Corse Net Infos - Pure player corse

Climat : La Corse détient la plus haute empreinte carbone de France et la 3ème de Méditerranée


Nicole Mari le Lundi 19 Septembre 2022 à 21:44

La Corse se place au 1er rang français et au 3ème rang méditerranéen de la plus forte empreinte carbone en matière de consommation électrique. En cause, une production électrique en grande partie dépendante du fioul. Seules Chypre et Ibiza font pire. En France hexagonale, la forte part d’énergie nucléaire permet de limiter les émissions de carbone.



La centrale thermique du Vazzio, qui fonctionne au fioul, directement mise en cause pour son impact carbone.
La centrale thermique du Vazzio, qui fonctionne au fioul, directement mise en cause pour son impact carbone.
Selon Electricity Maps, le site norvégien qui donne l’intensité carbone de la consommation électrique de toutes les régions du monde en temps réel, la Corse apparait comme la région de France métropolitaine qui a la plus haute intensité carbone. Le 19 septembre à 18 heures, cette intensité atteignait 549 grammes (gCO2 eq/KWh) contre 78 grammes en moyenne pour l’hexagone. Un différentiel énorme du à une alimentation électrique dominée par le fioul qui représente 42,35% de l’énergie disponible en Corse - soit 166 MW/329MW - et qui est responsable de 52,05 % des émissions de CO2, soit 1,80 tonne de CO2 eq par minute/3,45 tonnes eq par minute. En France hexagonale, c’est l’énergie nucléaire qui permet de limiter les émissions de carbone. La Corse se place au 3ème rang de la plus forte empreinte carbone des îles méditerranéennes, talonnée par l’île voisine de Sardaigne qui affiche 508 grammes liés à sa consommation de charbon. En Méditerranée, seules deux îles, Chypre avec 624 grammes et Ibiza avec 612 grammes, font pire à cause également de la prédominance du fioul. En Europe, c’est l’Estonie qui remporte la palme avec 892 grammes, suivi par le Kosovo avec 749 grammes, le Montenegro avec 711 grammes et la Pologne avec 705 grammes, des empreintes carbone très élevées, liées au charbon. A l’inverse, l’Islande et la Norvège alignent des taux très bas de 26 ou 27 grammes grâce à l'énergie hydroélectrique.

Un seuil dépassé
Selon le site Carbo, l’empreinte carbone des habitants de Corse a connu une hausse de 4,3% en 2021 avec une empreinte estimée à 10,10 tonnes de CO2 par habitant. « Avec une hausse de 4,3% entre 2020 et 2021, l’empreinte carbone des habitants de la région dépasse désormais le seuil symbolique des 10 tonnes de CO2e par habitant. Les secteurs très énergivores du transport et du logement y sont pour beaucoup (plus de 40% de l’impact global). Néanmoins, concernant la catégorie alimentation de l’étude, les Corses se situent à 5 points de moins que la moyenne nationale », commente le site. Si l’empreinte carbone des Français a augmenté de 5% par rapport à 2020, année COVID, elle n’atteint en moyenne que 9,52 tonnes de CO2e/habitant en 2021. Or, rappelle Carbo, « pour rester dans les limites d’un scénario à +1,5°C de réchauffement global, la moyenne des émissions par Français ne devrait pas excéder 2,5 tonnes de CO2e / habitant. Un signe d'espoir néanmoins : l’indice carbone des Français reste près de 20% moins élevé qu’en 2019 ! ». Selon les prévisions, l’impact carbone annuel moyen français sera de 4 tonnes de CO2e en 2022. C’est 36% de moins qu’en 2019. Ce sont les transports et les biens qui sont les plus polluants. « La tendance sur les quatre dernières semaines est de 111 kg CO2e. Ces émissions sont l'équivalent de la fabrication de 6 jeans, la production de 19 hamburgers et 762 kilomètres parcourus en trottinette électrique », précise Carbo. Le classement par région met aussi la Corse dans la queue du peloton, l'île fait néanmoins mieux que la Bretagne et les Hauts de France qui détiennent les plus mauvais records.
 
Une mesure pour agir
L’empreinte carbone est un indicateur qui mesure l’impact des activités humaines sur l’environnement, notamment les émissions de gaz à effet de serre. Elle peut s’appliquer à un individu, à une entreprise ou à un territoire. Exprimée en dioxyde de carbone équivalent ou CO2e, elle revient à déterminer l’impact des activités sur la planète et donc leur contribution au réchauffement climatique. Selon son mode de vie, un individu émet une quantité plus ou moins importante de CO2 dans l’atmosphère. Mesurer son empreinte carbone pourrait lui permettre de corriger certaines habitudes de consommation. C’est ce que propose l’indice Carbone®, développé par Carbo, qui suit chaque semaine l’impact de la consommation des Français à travers les dépenses bancaires d’un panel moyen de 500 utilisateurs. Chaque fois qu’une carte bancaire est utilisée, le site analyse le type de transaction (essence, hôtel, alimentation, etc.) et calcule le volume de CO2 associé. Il utilise, pour cela, un facteur d’émission monétaire, exprimé en CO2 par Euro, qui donne un ordre de grandeur du contenu carbone d’un bien ou d’un service à l’aide de son prix. Le site propose à chaque consommateur d’estimer son empreinte. Le but est que chacun puisse agir, à son niveau, pour lutter contre le changement climatique.