Mercredi soir à 19 heures, à l'invitation de l"association culturelle "U Svegliu Calvese", Jean-François Bernardini est venu à la rencontre de son public, non pas pour parler de son activité au sein du Groupe "I Muvrini" mais de son dernier ouvrage "L'autre Enquête Corse", le trauma Corsica-France.
Cette rencontre tant attendue s'est déroulée dans les jardins de la Poudrière, dans la Haute-Ville de Calvi, en présence d'un public fort nombreux, respectant les mesures de distanciations et autres règles sanitaires.
C'est le président du Svegliu Calvese qui souhaitait à tous le bienvenue, avant de remercier Jean-François Bernardini de sa présence et d'expliquer le déroulement de la soirée.
À l'origine de cette rencontre Dominique Bianconi, cheville ouvrière du Svegliu Calvese prenait à son tour la parole: pour rappeler dans quelle condition cette rencontre a pu se faire, avant d'avoir une pensée pour le poète et ami Marcellu Acquaviva décédé au mois de juillet dernier qui fut professeur comme elle et qui a été l'auteur de titres pour "I Muvrini". Une pensée largement partagée par Jean-François Bernardini et son frère Alain présent mais aussi par tous ceux qui ont eu le bonheur de côtoyer cet homme exceptionnel.
Sans réellement rentrer dans le détail de cet ouvrage qu'il faut absolument lire Jean-François Bernardini a apporté quelques réflexions sur cette enquête menée avec la collaboration de Kim Almeyer pour tenter de comprendre ce trauma qui a toujours existé en la Corse et la France.
"Je compare quelque fois le couple Corsica-France à un couple de randonneurs qui ferait le GR20 avec chacun un sac de 60 kg. Imaginez le poids de ce fardeau et ce que cela peut déclencher comme réaction, comme tension. On aurait envie de leur proposer de poser ce sac, regarder ce qu'il y a à l'intérieur, comprendre ce que nous portons tous inconsciemment, des deux côtés Corsica - France. On porte un énorme sac à dos, regardez ce qu'il contient et nous en reparlerons. Mais reconnaître au moins que c'est lourd. Et, ça peut nous aider à un autre regard sur cette famille, appelons-la dysfonctionnelle qu'est le couple Corsica-France. Certains rassurez-vous croient avoir identifié le problème, et surtout le coupable et bien sûr des deux côtés. Chacun a son coupable, chacun a sa raison, ça simplifie la vie.
Pour les uns ce sont les Corses, la culture corse, c'est les mœurs corses, c'est le caractère corse, c'est les nationalistes corses. Pour les autres, c'est la France, ce sont les Français, c'est la mentalité française, c'est l'État, c'est la France coloniale, là est la cause de tous nos problèmes. Et chacun veut mettre toute son énergie à prouver que le méchant c'est l'autre, que le vrai coupable c'est l'autre. Alors, un peu comme un serrurier j'ai voulu essayer de dire: mais est-ce qu'il n'y a pas une autre porte, toutes ces portes qui semblent condamnées quoi. En petit serrurier je voulais introduire ce regard différent"
La différence de la langue chacal et de la langue girafe
Jean-François Bernardini venait de capter son auditoire avant de poursuivre et de faire référence dans son livre à Marshall Rosenberg, "le concepteur de la communication non violente, un sacré serrurier qui a mis au point une méthodologie très simple pour être conscient de l'impact des mots que nous utilisons, pour apprendre à communiquer sans violence, mais pas sans colère".
Jean-François Bernardini poursuivait: " Il a exprimé cela à travers deux marionnettes : le chacal et la girafe"
Sans plus attendre, les deux peluches sortaient de son sac, avant que l'auteur de "L'autre enquête corse" en donnent les définitions, selon Marshall Rosenberg
" La langue Chacal, c'est la langue jugeant, méprisante, agressive, qui condamne. On sait tous très bien parler Chacal. Je vous connait tous en Balagne, vous croyez que je ne vous connait pas?. On sait d'où vous venez. Vous connaissez la phrase terrible: "toi je te connais". Un corse qui parle de non-violence c'est pas crédible. Je sais à qui j'ai à faire, voila ce que ça donne un Chacal qui parle. Même pas un verre d'eau pour m'accueillir. Le Chacal il envoie, surtout si il peut humilier l'autre.
