La rengaine est connue et les sportifs corses professionnels et amateurs, qui en connaissent un rayon, pourraient, également, en remplir des livres entiers, mais sur l'autre rive du Mare Nostrum cela est pardonnable ou du moins explicable.
Bien entendu la chose n’est pas normale. Il ne peut y avoir de débat ni de justification là-dessus, peu importe le côté de la Méditerranée où l’on se trouve.
Pour autant affirmer que cela est l’apanage des seuls sportifs corses et de leurs supporters c’est aller vite en besogne.
Une chose est certaine, ce reporter-photographe varois présent au stade Claude-Papi a vécu l’enfer le 23 avril dernier.
Mais on le sait l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Celles de ce dernier sont évidentes à savoir faire éclater la vérité au grand jour et dans ce cas précis le poids des mots est éloquent.
Dans un mail adressé à la FFR, ce monsieur à l’instar de M. Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, nous livre un scénario apocalyptique, versant dans le déjà connu, avec des mots forts et des situations dignes d’une scène d’émeute. Nous n’étions pas à Porto-Vecchio, mais à Khartoum pour coller à la vraie actualité immédiate de la violence.
Il a eu une vision d’horreur. Sans aucun doute.
Mais ce brave devrait alors se demander ce que les combattants de Verdun ont vu.
Les mots ont un poids et une résonance et en tant que reporter-photographe, il devrait en connaître la signification.
Mais lui, est un expert en fantastique et merveilleux, version trash
Il y a des reporters qui ont fait le Liban, le Kosovo, le Rwanda, les attentats qui ont meurtri des populations civiles, les vraies scènes d’horreur, plus près de nous dans le temps et l’espace, l’Ukraine.
Et puis, et puis… notre homme a fait Porto-Vecchio.
Voilà un fait de guerre qui mérite d’être relevé et porté à son crédit. Il pourra à l’évidence raconter cela à sa descendance.
Décidément la société est ingrate qui ne sait plus reconnaître les grands hommes qui savent au péril de leur vie retracer les visions d’horreur.
Un brave parmi les braves à défaut d’être un juste parmi les justes.
La dérision est de mise, car il ne peut en être autrement face à ces combattants d’après la guerre, prompts à confondre information et diffamation.