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Cancer du sein : le dépistage toujours à la traîne en Corse


MV le Jeudi 12 Octobre 2023 à 10:56

Octobre rose est le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein qui touche aujourd’hui 1 femme sur 8. Il peut être guéri dans 9 cas sur 10 s’il est pris à temps. Pourtant lmalgré les nombreuses action de sensibilisation, la participation au dépistage du cancer du sein reste trop bas en Corse par rapport au reste du pays. Le Dr Laurent Carlini, médecin généraliste et urgentiste, responsable de la maison médicale CH Ajaccio et membre élu de l’URPS Médecins Libéraux de Corse rappelle l’importance du dépistage précoce



Le Dr Laurent Carlini
Le Dr Laurent Carlini
La Corse est toujours à la traîne sur le sujet. Le dépistage du cancer du sein connaît encore une faible participation sur l'île, selon le docteur Laurent Carlini. Et pourtant cette maladie est la plus fréquente chez les femmes. "Chaque année en France, 59 000 nouveaux cas sont diagnostiqués et au cours de sa vie, près d’une femme sur huit sera confrontée à un cancer. Mais il est essentiel de noter que lorsqu'il est détecté à un stade précoce, ce cancer peut être guéri dans 9 cas sur 10." détaille le médecin qui à l'occasion d'octobre Rose souhaite rappeler "l'importance vitale de la prévention et du dépistage précoce de cette maladie."

Face au cancer le plus fréquent et le plus mortel pour elles, les Françaises de 50 à 74 ans se voient proposer, tous les deux ans, un examen clinique des seins et une mammographie, suivis d’une seconde lecture par un expert si la première est normale ou d’un bilan-diagnostic en cas d’image suspecte. "En Corse, le centre Regional de coordination du dépistage de cancers Corse invite les femmes tous les 2 ans dès 50 ans à effectuer sa mammographie de dépistage organisé." explique l'élu de l’URPS Médecins libéraux de Corse en rappelant que le programme gratuit et pris en charge à 100%.

Le médecin souligne que le dépistage précoce est essentiel, car il permet de détecter une éventuelle maladie avant l'apparition de symptômes. Il insiste sur l'importance de la mammographie, capable de repérer des lésions de petite dimension, non palpables, dont le taux de guérison est souvent de 100 %. Le pronostic du cancer est fortement lié à son stade de développement : plus il est détecté tôt, plus le traitement est simple et les chances de guérison sont élevées. Le dépistage organisé par le CRCDC-Corse permet également de détecter 5 à 10 % de cancers qui n'auraient pas été repérés lors de la première lecture.

La Corse à la traîne
Le pronostic est donc étroitement lié au stade de développement du cancer : plus le cancer est petit et circonscrit, plus le traitement est simple et plus les chances de guérison sont grandes. Néanmoins, malgré les avantages indéniables du dépistage, les femmes corses peinent à s'engager dans cette démarche. "En 2022, le taux de participation des femmes âgées de 50 à 74 ans atteint seulement 30,4 % en Corse, contre une moyenne nationale de 50,6 %." note le médecin.

Selon une étude publiée à l'occasion d'octobre rose par La Ligue contre le Cancer, il existe plusieurs freins : l'absence de symptômes, la peur d'avoir mal et, bien sûr, la crainte du diagnostic. C'est pour cela que les associations, les hôpitaux se mobilisent au mois d'octobre. Le but est de sensibiliser, d'encourager les femmes à consulter. La Ligue contre le cancer préconise pourtant de réaliser une mammographie tous les deux ans, pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, en l'absence de symptôme ou de risque particulier. Pour les Françaises les plus jeunes, à partir de 25 ans, il est recommandé de réaliser une "consultation de suivi gynécologique chez un médecin, un gynécologue ou une sage-femme pour un examen des seins (observation et palpation)". La Ligue rappelle "qu’en cas de doute, il ne faut pas attendre pour consulter".

Bien que la mortalité due au cancer du sein ait diminué ces dernières années, avec 60 % des cancers détectés à un stade précoce, on dénombre encore en moyenne 12 000 décès chaque année en France. Pour éviter le pire, le message est clair et unanime : il faut se faire dépister, le cancer du sein est guéri dans 90% des cas.