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«Bastia, chambre 216 » : L’histoire de l’hôtel Central narrée par Hélène Bresciani


Philippe Jammes le Lundi 18 Mars 2024 à 08:50

Il s’agit là du troisième livre consacré à la ville de Bastia par l'auteure. Au fil des pages, l’histoire de ce mythique hôtel de la rue Miot. Rencontre avec l’écrivaine qui dédicacera son ouvrage ce vendredi 22 mars à … l’hôtel Central.



Hélène Bresciani à retrouver ce vendredi 22 mars à l'Hôtel Central à Bastia.
Hélène Bresciani à retrouver ce vendredi 22 mars à l'Hôtel Central à Bastia.
Née à Valle d’Orezza, en Castagniccia, Hélène Bresciani, professeure d’italien vit et travaille à Marseille. Elle est aussi rédactrice dans un grand quotidien marseillais, collabore à un hebdomadaire économique et juridique. Avec « Bastia chambre 216 », elle signe son septième ouvrage, le 3ème sur Bastia. Un livre qu’elle dédie au regretté Marie-Jean Vinciguerra. « Bastia, chambre 216 » retrace l'histoire de l'hôtel Central depuis sa création en 1941. Mais pas que. Il y est question d'hier et également d'aujourd'hui. Des retours, des souvenirs, des découvertes d’Hélène Bresciani. « Bastia, chambre 216 »… c’est ici que la vie s’est remise à battre pour l’auteure qui pensait ne jamais revenir dans la ville où elle vécut ses plus belles années


- Comment l’idée de ce livre vous est-elle venue ? 
- Un peu par hasard… un jour de pluie sur Bastia. J’hésitais à sortir lorsque j’ai engagé la conversation avec celui que j’ignorais encore être le propriétaire de l’hôtel. Ce qu’il m’en a dit m’a rendue plus curieuse encore ! J’ai voulu en savoir davantage sur cet hôtel de charme, son atmosphère, son jardin, son décor si particulier, ses portraits sur les murs et tout au long des escaliers. Et l’histoire est tellement différente de ce que l’on imagine que j’ai pensé immédiatement qu’elle pourrait être le sujet d’un livre. Puis il y a eu le confinement. Et j’ai un peu oublié mon projet. Mais par contre j’ai décidé de ranger ma maison. Et c’est là que je suis tombée, par hasard, encore ? sur la préface que Marie-Jean Vinciguerra avait écrite pour mon premier livre sur Bastia. La préface avait été refusée et je l’avais gardée comme j’avais gardé en mémoire ce souhait que Marie-Jean avait alors exprimé : celui de me voir écrire une trilogie sur la ville. Il y avait aussi ce bristol qui vantait les mérites,  en 1908, du cinéma bastiais le Splendor et qui dormait dans le même tiroir depuis plus de 20 ans… Alors, j’ai imaginé : « Pourquoi pas un troisième récit ? »  Et peu à peu l’idée a pris forme.


- Vous évoquez donc l’histoire méconnue de l’hôtel, mais pas seulement ?
- Oui, mais de l’histoire de l’hôtel, je n’en dirai pas plus. Je laisse le lecteur la découvrir à son tour. Frédéric de Lapaillonne n’a pas connu son grand-père Joseph Luciani qui s’installe en 1941 rue Miot pour y créer l’Hôtel Central. Lorsqu’on sait combien peu on se raconte dans les familles corses, on peut imaginer quelles recherches il a dû entreprendre pour en savoir plus sur les origines de l’hôtel qui est le sien aujourd’hui. Et pour me les communiquer.


- Souvenirs, recherches, comment votre écriture s’est-elle articulée ? 
- Tout autour de l’hôtel sans doute ! Avec une approche, avec des découvertes et des redécouvertes, avec des souvenirs et des questions posées… tout s’est mis naturellement en route. Page après page, comme si un souvenir en appelait un autre, comme si tout retour m’incitait à aller plus loin…

- L’occasion de redécouvrir Bastia, de vous adresser à elle ? 
- Également, oui. Revenir à Bastia, pour moi, c’est rentrer à la maison. Même si aujourd’hui il n’y a plus de maison. Et c’est bien là ce qui explique l’importance qu’a eue pour moi une chambre de plus en plus familière.  C’est retrouver mon ancrage, ces lieux familiers dont on croit longtemps tout connaître et qui tout soudain ont d’autres histoires à raconter, c’est en savoir les blessures, les victoires, les secrets… et c’est aussi en trouver d’autres. C’est aussi poser des questions à la ville et entendre ses réponses. Lui dire comme il est écrit dans ce dernier livre : « Tu m’as tellement manqué. Tes odeurs de figue et d’arapède, tes couleurs d’ardoise et de fumée, tes colères et ta tendresse… Comment ai-je pu imaginer un jour que plus jamais ? »  

- Vous évoquiez Marie-Jean Vinciguerra ? 
- Ce livre se veut un hommage et un remerciement. Un remerciement pour tout ce que cette année de lettres supérieures au lycée de garçons de Bastia m’a apporté grâce à ses cours, à ses émotions partagées, à son savoir transmis, à son goût de l’Italie qu’il a partagé avec une telle générosité. Marie-Jean, sa joie, son amour de la vie, sa gourmandise, notre amitié qui a perduré tout au long des années… appartiennent aussi à mon passé bastiais. Et je suis aujourd’hui désemparée et triste à l’idée qu’il ne saura jamais combien j’ai aimé exaucer le souhait qu’il avait formulé.

- Et une séance de dédicaces sur les lieux mêmes de votre ouvrage ...
- Cela m’a paru une évidence. En partenariat avec la librairie Papi, la signature se fera sur place ce vendredi 22 mars de 16 h 30 à 19 h dans les salons de l’hôtel. Là où était jadis le bar-dancing « Le Hollywood ». Une occasion donnée aux curieux de découvrir l’hôtel et aux anciens de redécouvrir un lieu qu’ils ont sans doute connu. Peut-être l’émotion sera-t-elle, elle aussi au rendez-vous. Il y a tant de raisons à cela…

- Des projets ? 
- Bien sûr. Et le premier d’entre eux, je suis certaine que vous aviez deviné, c’est de revenir très bientôt chambre 216.