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Asmaâ Khamlichi à Bastia : "J’aime beaucoup cette énergie de la Corse, cette énergie méditerranéenne"


Philippe Jammes le Dimanche 26 Mars 2023 à 13:07

Marraine de la 2ème édition du festival Ciné Donne, l’actrice marocaine Asmaâ Khamlichi, est revenue sur CNI su son parcours

Rencontre



Asmaâ Khamlichi, Marraine de la 2ème édition de Cine Donne
Asmaâ Khamlichi, Marraine de la 2ème édition de Cine Donne
- Cine donne vous a choisie comme marraine de ce festival de femmes...
- C'est vraiment un honneur pour moi. Je pense qu'on n'arrive pas comme ça à être marraine si on n'a pas eu un passé. Je me sens de la même famille et je suis très contente de participer à cette 2ème édition. Nous sommes des femmes et les femmes donnent la vie. C'est comme un bébé pour moi, donc si je peux faire quoi que ce soit où si je peux apporter quelque chose de plus à ce festival, j’en serai très contente.

- Comment êtes-vous arrivée dans le monde du cinéma ?
- Quand j'étais très jeune, j'ai commencé par le théâtre. J'ai fait de la scène pendant 10 ans dans une compagnie. Après j'ai eu mes premiers rôles dans le cinéma par le biais de films qui se tournaient chez moi au Maroc. J'ai eu des rôles vraiment très bien avec des réalisateurs extraordinaires, des acteurs connus avec qui j'ai eu la chance de commencer. Ils m'ont donné le goût de travailler, le goût de continuer dans ce domaine et à partir de là j'ai eu mes premiers rôles dans des films marocains. Après j’ai tourné dans des films étrangers, des films américains, des films italiens, européens. C’était très varié en styles.

- Y a-t-il eu un déclic au départ ?
- Non, il n’y a pas eu un déclic, c'était une évidence pour moi. J'ai commencé comme sportive à l'âge du 6 ans, gymnaste, et c'était pour moi comme un souffle, une expression de petite fille qui m'a beaucoup aidée dans ma vie d'enfant. Par la suite, j'ai développé ça, en intégrant la danse et l'art. Danseuse dans une comédie, j'ai poursuivi en prenant des cours, en faisant des pièces de théâtre. Voilà, c'est tout un cheminement en fait, une discipline qui nous emmène à une autre. En plus j'ai eu la chance de grandir avec les plus grandes de mon pays qui m'ont beaucoup nourrie de leur culture, de leur art, qui m'ont appris, qui m'ont donné confiance en moi et m'ont donné comme on dit chez nous la baraka.


Quelle est à votre avis la place des femmes dans notre société ?
- On constate aujourd’hui que le monde appartient aux hommes. Et pas que dans certains pays, même en Europe. Quand on compare par exemple les salaires des hommes et des femmes, ils sont bien différents. Ce sont des réalités et je ne sais pas où est l'égalité dans ce domaine.  Dans le cinéma, il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes et ce n’est pas parce qu'il n'y a pas assez de femmes. Un réalisateur, un producteur va être attiré par des sujets d'hommes ou par des réalisateurs hommes et ça crée un dynamisme comme si c’était naturel. C’est comme si, étant productrice, je ne devais être attirée que par des sujets de femmes où que j’allais travailler avec des réalisatrices et ainsi de suite. C'est la nature des choses. Mais en même temps la place de la femme dans n'importe quelle société est très très importante. La source c'est elle, c’est elle qui donne la vie, c'est la terre mère, c'est la base, c'est l'éducation. Si la femme a un peu plus de place dans le monde du cinéma, à travers son œil on verra les choses différemment. Je trouve que le message de la femme c'est l'amour, c'est la vie, c’est la vraie nature de l'être humain. Elle a beaucoup à enseigner, elle a beaucoup à donner. Je pense que dans l'intérêt aussi de l'homme, on doit lui donner plus de place.

- Quels sont vos projets ?
- En ce moment il y a un film qui passe dans les salles de cinéma au Maroc qui s'appelle Chettah, Le danseur. Je campe le rôle d’une maman brave et courageuse. Un sujet touchant, une comédie légère. Aujourd’hui je suis plus dans des rôles de maman et des seconds rôles et ça me fait aussi plaisir.


- Vous aimez la Corse ?
- C'est juste une île extraordinaire. J'aime beaucoup votre île que j'ai découverte par la mer. J'aime la mer, j'aime la voile. C’est pour moi une des plus belles îles du monde. Je partage mon temps entre les Caraïbes où j'habite dans une petite île et le Maroc à Marrakech. Alors je ne peux qu’aimer la Corse par sa beauté, par sa nature. La nature aussi fait partie de nous et on doit être conscient que le contact avec la nature c'est aussi notre équilibre. J'aime beaucoup cette énergie de la Corse, cette énergie méditerranéenne avec beaucoup d'émotions. Ici, je suis proche de ma culture, je ne me sens pas être étrangère, je me sens chez moi.

BIO

Asmaâ Khamlichi a tout d’abord été sportive de haut-niveau, membre de l’équipe nationale du Maroc de Gymnastique de 6 ans à 15 ans, puis de celle de plongeon entre 15 et 18 ans. En même temps, elle suit des cours de danse et de musique au Conservatoire de Casablanca. 

À 18 ans elle intègre le ballet théâtre de Lahcen Zinoune comme comédienne et danseuse y restant dix années pendant lesquelles elle tourne six long métrages à Ouarzazate et anime de 1991 à 1992 Femmes pratiques, émission de télévision de mise en forme sur la chaîne 2M internationale. C’est le film de Hakim Noury de 1999 « Elle est diabétique, hyper-tendue et elle refuse de crever» qui la rend célèbre. Les films à succès s’enchaineront…