La langue Girafe c'est différent. La Girafe est l'animal qui a le plus grand coeur au monde. C'est la langue de la bienveillance, de l'empathie, attentive aux besoins des autres, ça ne veut pas dire que si vous l'embêtez un peu trop, elle n'est pas capable de vous donner un petit coup dans le tibia. La Girafe a une toute autre langue.
Marshall Rosenberg n'a sans doute jamais examiné sous cet angle la langue des institutions, du politique et autres. Il n'a certainement pas prévu d'observer de plus près la langue que parle le couple Corsica-France. Quelle langue on parle dans ce couple?. En quelle langue ces deux là se parlent t-elles? En Chacal ou en Girafe?. D'ailleurs Madame France et Madame Corsica se sont t-elles parlé un jour de girafe à girafe. Est ce que ce couple n'a t-il pas, à sa manière, officialisé la lange Chacal ?. Qu'est ce qu'ils ont à se chicaner en permanence? Qu'elle est leur histoire. L'une a t-elle compris la nature de l'autre?, les besoins de l'autre?, les souffrances de l'autre. Qu' est ce qui se dissimule derrière les colères, le mépris, l'explosivité, l'arrogance de l'une ou de l'autre. Ou sont donc cachés leurs secrets de famille? Quest-ce qui n'est jamais dit qui leur permettrait de se comprendre, de se compléter?. De quoi l'un accuse t-elle l'autres? Qui a commencé? Qui est prêt à faire le premier pas pour en sortir?
Jean-François Bernardini parlait ensuite de dialogue de blessé plutôt que dialogue de sourd, des souffrances, des milliers d'attentats, des assassinats non élucidés, des années de prison infligées, un homicide en cours, des tensions chroniques, le meurtre d'un préfet, plusieurs centaines d'orphelins qui ne sauront jamais qui était leur père, si il était un saint ou un salaud, un pays qui échoue économiquement, une emprise mafieuse qui prospère.....
D'où vient toute cette souffrance?, d'ou vient cette énergie volcanique qui de temps en temps surgit de manière inattendue, dans des actes que l'on pourrait estimer complètement fous".
Voltaire: " Toute l'Europe est Corse"
Jean-François Bernardini parlait d'un deuxième rêve dans ce livre: "Celui de tordre le cou une fois pour toute a ce concept des "Vieux démons" trop souvent employé dans les médias en parlant de la Corse", avant de revenir sur l'histoire de ce couple Corsica-France
" La Corse a été la première République en Europe, premier modèle républicain dans une Europe de monarchie. elle a été célébrée comme une terre promise de la démocratie, de la justice, célébrées par tous les esprits éclairés du XVIIIème siècle. Il y a eu un rayonnement extraordinaire de la Corse au XVIIIème siècle. C'est la que Voltaire a écrit Toute l'Europe est Corse. Cette expérience était unique au monde, elle fascinait le monde. La Corse de 2020 quel est son rayonnement Que s'est -il passé entre ce rayonnement su XVIIIe et la réalité, la représentation que l'on se fait de la Corse Aujourd'hui. Que s'est-il passé entre ce rayonnement là et l'assassinat du Préfet Erignac? Qu'est ce qu'il y a entre les deux: 1769 - 1998?. Est ce qu'il y a des traces?
Sur l'histoire il n'y a pas d'accord, il y a une discordance des mémoires. Dans ce couple là on raconte pas la même vie
Jean-François Bernardini revenait sur des faits historiques qui aujourd'hui sont enfouis. Un véritable déni, un dénis de l'histoire, amnésie officielle, il ne s'est rien passé, absence, non-lieu, un enfouissement de la vérité et un enterrement plus ou moins clandestin. Si nous pensons que le déni de l'histoire dans une famille ou dans une communauté est inoffensif, nous nous trompons lourdement. Si nous pensons que le déni de l'histoire ne pèse pas sur les réalité d'aujourd'hui nous nous trompons lourdement. Enterrer le passé c'est préparer un champ de mines. Pour combler ce vide, on a utilisé un moyen infaillible: on a raconté la Corse dont on avait besoin".
Jean-François Bernardini s'étonnait ensuite que jamais en 250 ans pas un seul officiel, un préfet, un président ne se soit incliné devant la stèle des morts de Ponte Novu et de se poser la question: "Pourquoi en 2018 le président de la Collectivité de Corse n'a t-il pas participé a la commémoration officielle devant la stèle du Préfet Erignac?, pourquoi?, je cherche à comprendre".
