Le Piana de La Méridionale (Photo CNI)
Les marins corses de La Méridionale doivent-ils craindre pour leur emploi ? Rien n’est acté, mais c’est en tout cas la question que soulève Marc-Aurèle Orsoni, le délégué STC de l’entreprise. En cause : le rachat potentiel de la compagnie maritime par l’armateur CMA-CGM, qui pourrait être effectif dès le mois de juin, d’après les informations du média spécialisé Le Marin. « La transaction se précise. Quand l’actionnaire principal en parle, c’est que c’est déjà bien avancé », commente Marc-Aurèle Orsoni, en référence au conseil social et économique (CSE) qui s’est tenu ce lundi 13 février à Marseille. « Si on regarde le côté financer, au vu de ce que représente le groupe CMA-CGM sur le plan mondial, c’est un point positif », reprend le délégué STC. « Mais c’est le volet social qui nous inquiète ! »
Explications. Actuellement, les quatre bateaux de La Méridionale naviguent sous pavillon français 1er registre, soit le plus haut barème en termes de conditions sociales pour les employés. Cependant, sur sa flotte de plus de 580 navires, la CMA-CGM n’en compte aucun dans ce cas-là. Si le rachat intervient, qu’en sera-t-il des bateaux de La Méridionale ? « Pour les deux navires affectés aux lignes corses, il n’y a aucun souci, le cahier des charges imposé par la délégation de service public (DSP, ndlr) empêche tout changement. Mais nous avons aussi un ligne internationale, entre Marseille et Tanger, qui est en grande difficulté financière. Si, pour faire des économie, le groupe CMA-CGM enlève les pavillons 1er registre, de facto, les marins français perdront leur emploi. »
La question mérite d’être soulevée, dans la mesure où La Méridionale représente 620 emplois, à raison d’environ 100 par bateau. « Si les deux lignes Marseille-Tanger sont dépavillonnées, ça pourrait faire 200 marins français sans emploi, Corses et continentaux confondus », anticipe Marc-Aurèle Orsoni.
Explications. Actuellement, les quatre bateaux de La Méridionale naviguent sous pavillon français 1er registre, soit le plus haut barème en termes de conditions sociales pour les employés. Cependant, sur sa flotte de plus de 580 navires, la CMA-CGM n’en compte aucun dans ce cas-là. Si le rachat intervient, qu’en sera-t-il des bateaux de La Méridionale ? « Pour les deux navires affectés aux lignes corses, il n’y a aucun souci, le cahier des charges imposé par la délégation de service public (DSP, ndlr) empêche tout changement. Mais nous avons aussi un ligne internationale, entre Marseille et Tanger, qui est en grande difficulté financière. Si, pour faire des économie, le groupe CMA-CGM enlève les pavillons 1er registre, de facto, les marins français perdront leur emploi. »
La question mérite d’être soulevée, dans la mesure où La Méridionale représente 620 emplois, à raison d’environ 100 par bateau. « Si les deux lignes Marseille-Tanger sont dépavillonnées, ça pourrait faire 200 marins français sans emploi, Corses et continentaux confondus », anticipe Marc-Aurèle Orsoni.
« Pourquoi, soudainement, la CMA-CGM s’intéresse à la desserte maritime corse ? »
À côté de ce volet social préoccupant, plusieurs observateurs s’interrogent également sur les motivations du rachat de la compagnie aux bateaux bleus. « Pourquoi, soudainement, la CMA-CGM s’intéresse à la desserte maritime corse ? », questionne le délégué STC. « Ils ne se sont jamais positionnés, alors pourquoi racheter une compagnie maintenant ? Et surtout, seront-ils des bons partenaires au développement économique et social corse ? »
Core in Fronte : "la CDC doit se positionner pour le rachat"
Seul mouvement politique à s’être exprimé sur la question, Core in Fronte pousse le raisonnement plus loin. « Le groupe CMA-CGM, appartenant à la famille Saadé, a réalisé en 2022 un bénéfice de plus de 20 milliards d’euros, deux fois le PIB de la Corse. Ce groupe familial, basé à Marseille, vient de racheter le seul journal quotidien corse, Corse Matin. Il pourrait racheter l’île toute entière. (…) À quand une position sur Air Corsica ? »
À cette question de principe s’ajoute un aspect juridique. À en croire Core in Fronte, qui invoque l’article 56 des contrats de la DSP, « cette cession de contrat est rigoureusement interdite ». « Les navires et les employés de La Méridionale font partie du patrimoine stratégique de la Corse. Ils doivent être préservés avec pour objectif d’en faire le socle de la compagnie régionale. La CDC doit se positionner pour le rachat de La Méridionale », ajoute le communiqué officiel. Voilà un dossier qui n'a pas fini de faire parler.
Core in Fronte : "la CDC doit se positionner pour le rachat"
Seul mouvement politique à s’être exprimé sur la question, Core in Fronte pousse le raisonnement plus loin. « Le groupe CMA-CGM, appartenant à la famille Saadé, a réalisé en 2022 un bénéfice de plus de 20 milliards d’euros, deux fois le PIB de la Corse. Ce groupe familial, basé à Marseille, vient de racheter le seul journal quotidien corse, Corse Matin. Il pourrait racheter l’île toute entière. (…) À quand une position sur Air Corsica ? »
À cette question de principe s’ajoute un aspect juridique. À en croire Core in Fronte, qui invoque l’article 56 des contrats de la DSP, « cette cession de contrat est rigoureusement interdite ». « Les navires et les employés de La Méridionale font partie du patrimoine stratégique de la Corse. Ils doivent être préservés avec pour objectif d’en faire le socle de la compagnie régionale. La CDC doit se positionner pour le rachat de La Méridionale », ajoute le communiqué officiel. Voilà un dossier qui n'a pas fini de faire parler.
Envoyer à un ami
Version imprimable
