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Bastia : un rassemblement de soutien au militant nationaliste Félix Benedetti


Philippe Jammes le Samedi 3 Septembre 2022 à 17:07

Core in Fronte, Aiutu Paisanu et l'Associu Aiutu Patriotticu ont tenu ce samedi 3 septembre une conférence de presse devant la Préfecture de Bastia en solidarité à Félix Benedetti, militant nationaliste sous bracelet électronique depuis le 5 mai 2021. Une centaine de personnes y participait.




« Nous sommes là pour dénoncer un acharnement judiciaire contre Felix Benedetti qui dure depuis 10 ans » souligne Olivier Sauli, en charge de la Commission internationale à Core in Fronte.
Alors que sa libération définitive devait intervenir le 3 novembre, prochain, le procureur de la république du parquet antiterroriste, contre l'avis de la JAP antiterroriste, a demandé la suppression des remises de peines automatiques.« Après les attentats de Paris, une nouvelle loi a été promulguée et le procureur veut l’appliquer sur moi avec effet rétroactif mais il s’agit là de prétextes fallacieux sur fonds de discussions politiques ». explique Félix Benedetti. 

Parmi ces prétextes mis en avant par le militant nationaliste, celui d’un retard de 1h30 dans le cadre de sa liberté conditionnelle. « En mai dernier, alors que j’étais sous bracelet électronique, j’avais organisé dans mon établissement professionnel une soirée de soutien pour l’école maternelle immersive Scola Corsa où mon fils est scolarisé » indique Benedetti. « J’ai rejoint mon domicile avec une heure trente de retard en ayant toutefois préalablement prévenu par mail les autorités judiciaires la veille. Cette situation, élevée au rang d’incident, a servi de prétexte pour une nouvelle convocation à Paris avec pour conséquence le refus d’instruction de ma demande de mise en liberté».

Ainsi le 5 août le militant nationaliste a-t il reçu un courrier du parquet antiterroriste interjetant appel suspensif de sa date de libération normalement prévue le 3 novembre, tout en demandant la suppression des remises de peines le concernant.

Pour Core in Fronte « La liberté de notre peuple continue de subir les brimades répressives. Elles s’inscrivent dans une conjoncture particulière où la priorité gouvernementale française semble pourtant être donnée à l’apaisement et à la discussion…Le gouvernement français n’a jamais fait mystère d’affaiblir, sinon d’annihiler, la revendication indépendantiste par moultes stratégies y compris les plus les plus basses et les plus viles. Dans le cadre de ces discussions son intérêt est de relativiser voire d’empêcher le développement du fort courant que nous incarnons à défaut de pouvoir le domestiquer. C’est dans ce canevas qu’il faut situer l’acharnement particulier contre Félix Benedetti et, au-delà, contre tous les patriotes qui refusent cette politique de mise au pas ».

Si le rassemblement s’est tenu devant la préfecture de Haute-Corse et non pas devant le palais de justice, ce n’est pas anodin « Le parquet antiterroriste de Paris n’est, par définition, pas indépendant » déclare Olivier Sauli. « Il est au plus haut niveau de la pyramide du jacobisme français et de sa machine d’Etat. La France doit assumer ses choix si elle veut bloquer un processus de dialogue qu’elle a elle-même proposé. Core in fronte ne se laissera pas duper par les schémas éculés du colonialisme qui, dans le passé, ont manipulé et divisé la nationalisme corse. Pour Core in fronte, la confrontation politique est la seule issue à une répression qui n’a pas sa place dans un processus politique de dialogue. La répression ne sera jamais une solution à un problème politique. Elle constitue un blocage, une... ligne rouge ! »

Parmi les soutiens à ce rassemblement, sur place, François Martinetti secrétaire national du parti Femu a Corsica. «Dans le cadre de nos discussions et d’une solution globale de la question corse, le cas des prisonniers politiques est inclus. Si on veut que le problème corse soit solutionné cela passe par des signes et ce doit être le cas pour Felix Benedetti comme pour d’autres prisonniers politiques. Pour nous cela fait partie des éléments importants que le ministre Darmanin, que le président Macron doit mettre sur la table lors des négociations. Des engagements ont été pris en mai avec le ministre Darmanin et aujourd’hui on attend ces signes de l’Etat».