"On peut transformer le trauma, on peut en sortir grandi"
Le leader du Groupe "I Muvrini" revenait ensuite sur ce véritable Trauma qui existe dans ce couple Corsica - France. "Un trauma est une blessure qui n'est pas nommé, pas reconnu, jamais guéri, pas du tout consciente. Souvent dans les familles nous avons ce genre de trauma. Ignorez un trauma ne nous met pas à l'abri de ses conséquences"
Ce livre ne cherche ni a accentuer les reproches ni a exiger la repentance , ni a activer la concurrence des mémoires. Le véritable est de faire face, de reconnaître le trauma, d'accepter la réalité de cette blessure. Aucun corse, aucun Continental d'aujourd'hui n'est responsable du trauma historique qui a traversé la relation Corsica - France. Il s'agit donc de ne formuler ni reproche ni accusation, ni culpabilité. pourtant des deux côtés, toutes et tous nous sommes concernés. La bonne nouvelle enfin: on peut transformer le trauma, on peut en sortir grandi. Résoudre le trauma plutôt que de le propager., vivre ça comme un défi, une chance, une bonne nouvelle a apporter à tous. Le trauma résolu est une bénédiction disait Peter Levy".
Avant de conclure, Jean-François Bernardini regrettait qu'il n"y ai jamais eu une occasion de se souvenir ensemble, ni lieu, ni vérité, ni date, ni commémoration
" On dira aux morts de Ponte Novu, aux meurtris du passé, aux victimes d'Aleria, aux militants sincères, la famille Erignac: vous faites tous parti de notre tragédie. Oui nous nous sommes trompés de regzrd, de politique de langage. Plus jamais cela. Nous passrons justement de la prise de conscience à ma construction d'autre chose. Et on dira: effectivement ce n'était donc pas la violence génétique des corses, ce n'était donc pas la France qui haï la Corse. Ce n'est donc pas une histoire de haine. Enfin, nous pourrons réellement azffronter les chantiers, les défis de notre temps. Pour terminer j'ai écrit: il y a des gestes, des vérités et des mains tendues qui sont capables de faire pleurer les peuples, de joie et de soulagement".
A cette conclusion, Jean-François Bernardini a également souhaité ajouter:
" Permettez moi de citer ce dernier mot, c'est une phrase de Saint Exupéry que le préfet Erignac avait noté sur son carnet de notes21 le soir de sa mort: " La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier. Merci"
Cette rencontre tant attendue s'est déroulée dans les jardins de la Poudrière, dans la Haute-Ville de Calvi, en présence d'un public fort nombreux, respectant les mesures de distanciations et autres règles sanitaires.
C'est le président du Svegliu Calvese qui souhaitait à tous le bienvenue, avant de remercier Jean-François Bernardini de sa présence et d'expliquer le déroulement de la soirée.
À l'origine de cette rencontre Dominique Bianconi, cheville ouvrière du Svegliu Calvese prenait à son tour la parole: pour rappeler dans quelle condition cette rencontre a pu se faire, avant d'avoir une pensée pour le poète et ami Marcellu Acquaviva décédé au mois de juillet dernier qui fut professeur comme elle et qui a été l'auteur de titres pour "I Muvrini". Une pensée largement partagée par Jean-François Bernardini et son frère Alain présent mais aussi par tous ceux qui ont eu le bonheur de côtoyer cet homme exceptionnel.
Sans réellement rentrer dans le détail de cet ouvrage qu'il faut absolument lire Jean-François Bernardini a apporté quelques réflexions sur cette enquête menée avec la collaboration de Kim Almeyer pour tenter de comprendre ce trauma qui a toujours existé en la Corse et la France.
"Je compare quelque fois le couple Corsica-France à un couple de randonneurs qui ferait le GR20 avec chacun un sac de 60 kg. Imaginez le poids de ce fardeau et ce que cela peut déclencher comme réaction, comme tension. On aurait envie de leur proposer de poser ce sac, regarder ce qu'il y a à l'intérieur, comprendre ce que nous portons tous inconsciemment, des deux côtés Corsica - France. On porte un énorme sac à dos, regardez ce qu'il contient et nous en reparlerons. Mais reconnaître au moins que c'est lourd. Et, ça peut nous aider à un autre regard sur cette famille, appelons-la dysfonctionnelle qu'est le couple Corsica-France. Certains rassurez-vous croient avoir identifié le problème, et surtout le coupable et bien sûr des deux côtés. Chacun a son coupable, chacun a sa raison, ça simplifie la vie.
