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Autonomie de la Corse : Emile Zuccarelli, épingle le processus "Beauvau" pour son manque de transparence


PJ le Mardi 6 Février 2024 à 16:27

Lors d’une conférence de presse à Bastia, Emile Zuccarelli, président de la Fédération de Corse du Parti Radical, est revenu sur le processus dit de Beauvau entre les élus corses et le gouvernement. Il se dit « choqué » de l’opacité du dialogue et regrette d'être tenu à l’écart de celui-ci.



Emile Zuccarelli a fait un point sur les "perspectives institutionnelles de la Corse"
Emile Zuccarelli a fait un point sur les "perspectives institutionnelles de la Corse"
Lors d'une conférence de presse à Bastia, Emile Zuccarelli, a vivement critiqué le processus dit de "Beauvau" sur l'avenir de la Corse. Accusant le dialogue entre les élus Corses de manquer de transparence l'ancien maire de Bastia a souligné les lacunes de ces discussions et appelé à une révision profonde du cadre de discussion. Selon Zuccarelli, "les discussions ne sont pas mûres. Il y a un travail considérable pour que un texte juste et commun aux élus corses soit acceptable."  Pour lui le travail doit continuer "avec l’implication de davantage de corps de la société et cela va demander du temps." L'ancien maire a critiqué le cadre initial du dialogue de Beauvau, affirmant que si on avait examiné les dossiers chapitre par chapitre, cela aurait été plus efficace. Il a également accusé les nationalistes d'avoir contourné cet examen pour aller directement à une solution politique qui, selon lui, "seule, les intéresse".

Zuccarelli a aussi insisté sur le principe d'indivisibilité du peuple républicain : "Pour nous déjà le fondement c’est l’indivisibilité du peuple. Résidents, non-résidents, c’est diviser le peuple. Le principe fondateur de la République c’est l’indivisibilité du peuple républicain ou, ce qui revient au même, de la Nation La nation étant indivisible, on ne saurait y distinguer un sous-ensemble sinon on la diviserait de fait.  On ne peut donc reconnaître juridiquement, quel que soit le respect qu’on doit à l’attachement des insulaires à leur terre et sa culture, un  « peuple corse » et accorder à cette entité, au demeurant mal définie, un droit à l’autodétermination."

Il a également critiqué la motion votée par l'assemblée de Corse le 5 juillet dernier, baptisée "Autonomie", la jugeant inacceptable car tendant vers l’indépendance.​"La demande dans la motion « Autonomia » de l’autonomie interne, tout à la collectivité sauf le régalien, soit entre autres la santé et l’enseignement, est proprement inacceptable.Nous sommes favorables à des évolutions qui, dans le respect de notre enracinement dans la République, donneraient à la Collectivité de Corse davantage de pouvoir pour adapter certaines normes aux réalités locales. Ce besoin n’est pas, d’ailleurs propre à la Corse et toutes les collectivités le ressentent, Livre blanc des régions. C’est dans l’esprit de la décentralisation surtout s’il va avec l’inséparable principe de « responsabilité ». Et, bien sûr, s’il respecte les principes fondamentaux." 

Pour Zuccarelli, le plus important  aujourd'hui,'hui c’est que le gouvernement reprenne le chemin des discussions pour améliorer la situation en Corse. "Mais ces discussions ne doivent pas se faire en vase clos. Nous dénonçons la confiscation du débat. Au mépris de son engagement d’associer toutes les forces vives de la Corse, "Gilles Simeoni entend, manifestement circonscrire le dialogue en un tête-à-tête entre son camp et l’Etat. Aujourd’hui on est devant un échec et si on imagine que les choses vont se résoudre par la violence, ça ne marchera pas. Il faut examiner les vrais problèmes. Emmanuel Macron a effectué le 28 Septembre 2023 un cadrage bienvenu mais qui laisse encore nombre de zones d’ombre et de discussions à venir. Dans le discours de Macron il y a du bon mais aussi des craintes. Ainsi nous saluons les efforts annoncés par Emmanuel Macron pour promouvoir la langue corse. En revanche il ne saurait y avoir de co-officialité. "

Pour l'ancien ministre "la réforme annoncée doit comporter un amendement constitutionnel et une loi organique examinés et décidés ensemble. Pour la partie constitutionnelle, notre préférence va à un alinéa de l’Art 72 comme envisagé en 2018. Enfin, en aucun cas la consultation de la population ne saurait être omise."