Lundi soir, devant les élus communaux, le docteur Pernin a présenté un long exposé sur cette pauvreté qui gagne du terrain sur notre île avec un constat alarmant :
La pauvreté existe en Corse et elle augmente - -
« Guérir un pauvre, c’est le renvoyer bien portant à sa misère » a-t-il lâché dans un appel aux consciences. Pour définir la pauvreté, il s’en réfère à la pyramide de Maslonw, la pyramide des besoins qui est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation élaborée à partir d’observations. Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met à jour cinq besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon Maslow, universelle. En effet, le caractère particulier d'une motivation a pour origine les nombreux déterminismes tels que la culture, le milieu social ou l'éducation.
Le praticien a souligné que le travail ne préserve plus de la pauvreté, mettant l’accent sur les « vieux pauvres », les familles monoparentales, l’exclusion puis les sans papiers et enfin les clandestins. Les grands symptômes ? Le manque d’argent, le surendettement (manque de concertation, manque de logement) et donc le renoncement, le décrochage scolaire, la perte de repère et l’enchaînement classique avec le syndrome d’auto-exclusion, la mort.
Il a également insisté sur la rupture du lien social et la complexité du parcours, les effets de l’assistanat (le passage du franc à l’euro) et la faiblesse de l’économie corse, non sans oublier le système politique et l’absence de projet adapté.
Pauvreté et misère…
Chômage des femmes, faibles revenus, « le problème touche 20 à 25% de la population et cela s’appelle un problème politique » affirme le docteur Pernin qui rappelle que « la pauvreté engendre une économie de la misère »
La pauvreté, il faut la prendre en tant que telle, elle existe, il ne faut plus en douter. Que faire contre ce mal ? L’intelligence collective doit prendre le dessus, la politique de la lutte contre la précarité doit aller de l’avant : « Una mana lava l’altra, tutte e due à faccia » a conclu le praticien.
Laurent Marcangeli, très sensible à ce problème, a insisté à son tour sur la politique sociale qui est au centre des préoccupations de la municipalité : « La pauvreté est un terme qui dérange, qui colle à la réalité quotidienne de la vie, une réalité que les élus se doivent de prendre en compte. Il faut ouvrir les yeux, faire en sorte de travailler plus encore sur ce dossier et trouver les solutions les mieux adaptées tout en menant une action politique afin d’arriver à une décision commune. »
Amnistie : unanimité !
Sérieux, application, courtoisie, c’est en ces termes que l’on peut qualifier le déroulement de la séance du conseil municipal de lundi. Lors de cette séance deux motions relatives à la demande d'une loi d'amnistie ont été déposées par Paul-Antoine Luciani et Josepha Giacometti, auxquels se sont adjoints ensuite Maria Guidicelli, Alain Falzoi et Dominique Richaud. Deux motions avec quelques différences sur le fond mais qui se sont transformées en une déclaration solennelle commune (voir Corse Net Info). Celle-ci a été adoptée à l'unanimité par le conseil municipal. La Cité impériale rejoint ainsi la liste des communes de Corse s'étant exprimées en faveur d'une loi d'amnistie pour les prisonniers politiques et les recherchés.
L’esprit constructif a prévalu
A ce propos, Laurent Marcangeli a déclaré à l’issue de la séance : « J’ai juste voulu apporter une précision ce soir ; dans les profondeurs des collectivités corses, de la société civile, il y a un certain nombre de choses qui ont été dites depuis plusieurs semaines et plusieurs mois. Il y a eu un vote à l’Assemblée de Corse, un autre dans des dizaines de communes de Corse du Sud et de Haute Corse qui demandent un débat. Ce soir, il y a deux motions qui ont été déposées par deux parties du groupe d’opposition. J’ai décidé avec la majorité municipale que je dirige de demander tout simplement de manière très claire et très simple, que l’Etat réponde aux sollicitations formulées par les collectivités, par les mairies, par la CTC. Les votes sont là, unanimes, je crois qu’il y a une page de l’histoire de la Corse en train de s’écrire, avec des faits, avec une mobilisation de la société civile, des élus, avec des décisions d’organisations qui engagent un processus de sortie progressive de la clandestinité et les élus sont obligés d’en tenir compte. Aujourd’hui, je l’ai dit avec mes collègues de la majorité et de l’opposition, nous souhaitons que ce débat sur l’amnistie ne soit pas éludé. C’est aux responsables des plus hautes sphères de l’Etat qui sont amenés à en discuter, à dire ce qu’ils feront et ensuite ; si le gouvernement estime que cela doit être fait, c’est à la représentation nationale, aux députés, aux sénateurs de voter pour ou contre. Aujourd’hui c’est en tant que maire d’Ajaccio que je me suis exprimé. Si je devais le faire en tant que député sur un débat de ce type, je le ferai. »
Le conseil a ensuite procédé à l’examen d’un certain nombre de dossiers parmi lesquels celui du dédommagement de plusieurs commerçants du boulevard Roi Jérôme, la restauration de la petite chapelle San Rucchellu, la démolition des anciens locaux de France 3 route des Sanguinaires et un certain nombre d’opérations relatives au programme d’action contre les inondations et rénovation dans les quartiers de la ville.
