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Borne donne aux maires un nouveau coup de pouce financier : les réactions en Corse


David Ravier le Vendredi 24 Novembre 2023 à 12:36

En clôture du 105e congrès des maires de France, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé jeudi 23 novembre une rallonge budgétaire de 100 millions d’euros pour les communes, ainsi qu’une enveloppe supplémentaire de 15 millions d’euros afin de « mieux indemniser les petites communes rurales ». Des annonces pour répondre aux demandes pressantes des maires qui réclament des gages sur leurs finances et souhaitent un plus grand pouvoir d'action.
Les réactions de deux maires corses



Élisabeth Borne, la Première ministre. Photo AFP
Élisabeth Borne, la Première ministre. Photo AFP
Les maires la réclamaient intensément et la première ministre a su leur donner satisfaction. À l’issue du congrès des maires de France, qui s’est tenu à Paris du 21 au 23 novembre, Elisabeth Borne a annoncé jeudi une rallonge budgétaire de 100 millions d’euros pour les communes, ainsi que quelques aides ciblées pour leur « donner les moyens d’agir ». 
Après être venue brièvement la veille au salon des maires — où le président Emmanuel Macron ne pouvait se rendre cette année à cause du sommet du G20 — pour saluer leur « détermination commune » à réindustrialiser le pays, la Première ministre n’est pas arrivée les mains vides. « J’ai décidé d’augmenter de 100 millions d’euros la DGF (dotation globale de financement) des communes », a-t-elle déclaré. Cette rallonge s’ajoutera à la hausse de 220 millions d’euros déjà inscrite dans le budget de 2024, qui est actuellement examiné par le Parlement. Ainsi, « la DGF des communes augmentera au même rythme que l’inflation », a-t-elle assuré. Cette décision, attendue de longue date par les édiles, a ravi Ange-Pierre Vivoni, le maire de Sisco et président de l’association des maires de Haute-Corse. « C’est une très bonne nouvelle, souligne-t-il, mais il  faut que nous ayons les chiffres assez rapidement pour que nous puissions établir nos budgets de 2024 ».


15 millions d’euros pour les communes rurales
Toujours afin de donner les moyens d’agir aux maires, Elisabeth Borne a annoncé une enveloppe supplémentaire de 15 millions d’euros l’an prochain afin de « mieux indemniser les élus des petites communes rurales ». Un prélude à la loi censée "améliorer (leurs) conditions d'exercice" et "renforcer (leur) statut", qu'Emmanuel Macron souhaite "finaliser" en 2024. Une annonce qui, si elle reste bénéfique pour les finances des villages, manque cependant d’ambition pour le maire de Sisco, qui souligne que « la France comporte 29 000 communes rurales, donc 15 millions d’euros entre toutes ces villes, c’est une goutte d’eau dans l’océan. Le problème, c’est qu’avec cette somme, nous serons forcément obligés de prioriser certains projets par rapport à d’autres. Or, dans les communes rurales, tous les problèmes sont forcément prioritaires ».

Parmi les autres annonces faites par la Première ministre, le gouvernement maintiendra « l’amortisseur du prix de l’électricité » qui réduira de plus d’un milliard d’euros cette année la facture des collectivités locales, une demande qui était fortement attendue par l’association des maires de France. Enfin, un des points sur lequel était revenu Emmanuel Macron lors de sa réception des maires de France à l’Élysée et qui a été appuyé par la Première ministre, c’est la refonte de la DGF, principale dotation de l’État pour les communes.
Cette réforme sera pilotée par le comité des finances locales, afin que les maires soient intégrés à ce projet, ce qui ravit Jean-Charles Orsucci, le maire de Bonifacio. « Ce que j’ai compris dans le message du président, c’est que cette refonte de la DGF est une forme de défi. Il appartiendra donc à chaque maire d’agir en responsabilité, de faire preuve d’ingéniosité, de dégager les priorités qui s’imposent pour les communes et de faire les bons choix. Néanmoins, cela va dans le bon sens et l’on ne peut que se satisfaire que le président de la République soit capable d’entendre un mécontentement lorsqu’il s’exprime ».


Un engagement pour un État "facilitateur" 
La Première ministre a annoncé son engagement en faveur d'un "dialogue renforcé et continu" avec l'État, soulignant l'importance de ne pas le percevoir comme une "machine froide", mais plutôt comme un "facilitateur". Dans une perspective de renforcement des services publics, de simplification des procédures et d'une protection accrue des élus, elle a insisté sur la nécessité d'une collaboration collective pour façonner l'avenir et garantir la cohésion nationale face aux tentatives de division. "C'est ensemble seulement que nous pourrons écrire l'avenir" et "assurer la cohésion nationale, alors que certains tentent de la fissurer."
"C'est un hommage à la doctrine de l'AMF, on s'en réjouit. Dans le cadre qui est imposé à la Première ministre, il y a eu des annonces réelles qui traduisent la crédibilité et la pertinence des arguments de l'AMF", a réagi son président David Lisnard (LR) qui nuance "Vous verrez que dans les prochaines semaines il y aura des mauvaises nouvelles parce que Bercy est toujours au coin de la rue. On va être vigilant."
"C'est bien parce que nous alertons depuis des mois sur la situation financière des communes que Matignon a fini par prendre conscience des besoins. Le combat continue!",
a abondé André Laignel (PS), premier vice-président délégué de l'association des maires.