Pour les uns ce sont les Corses, la culture corse, c'est les mœurs corses, c'est le caractère corse, c'est les nationalistes corses. Pour les autres, c'est la France, ce sont les Français, c'est la mentalité française, c'est l'État, c'est la France coloniale, là est la cause de tous nos problèmes. Et chacun veut mettre toute son énergie à prouver que le méchant c'est l'autre, que le vrai coupable c'est l'autre. Alors, un peu comme un serrurier j'ai voulu essayer de dire: mais est-ce qu'il n'y a pas une autre porte, toutes ces portes qui semblent condamnées quoi. En petit serrurier je voulais introduire ce regard différent"
La différence de la langue chacal et de la langue girafe
Jean-François Bernardini venait de capter son auditoire avant de poursuivre et de faire référence dans son livre à Marshall Rosenberg, "le concepteur de la communication non violente, un sacré serrurier qui a mis au point une méthodologie très simple pour être conscient de l'impact des mots que nous utilisons, pour apprendre à communiquer sans violence, mais pas sans colère".
Jean-François Bernardini poursuivait: " Il a exprimé cela à travers deux marionnettes : le chacal et la girafe"
Sans plus attendre, les deux peluches sortaient de son sac, avant que l'auteur de "L'autre enquête corse" en donnent les définitions, selon Marshall Rosenberg
" La langue Chacal, c'est la langue jugeant, méprisante, agressive, qui condamne. On sait tous très bien parler Chacal. Je vous connait tous en Balagne, vous croyez que je ne vous connait pas?. On sait d'où vous venez. Vous connaissez la phrase terrible: "toi je te connais". Un corse qui parle de non-violence c'est pas crédible. Je sais à qui j'ai à faire, voila ce que ça donne un Chacal qui parle. Même pas un verre d'eau pour m'accueillir. Le Chacal il envoie, surtout si il peut humilier l'autre.
La langue Girafe c'est différent. La Girafe est l'animal qui a le plus grand coeur au monde. C'est la langue de la bienveillance, de l'empathie, attentive aux besoins des autres, ça ne veut pas dire que si vous l'embêtez un peu trop, elle n'est pas capable de vous donner un petit coup dans le tibia. La Girafe a une toute autre langue.
Marshall Rosenberg n'a sans doute jamais examiné sous cet angle la langue des institutions, du politique et autres. Il n'a certainement pas prévu d'observer de plus près la langue que parle le couple Corsica-France. Quelle langue on parle dans ce couple?. En quelle langue ces deux là se parlent t-elles? En Chacal ou en Girafe?. D'ailleurs Madame France et Madame Corsica se sont t-elles parlé un jour de girafe à girafe. Est ce que ce couple n'a t-il pas, à sa manière, officialisé la lange Chacal ?. Qu'est ce qu'ils ont à se chicaner en permanence? Qu'elle est leur histoire. L'une a t-elle compris la nature de l'autre?, les besoins de l'autre?, les souffrances de l'autre. Qu' est ce qui se dissimule derrière les colères, le mépris, l'explosivité, l'arrogance de l'une ou de l'autre. Ou sont donc cachés leurs secrets de famille? Quest-ce qui n'est jamais dit qui leur permettrait de se comprendre, de se compléter?. De quoi l'un accuse t-elle l'autres? Qui a commencé? Qui est prêt à faire le premier pas pour en sortir?
Jean-François Bernardini parlait ensuite de dialogue de blessé plutôt que dialogue de sourd, des souffrances, des milliers d'attentats, des assassinats non élucidés, des années de prison infligées, un homicide en cours, des tensions chroniques, le meurtre d'un préfet, plusieurs centaines d'orphelins qui ne sauront jamais qui était leur père, si il était un saint ou un salaud, un pays qui échoue économiquement, une emprise mafieuse qui prospère.....
D'où vient toute cette souffrance?, d'ou vient cette énergie volcanique qui de temps en temps surgit de manière inattendue, dans des actes que l'on pourrait estimer complètement fous".
