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Banderoles sur la maison de Dupond-Moretti à Centuri : Core in Fronte dénonce les "mécanismes répressifs" de l'État en Corse


VL le Samedi 3 Février 2024 à 16:05

Ce samedi 3 février, Core In Fronte a mené une action "symbolique et politique" à Centuri, au domicile secondaire du Ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti pour "dénoncer les mécanismes répressifs" de l'Etat en Corse



Crédit photo Core in Fronte
Crédit photo Core in Fronte
Une quarantaine de militants du parti indépendantiste Core in Fronte ont accroché des banderoles aux fenêtres de la résidence secondaire du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, à Centuri, ce samedi 3 février. "Notre présence ici est symbolique et politique. Elle vise à dénoncer les mécanismes répressifs en Corse. Ceux-ci sont multiples et continus. En début de semaine, deux militants nationalistes ont été arrêtés et déportés à Paris. Nous leur apportons notre soutien, ainsi qu’à leurs familles."  ont déclaré les membres du parti présents sur les lieux, utilisant cette action pour condamner les "lourdes condamnations" qui touchent la jeunesse insulaire depuis près d’un an. "Depuis environ un an, la jeunesse corse fait face à des sanctions financières substantielles, s'élevant à plusieurs milliers d'euros. Ces peines doivent être replacées dans le contexte de l'insurrection populaire consécutive à l'assassinat politique du patriote Yvan Colonna à la prison coloniale d'Arles. Ces lourdes condamnations contre la jeunesse marquent un véritable racket d'État."

"Entraver le militantisme"
Core In Fronte a vivement dénoncé "la stratégie de l'État français" qui condamne financièrement à de lourdes amendes des militants nationalistes. "Il s'agit d'une volonté d'entraver le militantisme. La répression financière à travers les amendes et le FIJAIT vise à pacifier et à entraver le militantisme", ont-ils souligné. Ce fichier des auteurs d'infractions terroristes "fait le lit d'une dangereuse et infamante politique de criminalisation et d’amalgame qui vise à assimiler la résistance corse avec le terrorisme islamique qui vise à assimiler la résistance corse avec le terrorisme islamique", regrette le parti qui affirme que "la répression ne sera jamais une solution politique à la ​question nationale corse."



"L'unanimité, voulue par Emmanuel Macron, ce n'est pas la démocratie"

À quelques jours de la venue du ministre de l'Intérieur sur l'île, Core In Fronte exprime ses préoccupations concernant le processus d'autonomie en cours. "La stratégie de l'État français semble utiliser la répression comme un levier de négociation en vue de faire échouer les discussions actuelles. Ces dernières semblent s'orienter vers une dénaturation du vote du 5 juillet 2023 pour un Titre pour la Corse et une véritable autonomie. Pour nous, la question corse ne saurait donc faire l'objet d'une quelconque transaction politicienne à minima." Le parti insiste sur le respect démocratique du vote du 5 juillet 2023, où la grande majorité de l'Assemblée de Corse  a approuvé un Titre pour la Corse et un statut d'autonomie. "Nous l'avons déjà dit, l'unanimité voulue par Emmanuel Macron, ce n'est pas la démocratie", souligne-t-il. "La délibération du 5 juillet doit être démocratiquement respectée par l'État français et politiquement assumée par tous ses signataires."

"La Corse n'a pas vocation à servir de cobaye institutionnel et réglementaire", insiste le parti. "La délibération du 5 juillet ne peut faire l'objet d'aucune compromission ou marchandage politicien."

Core In Fronte appelle toutes les parties prenantes, y compris l'État français, les élus corses et les partis politiques, à prendre en considération les enjeux historiques de la question nationale corse pour parvenir à une vraie solution politique globale.

Enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradations aggravées, a indiqué Jean-Philippe Navarre, procureur de la République de Bastia. sans confirmer officiellement l'identité du propriétaire de la maison visée. Interrogé, l'entourage du ministre s'est refusé à tout commentaire sur cette affaire. Dans sa déclaration à la Haute autorité de la transparence de la vie publique, le Garde des Sceaux avait bien déclaré une maison en Corse, sans que l'adresse de celle-ci soit précisée. Cette opération de Core in Fronte est intervenue à quelques jours à peine d'une nouvelle visite en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, mercredi et jeudi, pour un point d'étape sur les discussions entamées avec les élus et les autorités corses sur une future éventuelle autonomie pour l'île.