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Corruption, trafic d’influence, favoritisme : La Corse parmi les territoires français les plus touchés


La rédaction le Vendredi 22 Mars 2024 à 15:06

En comparaison avec la métropole, la Corse et l'Outre-mer concentrent un nombre plus élevé d’atteintes à la probité enregistrées rapporté au nombre d’habitants.



Photo d'illustration Paule Santoni
Photo d'illustration Paule Santoni
La Corse  championne des délits d’atteinte à la probité ? C’est ce que révèlent les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur français. D'après une étude rendue publique le jeudi 21 mars, une relative stabilité en matière de lutte contre les atteintes à la probité sur le territoire national a été observée entre les années 2021 et 2023, marquant ainsi un ralentissement après une période de hausse constante entre 2016 et 2021. En 2023, police et gendarmerie ont enregistré 829 délits liés à des atteintes à la probité, ce chiffre représentant une légère augmentation par rapport aux 760 cas répertoriés en 2022, mais se maintenant dans une fourchette proche des 820 incidents constatés en 2021. Cette apparente constance intervient après une augmentation significative entre 2016, où 619 infractions ont été recensées, et 2021.

Dans le détail, la corruption demeure l'infraction la plus récurrente, avec 262 cas signalés en 2023, confirmant ainsi une certaine stabilité par rapport aux années précédentes. En revanche, les détournements de fonds publics ont enregistré une baisse notable de 17% sur la période, passant de 191 cas en 2021 à 158 en 2023, tandis que les prises illégales d'intérêts ont augmenté de 9%, avec 166 cas en 2021 contre 182 en 2023. Les personnes impliquées dans ces délits sont principalement de nationalité française (94%), avec une forte prédominance masculine (78%). Derrière ces chiffres, se dessinent des faits diversifiés, touchant des domaines sensibles tels que la corruption, le trafic d'influence ou encore le détournement de fonds publics, témoignant ainsi de manquements graves au devoir d'intégrité établis dans le Code pénal.

Le cas corse
En ce qui concerne la répartition géographique des infractions, une analyse en fonction de la population révèle que les départements et régions d'Outre-mer ainsi que la Corse se distinguent particulièrement. Entre 2016 et 2023, la Corse-du-Sud et la Haute-Corse ont enregistré en moyenne plus de 6 infractions par an pour 100 000 habitants, tandis que la moyenne nationale s'établit à 1,1. Les départements et régions ultramarins ont également affiché des taux d'infractions supérieurs à la moyenne nationale, avec des chiffres oscillant entre 2,1 et 4 cas pour 100 000 habitants. De leur côté, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ont respectivement enregistré 4,5 et 2 infractions pour 100 000 habitants.