participe activement à l'enquête publique en cours, soulignant ainsi son rôle essentiel dans la "définition du futur de la Corse".