J. F.
La pauvreté existe en Corse et elle augmente - -
« Guérir un pauvre, c’est le renvoyer bien portant à sa misère » a-t-il lâché dans un appel aux consciences. Pour définir la pauvreté, il s’en réfère à la pyramide de Maslonw, la pyramide des besoins qui est une représentation pyramidale de la hiérarchie des besoins, une théorie de la motivation élaborée à partir d’observations. Recherchant ce qui se cache derrière ces motivations, il met à jour cinq besoins fondamentaux : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. Cette taxinomie des besoins est, selon Maslow, universelle. En effet, le caractère particulier d'une motivation a pour origine les nombreux déterminismes tels que la culture, le milieu social ou l'éducation.
Le praticien a souligné que le travail ne préserve plus de la pauvreté, mettant l’accent sur les « vieux pauvres », les familles monoparentales, l’exclusion puis les sans papiers et enfin les clandestins. Les grands symptômes ? Le manque d’argent, le surendettement (manque de concertation, manque de logement) et donc le renoncement, le décrochage scolaire, la perte de repère et l’enchaînement classique avec le syndrome d’auto-exclusion, la mort.
Il a également insisté sur la rupture du lien social et la complexité du parcours, les effets de l’assistanat (le passage du franc à l’euro) et la faiblesse de l’économie corse, non sans oublier le système politique et l’absence de projet adapté.
Pauvreté et misère…
Chômage des femmes, faibles revenus, « le problème touche 20 à 25% de la population et cela s’appelle un problème politique » affirme le docteur Pernin qui rappelle que « la pauvreté engendre une économie de la misère »
La pauvreté, il faut la prendre en tant que telle, elle existe, il ne faut plus en douter. Que faire contre ce mal ? L’intelligence collective doit prendre le dessus, la politique de la lutte contre la précarité doit aller de l’avant : « Una mana lava l’altra, tutte e due à faccia » a conclu le praticien.
Laurent Marcangeli, très sensible à ce problème, a insisté à son tour sur la politique sociale qui est au centre des préoccupations de la municipalité : « La pauvreté est un terme qui dérange, qui colle à la réalité quotidienne de la vie, une réalité que les élus se doivent de prendre en compte. Il faut ouvrir les yeux, faire en sorte de travailler plus encore sur ce dossier et trouver les solutions les mieux adaptées tout en menant une action politique afin d’arriver à une décision commune. »
Amnistie : unanimité !
Sérieux, application, courtoisie, c’est en ces termes que l’on peut qualifier le déroulement de la séance du conseil municipal de lundi. Lors de cette séance deux motions relatives à la demande d'une loi d'amnistie ont été déposées par Paul-Antoine Luciani et Josepha Giacometti, auxquels se sont adjoints ensuite Maria Guidicelli, Alain Falzoi et Dominique Richaud. Deux motions avec quelques différences sur le fond mais qui se sont transformées en une déclaration solennelle commune (voir Corse Net Info). Celle-ci a été adoptée à l'unanimité par le conseil municipal. La Cité impériale rejoint ainsi la liste des communes de Corse s'étant exprimées en faveur d'une loi d'amnistie pour les prisonniers politiques et les recherchés.
L’esprit constructif a prévalu
A ce propos, Laurent Marcangeli a déclaré à l’issue de la séance : « J’ai juste voulu apporter une précision ce soir ; dans les profondeurs des collectivités corses, de la société civile, il y a un certain nombre de choses qui ont été dites depuis plusieurs semaines et plusieurs mois. Il y a eu un vote à l’Assemblée de Corse, un autre dans des dizaines de communes de Corse du Sud et de Haute Corse qui demandent un débat. Ce soir, il y a deux motions qui ont été déposées par deux parties du groupe d’opposition. J’ai décidé avec la majorité municipale que je dirige de demander tout simplement de manière très claire et très simple, que l’Etat réponde aux sollicitations formulées par les collectivités, par les mairies, par la CTC. Les votes sont là, unanimes, je crois qu’il y a une page de l’histoire de la Corse en train de s’écrire, avec des faits, avec une mobilisation de la société civile, des élus, avec des décisions d’organisations qui engagent un processus de sortie progressive de la clandestinité et les élus sont obligés d’en tenir compte. Aujourd’hui, je l’ai dit avec mes collègues de la majorité et de l’opposition, nous souhaitons que ce débat sur l’amnistie ne soit pas éludé. C’est aux responsables des plus hautes sphères de l’Etat qui sont amenés à en discuter, à dire ce qu’ils feront et ensuite ; si le gouvernement estime que cela doit être fait, c’est à la représentation nationale, aux députés, aux sénateurs de voter pour ou contre. Aujourd’hui c’est en tant que maire d’Ajaccio que je me suis exprimé. Si je devais le faire en tant que député sur un débat de ce type, je le ferai. »
Le conseil a ensuite procédé à l’examen d’un certain nombre de dossiers parmi lesquels celui du dédommagement de plusieurs commerçants du boulevard Roi Jérôme, la restauration de la petite chapelle San Rucchellu, la démolition des anciens locaux de France 3 route des Sanguinaires et un certain nombre d’opérations relatives au programme d’action contre les inondations et rénovation dans les quartiers de la ville.
J. F.