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Claude-Bernard Emmanuelli, un jeune golfeur corse parmi les meilleurs mondiaux


David Ravier le Mercredi 6 Mars 2024 à 11:36

La nouvelle étoile montante du golf corse a dévoilé son talent au Championnat du Monde Junior fin février à Malaga, en Espagne.



Claude-Bernard Emmanuelli, lors du Championnat du monde de golf junior à Malaga (Espagne).
Claude-Bernard Emmanuelli, lors du Championnat du monde de golf junior à Malaga (Espagne).
La première participation de Claude-Bernard Emmanuelli au Championnat du monde de golf junior, qui s’est tenu à Malaga (Espagne) du 20 au 22 février, a été un véritable succès. À seulement 12 ans, le jeune golfeur corse s'est classé parmi les 20 meilleurs de sa catégorie -  12-13 ans - sur un total de 35 joueurs engagés.

 

Dans le top 20 mondial

 

« J’aurais pu être classé dans le top 15 si j’avais mieux joué ». Dans la tête de Claude-Bernard, repasse en boucle les images du championnat, des coups qu’il a effectués, de ceux qu’il aurait pu mieux négocier, des points trop facilement perdus à son goût. Là où beaucoup seraient ravis de participer à un championnat du monde à seulement 12 ans, qui plus est dans un sport aussi sélectif que le golf, il faut croire que c’est la marque des grands joueurs de ne pas se satisfaire de leur résultat, tant il est toujours possible selon eux de tendre vers plus d’excellence. « Le parcours était assez compliqué, reconnaît l’adolescent. Parfois, je n’avais pas la puissance pour boucler certains trous en deux coups, je devais m’y reprendre à trois ou quatre fois pour y arriver ». L’objectif qu’il s’était fixé de faire parti des dix meilleurs a été raté de peu, mais, qu’importe, « pour une première, c’est juste parfait comme résultat, rassure Clemence Gay, la coach de Claude-Bernard qui officie sur le domaine de Murtoli. Personnellement, j’espérais qu’il termine dans le top 20 dans ce tournoi, ce qu’il a réussi à faire, ce qui est très bien. Concrètement, mis à à part quelques compétitions régionales, il n’avait pas fait de tournoi de cette envergure. De plus, les enfants que nous avons rencontrés sur le circuit ne s’entraînent pas uniquement le week-end comme Claude-Bernard, il n’a donc pas à rougir de se performance », souligne sa coach. Il faut dire que le Corse, qui a fêté ses 12 ans le 22 novembre, a dû faire face à des joueurs qui étaient plus proches des 14 ans que de son âge et qui, pour la plupart, sont inscrits dans un parcours de sport-étude. Pour autant, avec une musculature amoindrie et des cours de golf uniquement le week-end, Claude-Bernard Emmanuelli a réussi à battre la moitié de ses adversaires en finissant 17e sur 35, ce qui montre l’étendue de son potentiel. A cet âge, quelques centimètres en plus et quelques kilos de muscles supplémentaires peuvent être déterminants pour réussir à frapper la balle 20 à 50m plus loin que son adversaire. « Le résultat qu’il a eu est satisfaisant, abonde sa mère Flore, qui a assisté à l’ensemble du tournoi. Surtout, il ne faut pas oublier qu’en face, les autres joueurs s’entraînent quatre heures par jour », du fait de leur cursus en sport-étude. Car la différence entre Claude-Bernard et les autres s’explique autant par la maturité physique que par l’expérience engrangée par le rythme intensif des cours de golf que l’adolescent ne peut suivre actuellement.


Photo lors de la cérémonie d'ouverture du Championnat du monde de golf junior de Malaga (Espagne).
Photo lors de la cérémonie d'ouverture du Championnat du monde de golf junior de Malaga (Espagne).

Poursuivre son objectif
 

Pour Claude-Bernard, cette première compétition internationale a été l’occasion pour lui de se mesurer aux meilleures pointures mondiales de son âge, de comparer son niveau au leur, de voir les adversaires à surveiller et surtout d’observer voir les points sur lesquels ils devaient s’améliorer pour surpasser ses concurrents. D’après sa coach, Claude-Bernard peut s’appuyer sur son atout, qui est sur son grand jeu, c’est-à-dire sa capacité à jouer sur de longues distances, « son grand jeu est juste, il sait où mettre la balle et la placer où il veut », s’emporte sa coach, à deux doigts de qualifier sa maîtrise d’exceptionnelle pour son jeune âge. À l’inverse, l’adolescent est encore trop juste sur son petit jeu, « ce qui représente la moitié du jeu puisque ce sont les coups qui se déroulent sur les 50 derniers mètres avant le trou », souligne Clemence Gay. D’après elle, c’est son manque de maîtrise sur cette phase qui « lui a fait perdre des points sur le tournoi », raison pour laquelle elle compte le perfectionner à ce niveau au cours des prochains mois. Surtout, la question de l’option sport-étude se pose sérieusement pour le jeune homme qui souhaite devenir golfeur professionnel. Bien qu’activement soutenu dans sa carrière par la famille Canarelli qui détient le domaine de Murtoli, mais également par Richard Bertolucci, le président de la Ligue corse de golf, l’adolescent devra s’exiler de son île natale et partir sur le continent s’il souhaite se perfectionner, faute d’avoir une structure adaptée sur place. « Je ne me sens pas encore prêt à partir, coupe l’adolescent. Débuter le sport-étude à la rentrée prochaine, ça serait trop tôt à mes yeux, je préfère me laisser une année avant de me lancer ».

 

Outre les prochaines échéances régionales de l’US kids golf qui commenceront à la fin du mois de mars, Claude-Bernard souhaite surtout être à son meilleur niveau pour l’Open d’Europe, qui se déroulera au Touquet du 29 au 31 juillet. Cette compétition regroupera les 200 meilleurs joueurs de la planète, dont certains qu’il a affrontés en Espagne récemment. Tout l’enjeu pour lui sera donc de gagner en puissance physique et en précision de jeu pour améliorer son classement et continuer de faire forte impression comme il l’a fait lors de ce tournoi. Il en est conscient, ce sont ces rencontres internationales qui représentent les premières marches vers le monde professionnel. « S’il s’entraîne concrètement et qu’il continue de se donner à fond comme il le fait maintenant en ayant plus de temps de jeu, il a tout ce qu’il faut pour devenir professionnel, même s’il faut encore beaucoup travailler pour y arriver », prédit sa coach Clemence Gay.