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"Colette et Claudine" au Petit théâtre de l’opéra à Bastia


Philippe Jammes le Mardi 16 Janvier 2024 à 09:27

Dans une très belle création, Sophie Demichel-Borghetti nous invite les 20 et 21 janvier à plonger dans le monde de Colette à l’occasion, en cette année 2024, du 150ème anniversaire de sa naissance. Rencontre avec cette passionnante et passionnée comédienne qui sera 2 jours sur la scène du Petit Théâtre de l’Opéra à Bastia.



Sophie Demichel-Borghetti lira Colette ces 20 et 21 janvier. A ne pas manquer.
Sophie Demichel-Borghetti lira Colette ces 20 et 21 janvier. A ne pas manquer.
Par le biais d’une lecture captivante de « Claudine à l'école », joyau littéraire de Colette, Sophie Demichel-Borghetti nous plonge dans l’univers audacieux de Claudine, héroïne pétillante et rebelle, qui brise les conventions dans la campagne française de la fin du 19ème siècle. Entre humour, éveil à l'amour et quête de liberté, ce récit est un cocktail enivrant de fraîcheur et d'audace. Une expérience littéraire séduisante qui promet de vous transporter dans un monde où chaque mot de Colette vibre de sensualité et de malice. Deux représentations sont prévues au « Petit théâtre de l’opéra », 39 rue César Campinchi à Bastia, autrement dit les réservations sont conseillées* : samedi 20 janvier à 20h30 et dimanche 21 janvier à 16h00.

- Qui est Sophie Demichel-Borghetti ?
- Ma mère est originaire de Velone-Orneto, en Castagniccia. Le nom de toute ma famille maternelle est Borghetti. Je réside aujourd’hui en Corse, mon père y est enterré et cette île est en elle-même porteuse d’une puissance de création exceptionnelle ! L’insularité, le brassage des cultures et des langues, en font un lieu particulièrement propice à la naissance, non pas de reproductions que l’on peut voir ailleurs, mais d’une réelle création.

- Comédienne ?
- Je suis comédienne, metteuse en scène et également adaptatrice, en l’occurrence de l’œuvre de Colette, mais aussi d’autres, comme récemment Edmond Rostand, ou bientôt Angèle Paoli. Je suis aussi, avec une grande fierté, philosophe, doctorat sur le mensonge, sous la direction d’Alain Badiou ce qui m’a ouvert aux grands textes, à leurs résonnances, et m’a permis aujourd’hui de travailler ces textes-là comme je n’aurais pu le faire il y a 20 ans.

- Comment êtes-vous venue au théâtre ?
- Mon appel pour le théâtre et la scène remonte, je crois, à mon enfance. A 4 ans, je me souviens avoir passé des heures devant l’ émission télé «Au théâtre ce soir », fascinée, et dire : Je veux faire ça ! Oui, monter sur scène a toujours été un besoin vital, comme respirer.

- Votre formation théâtrale ?
- J’ai été formée à l’Art Dramatique au Cours René Simon, par Cyril Jarousseau, qui m’a conduite jusqu’au Concours et au Théâtre de l’Atelier, puis par Michelle Kokosowski à l’Université de Paris 8-Vincennes. J’ai parachevé ma formation au sein de l’ARIA présidée par Robin Renucci et dirigée par Serge Nicolaï, où j’ai eu la chance de rencontrer comme formatrice Marilyne Fontaine. Enfin, plus récemment, au sein de l’Académie Charles Dullin, qui travaille aussi avec l’ARIA.

- Votre goût pour la littérature ?
- Mon goût pour la littérature est venu à l’école où justement nous lisions déjà Colette, Jules Verne, Théophile Gauthier etc. J’ai étudié Simone de Beauvoir très tôt au collège. Mais surtout, je suis née dedans car les bibliothèques du salon de mes parents étaient pleines. Je passais des heures à lire tout ce que je pouvais, même parfois sans comprendre tout de suite. A 10 ans, j’avais lu tout Cocteau, par exemple.

- Pourquoi cet amour pour Colette ? 
- Parce que c’est une immense écrivaine, l’une des premières. Parce qu’elle est la plus grande styliste, en termes d’écriture, du siècle dernier, que j’ai pour son œuvre un amour immodéré et que je souhaite faire partager cet amour aux jeunes gens qui n’ont pas eu la chance de la travailler ni de la lire encore. Elle fut féministe avant l’heure, ce fut une femme libre, non pas « libérée », mais libre et vivante. Et elle a écrit parmi les plus beaux textes de la langue française : « Dialogue de bêtes », « Le pur et l’impur », « Les vrilles de la vigne », « La vagabonde », et tant d’autres, sans compter les « Claudine... », dont je vous laisse la découverte.

- Comment votre travail sur « Claudine à l’école » s’est-il articulé ?
- J’ai pu adapter « Claudine à l’école », tout comme j’ai pu, l’année dernière, tirer de « L’Aiglon » d’Edmond Rostand le « Monologue de Frantz », texte à une voix pour dire ce que j’avais nommé ainsi « Le rêve et la fin de l’Aiglon ». Cette création coïncide bien sûr avec la commémoration des 150 ans de la naissance de Colette, ou Sidonie Colette, dite Colette, ce qui m’a donné l’envie de faire découvrir ces textes-là en particulier. Mais elle répond aussi au désir de l’équipe du Petit Théâtre de l’Opéra, que je remercie infiniment pour son accueil. J’espère que cette présentation va trouver son public, ici et ailleurs et pouvoir tourner par la suite.

- Des projets, je suppose ?
- Dans l’immédiat, j’ai le projet de reprendre « Le monologue de Frantz », à une seule voix, à Ajaccio au Musée Napoléon, puis à Paris, dans une petite salle car je préfère toujours les petites jauges. Je porte aussi d’autres envies qui dépendent du bon vouloir de la SACD (ndlr : Société des auteurs et compositeurs dramatiques) donc dont je ne puis parler aujourd’hui, avant d’en avoir obtenu les droits d’exploitation.


​*Par mail : theatreopera@icloud.com  ou sms au 0752026554