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Concessions gazières : la CGT énergie Corse prête à passer à l'action


Michela Vanti le Vendredi 27 Janvier 2023 à 12:18

Alors qu'au niveau national les salariés du secteur de l'énergie se sont mobilisés ce jeudi 26 janvier dans les centrales et les raffineries contre la réforme des retraites, la CGT énergie Corse a tenu une conférence de presse au CCAS de Porticciu afin d'alerter, à nouveau, l'opinion publique sur plusieurs points, notamment l'épineuse question de la future centrale du Ricanto ainsi que le renouvellement des concessions gazières d’Ajaccio et de Bastia avec en jeu le maintien de 83 emplois



Photo archives
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Inquiets, mais aussi déterminés… Ces mots ont ponctué les prises de parole des participants à la conférence de presse organisée ce 26 janvier à Porticcio par la CGT Énergie Corse avec sa Commission exécutive. 
La raison de cette inquiétude ? Le long combat mené pour faire avancer le dossier de la centrale électrique du Ricanto et la menace qui pèse sur la cessation des activités gazières d'Engie à Bastia et Ajaccio. ` 

Déficitaire d'environ 10 millions d'euros chaque année depuis 2014, Engie, fournisseur de gaz des deux plus grandes villes de Corse, avait annoncé en 2019 sa volonté de se désengager du territoire en absence d'un véritable cadre juridique, à savoir une délégation de service public (DSP). En effet, après l'expiration, en 1993 et 1994, des contrats de concessions qui liaient les deux municipalités avec GDF, Engie (nouveau nom de GDF) a poursuivi la distribution du gaz par reconduction tacite de la concession qui est de fait, dépourvue de cadre contractuel et donc basée sur un accord tacite. 

Si le rapport de force mis en œuvre par la CGT a permis de reporter l’échéance à fin 2022, au cours du mois de janvier "Engie, seul opérateur en lice pour assurer la fourniture de gaz sur l'île, a fait savoir aux communes d’Ajaccio et Bastia et au préfet que si la situation n’évolue pas, si les concessions gazières ne seront pas mises en application selon les règles établies, elle cesserait son activité d’exploitation et de production de gaz en Corse dès le 1 er juillet 2023, ce qui entraînera la suppression de 83 postes en Corse, soit plus de 10% des effectifs cumulés d'EDF et d'Engie en Corse." alerte le syndicat qui regrette que les deux municipalités et l'État n'aient "pas mis en œuvre les mesures nécessaires pour trouver une solution à cette situation de blocage." 

L'annonce de l'ultimatum d'Engie, qui menace de partir au 1er juillet en absence de la signature des DSP, soulève de grandes inquiétudes chez le syndicat : "cette inertie, nous inquiète au plus haut point, six ans de discussions qui ont abouti à une situation de blocage....et c’est la raison pour laquelle nous portons ce problème sur la place publique, pour que les décideurs prennent conscience de la gravité de la situation." dénonce-t-il. 

Déterminé à aller jusqu'au bout "pour faire bouger les villes de Bastia et Ajaccio", le syndicat se dit prêt à arrêter le gaz par ses actions avant cette date. "Nous pouvons aller jusqu'à couper l'e gaz s'il le faut et les responsables de cette situation seront ceux qui n'ont pas bougé."

L'énergie en Corse, "un sujet complexe"

Au cours de la conférence de presse, le syndicat a réitéré son discours sur le plan de transition énergétique, qui implique l'installation de nouvelles sources de production, dont le renouvellement des centrales de Lucciana et du Vazziu, prévu pour 2014 au plus tard. "La centrale de Lucciana a été remplacée. La centrale du Vazziu, ne l’est pas encore pour diverses raisons : choix de l’implantation, changements politiques de choix technique, opposition des associations écologistes alors que les moteurs de la nouvelle centrale polluent 20 fois moins que l’ancienne et sont convertibles au gaz", regrette le syndicat qui alerte : "Tout cela fait que nous utilisons toujours l’ancien modèle polluant et obsolète à Ajaccio jusqu’en 2027, voire 2028 malgré une demande d’énergie qui augmente 1,5 % par an avec des risques de pénuries et clashénergétiques toujours plus probables." 

À ce jour, et compte tenu des problématiques d’équilibre offre demande, il est donc impératif pour le syndicat "de modifier la PPE afin de lancer, le plus rapidement possible, la construction de la centrale du Ricantu."