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Bavedda, Cagna, Cuscionu, U Spidali : un collectif pour défendre a Muntagna Rucchisgiana


Naël Makhzoum le Mercredi 22 Mars 2023 à 16:09

Fondé par des usagers et résidents de massifs montagneux insulaires, U Cullittivu Paesanu di a Muntagna Rucchisgiana a la ferme ambition de faire entendre sa voix concernant le devenir de la montagne en Corse. Ouvert à l'échange, le groupement veut devenir une force de proposition et de réflexion au cœur du débat.



 Bavedda, Cagna, Cuscionu, U Spidali : un collectif pour défendre a Muntagna Rucchisgiana
Tout juste créé, U Cullittivu regroupe déjà une trentaine de personnes. Membres d’associations, résidents et usagers des massifs de Bavedda, Cagna, Cuscionu, U Spidali, affichent clairement leur souhait de faire connaître leurs positions sur l’état et le devenir de "leur montagne". "L’idée est d’échanger car pour nous, il y a une résonance entre massifs, justifie Marie-Pierre Valli, qui fait partie de ceux qui ont initié la création du collectif. On s’est rendu compte qu’on était plusieurs personnes à partager les mêmes problématiques. On voulait donc travailler en commun sur ce qui nous préoccupe, surtout pour la préservation de ces massifs."

Dérangés par la "surexploitation" et "l’hyperfréquentation" des massifs, les membres du collectif ont pour objectif de sensibiliser et dénoncer la « mise en tourisme » évoquée de la montagne. "On dit que la Corse n’y est pas soumise, mais nous, on pense qu’il y a surexploitation et hyperfréquentation de ces massifs, clame Marie-Pierre Valli. On entend beaucoup parler de mise en tourisme de la montagne, mais à quoi on pense ? Ce sont des lieux déjà très fréquentés."

L'exemple du site de Bavedda, qui accueillerait près d'un million de touristes chaque année durant la période estivale, est mis en avant par le collectif pour pointer du doigt les dangers de cette fréquentation démesurée. Au-delà de l'impact sur la faune, la flore et les rivières, l'augmentation du risque d’incendie est une des problématiques qui interroge le nouveau groupement.

"Porter une force citoyenne"

Pour tenter de protéger les richesses de cet environnement, U Cullittivu veut porter la voix des citoyens insulaires qui y vivent. "On parle beaucoup de démocratie politique en ce moment, mais il y a aussi une forme de démocratie sociale, affirme Marie-Pierre Valli. On n’est pas citoyens que lorsqu’on est électeurs. Notre but, c'est aussi de porter une force citoyenne pour qu’on soit associés aux projets qui pourraient se développer en montagne. On veut comprendre ce qui veut être fait par les institutionnels et les politiques, en rappelant qu'il ne faut pas oublier que des gens y habitent."

U Cullittivu n'arrive pas dans le paysage politique qu'avec des convictions. Ses membres souhaitent former une véritable force de réflexion et de proposition. "Lorsqu’on regarde les promotions qui sont faites de ces massifs montagneux, il y a tout un vocabulaire marketing sur les décors, les espaces de jeu à ciel ouvert, on a l’impression qu’on a un espace vide d’habitants et de communautés humaines, regrette Marie-Pierre Valli. Nous voulons modifier ces politiques de communication et de promotion de la montagne, afin de prendre en compte les gens qui y habitent. Et aussi, faire respecter les différentes législations qui existent, ce qui n’est pas toujours le cas."

Prévoir des études d'impact ciblées avant et après la saison touristique tout en tenant compte des nouvelles technologies, créer des emplois pérennes et qualifiés pour la protection des sites... U Cullittivu ne manque pas d'idées.