Corse Net Infos - Pure player corse

Carta bianca : Youpi ! On a fêté les femmes. Ou pas…


Bianca le Samedi 9 Mars 2019 à 12:17

Le 8 mars qui existe pour mettre en lumière les inégalités, lutter contre et tendre vers les droits des femmes, semble être devenue une fête.
Retour sur la journée internationale des droits de femmes…



Carta bianca : Youpi ! On a fêté les femmes. Ou pas…
Ce vendredi, on a vu nos fils d’actualités jonchés de « Bonne fête des femmes », comme si desfemmes était devenu un prénom, comme si c’était notre « petit jour à nous ». On s’est vu entendre « Merci », en nous rappelant que notre existence était nécessaire à la survie de l’espèce humaine. « Merci aux femmes, d’exister, d’être douce, d’avoir le sourire »… Et puis quoi encore ?

Non, le 8 mars n’est pas la fête des femmes, ni de LA femme comme symbole glamour. La journée des droits des femmes, ne nécessite aucunement des cadeaux, des fleurs, des massages et des remises de prix ou des places de ciné gratuites. A moins d’une gerbe de la taille du Guatemala imposable sur le revenu, les fleurs ne combleront jamais la différence salariale de 24% qui nous séparent des hommes.
 
C’est bien de cela dont il est question, et bien plus encore des inégalités qui frappent l’humanité en matière de reconnaissance des sexes.

Certes, nous n’avons plus à rester debout à côté de notre conjoint pendant qu’il prend son repas (RIP Mammò), mais les femmes sont encore bien trop considérées inférieures à leurs homologues masculins, au travail, dans la rue et au sein des familles. Le jour où une femme sera sur le devant de la scène pour ses compétences, son appétence au travail et son envie d’agir ; lorsqu’une femme pourra traverser la rue ou s’encanailler sans avoir de réflexion, lorsqu’une femme pourra s’habiller comme bon lui semble sans remarque ou changer une roue sans entendre qu’elle joue au mec ; et je ne parle même pas de la différence sur les bulletins de salaire, des mutilations sexuelles ou du nombre croissant de victimes conjugales, alors oui, à ce moment là, nous ferons la fête !
 
Et qui paiera la note ? Il vrai que notre nustrale way of life implique que l’homme invite la femme. Pratique parfois stigmatisée par les moins avertis (ou les plus fauchés), elle ne signifie par pour autant que les femmes soient, sur notre île, sous considérées. Il vrai que les rôles sont souvent bien marquées en Corse mais au grand damne des détracteurs, la Corse fait une fois encore figure de cheffe de file dans la vie publique. Une histoire ancienne, puisque dès 1755 la constitution impulsée par Pasquale Paoli accordait le droit de votes aux femmes de plus de 25 ans. Une première !  Entre outre, c’est à Ajaccio que siégeait la première femme conseillère municipale de France, avant même le droit de vote ou d’éligibilité des femmes… Aujourd’hui encore, les femmes trouvent leur place en politique. Le Point publiait récemment un article sur le nombre inédit de post régaliens, attribués aux femmes en Corse. Du côté privé, c’est aussi une réussite : l’île faisait partie du top 5 des régions où les femmes entreprennent le plus. Du côté social enfin, la Corse souffre beaucoup moins du harcèlement de rue.
 
Le 8 mars n’est pas une fin en soit, c’est le jour qui nous mobilise tou(te)s pour prendre conscience des réalités. Et si le chemin est encore long, ces petites victoires made in corsica nous donnent espoir pour que les femmes jouissent pleinement de leurs droits, non pas 1 mais 365 jours par an !

Un sujet, une idée, une réaction ? 
Ecrivez-moi sur cartabianca@corsenetinfos.corsica !