Voltaire: " Toute l'Europe est Corse"
Jean-François Bernardini parlait d'un deuxième rêve dans ce livre: "Celui de tordre le cou une fois pour toute a ce concept des "Vieux démons" trop souvent employé dans les médias en parlant de la Corse", avant de revenir sur l'histoire de ce couple Corsica-France
" La Corse a été la première République en Europe, premier modèle républicain dans une Europe de monarchie. elle a été célébrée comme une terre promise de la démocratie, de la justice, célébrées par tous les esprits éclairés du XVIIIème siècle. Il y a eu un rayonnement extraordinaire de la Corse au XVIIIème siècle. C'est la que Voltaire a écrit Toute l'Europe est Corse. Cette expérience était unique au monde, elle fascinait le monde. La Corse de 2020 quel est son rayonnement Que s'est -il passé entre ce rayonnement su XVIIIe et la réalité, la représentation que l'on se fait de la Corse Aujourd'hui. Que s'est-il passé entre ce rayonnement là et l'assassinat du Préfet Erignac? Qu'est ce qu'il y a entre les deux: 1769 - 1998?. Est ce qu'il y a des traces?
Sur l'histoire il n'y a pas d'accord, il y a une discordance des mémoires. Dans ce couple là on raconte pas la même vie
Jean-François Bernardini revenait sur des faits historiques qui aujourd'hui sont enfouis. Un véritable déni, un dénis de l'histoire, amnésie officielle, il ne s'est rien passé, absence, non-lieu, un enfouissement de la vérité et un enterrement plus ou moins clandestin. Si nous pensons que le déni de l'histoire dans une famille ou dans une communauté est inoffensif, nous nous trompons lourdement. Si nous pensons que le déni de l'histoire ne pèse pas sur les réalité d'aujourd'hui nous nous trompons lourdement. Enterrer le passé c'est préparer un champ de mines. Pour combler ce vide, on a utilisé un moyen infaillible: on a raconté la Corse dont on avait besoin".
Jean-François Bernardini s'étonnait ensuite que jamais en 250 ans pas un seul officiel, un préfet, un président ne se soit incliné devant la stèle des morts de Ponte Novu et de se poser la question: "Pourquoi en 2018 le président de la Collectivité de Corse n'a t-il pas participé a la commémoration officielle devant la stèle du Préfet Erignac?, pourquoi?, je cherche à comprendre".
"On peut transformer le trauma, on peut en sortir grandi"
Le leader du Groupe "I Muvrini" revenait ensuite sur ce véritable Trauma qui existe dans ce couple Corsica - France. "Un trauma est une blessure qui n'est pas nommé, pas reconnu, jamais guéri, pas du tout consciente. Souvent dans les familles nous avons ce genre de trauma. Ignorez un trauma ne nous met pas à l'abri de ses conséquences"
Ce livre ne cherche ni a accentuer les reproches ni a exiger la repentance , ni a activer la concurrence des mémoires. Le véritable est de faire face, de reconnaître le trauma, d'accepter la réalité de cette blessure. Aucun corse, aucun Continental d'aujourd'hui n'est responsable du trauma historique qui a traversé la relation Corsica - France. Il s'agit donc de ne formuler ni reproche ni accusation, ni culpabilité. pourtant des deux côtés, toutes et tous nous sommes concernés. La bonne nouvelle enfin: on peut transformer le trauma, on peut en sortir grandi. Résoudre le trauma plutôt que de le propager., vivre ça comme un défi, une chance, une bonne nouvelle a apporter à tous. Le trauma résolu est une bénédiction disait Peter Levy".
Avant de conclure, Jean-François Bernardini regrettait qu'il n"y ai jamais eu une occasion de se souvenir ensemble, ni lieu, ni vérité, ni date, ni commémoration
" On dira aux morts de Ponte Novu, aux meurtris du passé, aux victimes d'Aleria, aux militants sincères, la famille Erignac: vous faites tous parti de notre tragédie. Oui nous nous sommes trompés de regzrd, de politique de langage. Plus jamais cela. Nous passrons justement de la prise de conscience à ma construction d'autre chose. Et on dira: effectivement ce n'était donc pas la violence génétique des corses, ce n'était donc pas la France qui haï la Corse. Ce n'est donc pas une histoire de haine. Enfin, nous pourrons réellement azffronter les chantiers, les défis de notre temps. Pour terminer j'ai écrit: il y a des gestes, des vérités et des mains tendues qui sont capables de faire pleurer les peuples, de joie et de soulagement".
A cette conclusion, Jean-François Bernardini a également souhaité ajouter:
" Permettez moi de citer ce dernier mot, c'est une phrase de Saint Exupéry que le préfet Erignac avait noté sur son carnet de notes21 le soir de sa mort: " La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier. Merci"