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Autonomie : Jean-Martin Mondoloni reste plus que jamais opposé au pouvoir législatif


le Mardi 12 Mars 2024 à 19:41

Le dernier rendez-vous des élus corses au ministère de l’Intérieur, ce lundi soir, a permis de trouver un large accord sur le projet d’écriture constitutionnelle au terme de longues discussions. Seuls le sénateur Jean-Jacques Panunzi et le co-président du groupe Un Soffiu Novu ont fait entendre une voix dissonante. Ce dernier a ainsi réaffirmé son opposition à l’octroi d’un pouvoir législatif à la Collectivité de Corse comme il l'explique à CNI.



(Photo : Archives Paule Santoni)
(Photo : Archives Paule Santoni)
- Quel est votre sentiment après le dernier rendez-vous à Beauvau, hier soir ?
- Celui du devoir accompli. De façon constante, j'ai pu user du temps qui m'était consacré pour manifester à la fois un point d'accord autour du domaine de la reconnaissance de notre singularité. Je pense que c'est important que cela figure dans la Constitution. Il est important aussi qu'on ait un pouvoir d'habilitation le plus large possible et d'adaptation des lois. J'y ai été favorable jusqu'au bout. En revanche, le ministre n’a pas réussi à me convaincre que l'octroi du pouvoir législatif serait une bonne chose au service de la Corse. Partant de là, moi je ne suis pas un bourreau du processus, je ne veux pas endosser le costume du fossoyeur. Donc le ministre a pris acte des points d'accord, mais aussi des réserves, des divergences qui continuent à exister. Et il n'y a donc pas eu d'accord hier soir sur l'écriture constitutionnelle. Le ministre a pris acte, mais le processus continue sous maintenant d'autres cieux puisqu’il n'appartient plus au ministre de l'Intérieur qui s'en libère d'une certaine façon. Il appartient désormais pour une partie à l'Assemblée de Corse. Et puis après, dans quelques semaines, le Président de la République aura à dire s’il souhaite inscrire cette écriture dans le chemin que toute réforme de la Constitution emprunte, à savoir le passage au Parlement.
 
- Vous le rappelez, vous êtes opposé à l'octroi de ce pouvoir législatif. On peut donc douter de votre vote lors de la prochaine session de l'Assemblée de Corse…
- Non, il n'y a pas de doute à avoir sur mon vote à l'Assemblée de Corse. Reste à savoir ce qui sera soumis. Si la question du pouvoir législatif est posée à l'Assemblée de Corse, dans un mois, dans un an, dans deux semaines, je suis clair : je suis contre, il n'y a pas d'ambiguïté là-dessus. La seule chose, c'est est-ce que c’est l'ensemble du texte qui sera soumis à l’Assemblée, ou est-ce qu’on va y aller alinéa par alinéa ? C'est l'option que je privilégie, parce que mes amis et moi-même avons travaillé de façon responsable. Nous avons assisté à des dizaines d'heures de travaux et durant celles-ci, il n'y a pas eu seulement des discussions autour du pouvoir législatif, il y a eu des discussions sur la langue, sur le foncier, sur la fiscalité. Nous avons accompagné par nos contributions ces discussions extrêmement complexes, et je souhaite que cela soit mis en valeur. Il ne faut pas retenir uniquement que nous manifestons un désaccord de fond et durable sur l'octroi du pouvoir législatif. 
 
- Vous avez pointé à plusieurs reprises les « risques » liés à ce pouvoir législatif…
- Oui, je pense que le temps viendra où il faudra que l'on explique aux Corses quels sont les risques liés à cette autonomie, et il ne faut pas se limiter simplement à la surface des choses. Quand on expliquera aux Corses qu’au terme de quinze ans, l'Assemblée pourra légiférer sur les domaines relevant de l'Éducation Nationale, peut-être que les Corses vont se réveiller et regarderont d'un œil un peu plus attentif de quoi il en revient. Aujourd'hui, nous sommes du reste vraiment au tout début d’un chemin. Il y avait une première étape dont il fallait sortir, ce que nous avons fait. Pour ma part, j'ai le sentiment d'avoir été fidèle à mes engagements, mes convictions et à celles et ceux que je représente.