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Cent Bastiais à la découverte de Salvador Dali et de la fête des fleurs de Gerone


La rédaction le Vendredi 19 Mai 2023 à 09:14

Le comité des fêtes et de l'animation du patrimoine de Bastia a mis récemment le cap sur la Catalogne pour entre Rosas, Figueres, Púbo et Cadaquès, partir à la découverte de la déraison, de l'extravagance et l'excentricité de Salvador Dali mais aussi pour se plonger dans l'atmosphère de la fête des fleurs que l'on célèbre depuis 68 ans à Gerone.



L'escalier majestueux de Santa Maria recouvert d'une montagne de fleurs multicolores.
L'escalier majestueux de Santa Maria recouvert d'une montagne de fleurs multicolores.
Des espaces - trois - dédiés à la vie et à l’œuvre de Dali  se trouvent en effet à Figueres (Théâtre musée Dali), Púbol (Château gala Dali) et Portlligat (Maison-musée Salvador Dalí). Il s'agit d'autant de passages obligés pour tous les visiteurs de cette Catalogne un peu en retrait de Barcelone sur la côte nord-est de l'Espagne. 
Pour la centaine de Bastiais du comité des fêtes et de l'animation du patrimoine, deux haltes au théâtre de Figures, où est inhumé Dali, puis au château de Púbol où est inhumée sa compagne Gala, enrichies des commentaires de Marysol et de Yves, leurs deux guides catalans, auront suffi à cerner toute la la déraison, l'extravagance et l'excentricité de Salvador Dali. 

Dali il en a été encore question à l'heure où à Roses les Bastiais ont embarqué à destination de Cadaques, nichée sur la magnifique Costa Brava, où à Portlligat Dali a aménagé sa maison "biologique". Pourtant dans ce village tout blanc, aux demeures aux volets bleus, c'est l'église Santa Maria, située sur un promontoire rocheux qui domine le port et la mer, qui fait l'objet de l'attention de tous les insulaires. Il est vrai qu'avec son retable monumental, une œuvre baroque exceptionnelle par sa taille et son originalité, la pièce  en bois doré et à l'iconographie énergique, est spectaculaire.


Le même sentiment de profonde piété a dominé la délégation bastiaise plongée un peu plus tard dans la célèbre fête des fleurs de Gerone. 
D'abord à Sant Feliu de Girona.
Sant Feliu est l'un des joyaux architecturaux de la ville. Avec sa façade imposante et sa tour gothique, elle domine le paysage urbain. À l'intérieur, les visiteurs peuvent admirer des éléments architecturaux remarquables, tels que la chapelle de Sant Narcís avec ses fresques murales, le magnifique retable du maître-autel et le tombeau de Sant Narcís.
Mais avant d'y accéder, il est conseillé, parce que cela porterait bonheur, de toucher les fesses de sa lionne gothique, symbole bien en vue de la ville des « Quatre rivières », qui en cette mi-mai célèbre pour la 68e fois la fête des fleurs.  


Première image de cette fête après un premier parcours au milieu de milliers de visiteurs : la splendide cathédrale gothique Santa Maria, et son escalier majestueux qui disparaît sous une montagne de fleurs multicolores 

Avec une portée de 23 mètres, sa nef est la plus large du monde, tous styles confondus, après celle de la basilique Saint-Pierre de Rome. 
On ne reste pas indifférent en découvrant son orgue monumental, ses retables, sa construction  qui s'est étalée plusieurs siècles ce qui explique le mélange des styles  Roman et Gothique,
À l’intérieur la visite se prolonge avec, celles du cloître et du musée du Trésor où se trouve la tapisserie de la création, une œuvre textile du Moyen-Âge de 12 mètres carrés, brodée de laines de couleur. C'est l’un des plus remarquables vestiges de l’art textile roman.


Difficile de déambuler dans Gérone sans penser à l'indépendance à laquelle aspire la Catalogne : bien en vue et un peu partout on remarque le petit ruban jaune qui réclame la libération des prisonniers politiques. Et sur bien des façades de la ville, des banderoles aux couleurs catalanes prônent "independencia".
Pourtant, ce n’est pas cette indépendance-là que célèbre la place du même nom. Elle commémore la lutte contre les Français de 1808 à 1814. Elle est également connue sous le nom de Place de San Agusti tirant son nom du couvent des Augustins qui s'y trouvaient autrefois. C’est l’une des places les plus fréquentées de Gérone et ses arcades créent une jolie ambiance avec les différentes terrasses des restaurants et bars.

Une ambiance que les Bastiais du comité des fêtes et de l'animation du patrimoine ont retrouvée en déambulant dans les vieilles ruelles de la ville des "Quatre rivières" de laquelle ont été chassés les Juifs séfarades en 1492, conséquence de l'édit de l'Alhambra, promulgué le 31 mars  par les Rois Catholiques, Isabelle 1re de Castille et Ferdinand II d'Aragon. Cet édit ordonnait l'expulsion des Juifs qui refusaient de se convertir au catholicisme.
Ils ont trouvé refuge dans les pays du pourtour méditerranéen, notamment au Maroc, en Turquie et en Grèce, la Corse n'étant pas exclue de leur parcours forcé en Méditerranée.