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Commémoration du 5 mai 1992: « Emotion, sensibilisation, transmission » pour 200 collégiens corses


Philippe Jammes le Jeudi 25 Avril 2024 à 16:13

En ce jeudi 25 avril, dans le cadre de la commémoration du 5 mai 1992, le Collectif des victimes de cette tragédie organisait à Furiani une 1ère journée sur le thème: «Faire vivre le devoir de mémoire : sensibilisation à destination des collégiens».



Plus de 200 élèves provenant des collèges de différentes régions de Corse, dont Laetitia d’Ajaccio, Simon Vinciguerra et Montesoro de Bastia, Pascal Paoli de L’Ile Rousse et Corte, ainsi que des établissements de Moltifao, Casinca (Henri Tomasi), Lucciana et Roquebrune sur Argens, ont participé activement à une journée commémorative d’une grande portée éducative. La journée, organisée en collaboration avec le Collectif des victimes du 5 mai 1992, était divisée en deux temps forts : une session de sensibilisation comprenant quatre ateliers au Stade Armand Cesari à Furiani le matin, suivie d'activités sportives aux stades d’Erbajolo et Volpajo l’après-midi.

La journée a débuté à 10 heures devant la stèle dédiée aux plus de 2000 victimes de cette tragédie, marquées par la distribution de gourdes et de gobelets aux insignes de « Furiani 5 mai 1992 ». La présidente du Collectif, Josépha Guidicelli, a ouvert les discussions en déclarant : « Comme vous le savez, nous sommes le Collectif des victimes du 5 mai 1992. Nous allons tâcher de vous présenter et de vous expliquer à travers différents ateliers la catastrophe de Furiani mais aussi les dérives que peut engendrer le football. Si vous êtes présents aujourd’hui, c’est pour ce travail de mémoire. Se souvenir d’une tragédie pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli, pour éviter que cela ne se reproduise et pour transmettre à votre tour cette histoire ».

Les discours ont été suivis par celui du recteur de l’Académie de Corse, Jean-Philippe Agresti, et de l’artiste plasticien Elie Cristiani, créateur de la stèle commémorative. Un moment de recueillement a précédé les ateliers qui se sont tenus dans les salons VIP du Sporting Club de Bastia, où les élèves ont eu l'occasion de visionner un documentaire poignant de 10 minutes sur la tragédie, réalisé par la journaliste de FR3 Corse/Via Stella, Pascale Paumier. « J’ai regardé ce documentaire avec beaucoup d’émotion. Le fait de savoir que ma grand-mère est tombée ce jour-là m’émeut beaucoup. J’aimerais juste rendre hommage à ceux qui sont décédés ou blessés », partage Anghjulu Santu Pietrucci, élève de 4ème 2 au collège Simon Vinciguerra.

Après la projection du film, les élèves ont été répartis en quatre ateliers thématiques. Michel Maestracci du Collectif a animé l'atelier "Non à la violence dans les stades", soulignant que le respect de l’autre et l’acceptation de l’adversaire sont des valeurs primordiales. Josepha Guidicelli et Karine Grimaldi du Collectif ont présenté l'historique de l'organisation et son travail de sensibilisation.

L’atelier "Le 5 mai côté joueurs" a été animé par trois anciens du Sporting, Mamadou Faye, Didier Gilles et Mickaël Landraud, ce dernier rappelant aux élèves l'importance de prendre soin de ses proches et de partager des émotions positives à travers le sport. Jean Pruneta a animé l'atelier "Le 5 mai côté journalistes", mettant en lumière l'importance de transmettre cette mémoire aux générations futures.

Jean-Philippe Agresti a souligné l'importance de ce travail de mémoire en déclarant «J’ai tenu à ce que l’académie et nos élèves, plus de 200 aujourd’hui, participent à cette commémoration. Ces générations n’ont pas connu ce drame mais il y a l’histoire, il y a les faits tels qu’ils ont été retracés dans le film qu’on leur a projeté. Il y a surtout le devoir de mémoire. Ce drame lié au sport a marqué l’île, a marqué tous ses habitants, marqué plusieurs générations. Il faut absolument travailler sur ce devoir de mémoire, c’est fondamental, comme nous l’avons fait sur les 80 ans de la libération de la Corse parce que ce devoir de mémoire permet sur sa dimension éducative de générer des valeurs et aujourd’hui des valeurs autour du sport. Le drame de Furiani permet à la fois de penser à celui-ci, à ceux qui ont vécu ce drame, au fait historique et aussi de construire sur le plan éducatif des valeurs dans une dimension intergénérationnelle puisqu’on voit bien que les témoins et évidemment ceux qui ont vécu ce drame-là sont là aujourd’hui pour raconter aux élèves ce qu’ils ont vécu, leur raconter aussi la solidarité qui s’est mise en œuvre. L’objectif que nous avons avec le Collectif c’est de travailler sur les valeurs autour du sport en atelier comme ce matin et de manière plus ludique sur les stades de sport cet après-midi avec l’UNSS»