Trois prix ont été décernés durant cette la journée : le premier pour les très petites entreprises (TPE), le deuxième à destination des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) et le dernier pour le monde agricole. Dans chaque catégorie, trois gagnants se vont vu attribuer une somme allant de 2000 à 5000€ afin d’aider leurs entreprises à se développer. Le jury, composé de membres de la Capi, mais également des partenaires financiers qui soutiennent le projet, a dû examiner les 150 candidatures qu’ils ont reçues avant de désigner les vainqueurs. « Ce que nous regardons, c’est le contenu du dossier, afin de savoir s’il est en phase avec développement économique de l’île, nous évaluons aussi l’engagement du candidat, précise Christian Guadagnini, le président de la Capi. Surtout, nous cherchons à voir, c’est l’état d’esprit, si le candidat a vraiment envie de réussir, car entre avoir une idée et se lancer concrètement dans l’entrepreneuriat, il y a une marge ».
Plus qu’un métier, une passion
Bien qu’évoluant dans des lieux et des activités différentes, les trois lauréats ont tous en commun d’être passionné par ce qu’ils font, au point qu’ils ne le vivent pas comme un métier. « Mon activité, c’est avant tout une passion. Mon activité sert avant tout à mettre en valeur certaines espèces de poissons qui étaient oubliées », indique Pierre-Antoine Gougelet, le lauréat de la catégorie TPE pour sa poissonnerie O’pe’scadore. Ce pêcheur, père de deux enfants, qui commence ses journées de travail avec des sorties en mer dès 3h30, a ouvert sa poissonnerie à Travo l’année dernière. Si ses journées de travail sont chargées, il se dit fier de cette récompense décernée par la Capi, car cela démontre « c’est un projet qui marche et qui a de l’avenir ». En effet, les projets sélectionnés ont tous la particularité d’avoir un modèle susceptible de durer dans le temps, de créer des emplois et surtout, ils s’inscrivent dans un cadre plus large d’amélioration des conditions de vie des Corses.
C’est par exemple le cas de l’association Un vélo, une vie, portée par Françoise Lippini, lauréate de la catégorie ESS. Depuis 14 ans, elle œuvre à développer la pratique du vélo à Bastia et dans son agglomération au travers d’initiatives telles que le vélo-école, l’apprentissage du vélo en milieu scolaire ou des ateliers de réparation de deux roues. Lorsqu’elle a su qu’elle était lauréate, Françoise Lippini y a vu « une reconnaissance des financeurs, de la collectivité de Corse et de la banque des territoires. C’est important, parce que c’est à partir de là que tout peut commencer. Cela montre que le vélo a sa place en Corse, même s’il faut savoir l’adapter à notre territoire ». Comme pour les autres gagnants, la somme qu’elle a remportée servira à agrandir son entreprise et développer au mieux son activité dans les prochaines années.
C’est d’ailleurs ce que compte faire Jean-Eric Ragno de sa récompense obtenue en tant que lauréat de la catégorie agricole. Cet ancien développeur informatique a tout quitté il y a trois ans pour monter la ferme de Thea-Maria, son exploitation avicole bio à Peri, où il s’occupe de toutes les étapes, de la naissance des poussins jusqu’à l’abattage des poulets et leur commercialisation. « Quand on fait une activité qui nous plaît, on ne ressent pas forcément le besoin de reconnaissance, prévient Jean-Eric Ragno. Il n’empêche, voir que notre projet rentre dans un cadre qui met en avant le travail insulaire, ça reste gratifiant ».
En plus de cette somme, la Capi continuera d’accompagner les lauréats dans la durée, en leur prodiguant « des conseils et en répondant à toutes leurs demandes, même si elles ne sont pas dans nos schémas traditionnels », indique Christian Guadagnini.