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Ange Santini : "Nous occuper d’abord de ceux qui vivent à Calvi à l’année"


Thibaud KEREBEL le Mardi 28 Février 2023 à 14:47

Dans le cadre du Plan de transformation et d’investissement pour la Corse (PTIC), Calvi a récemment obtenu une aide gouvernementale de 7,4 millions d’euros. Officialisée la semaine dernière, en présence du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, cette bourse doit permettre de mettre en valeur le patrimoine de la ville, comme nous l’a expliqué son maire, Ange Santini.



Ange Santini en compagnie de Gérald Darmanin : "Nous avons choisi de concentrer les crédits dans ou autour de la citadelle"
Ange Santini en compagnie de Gérald Darmanin : "Nous avons choisi de concentrer les crédits dans ou autour de la citadelle"
- Par la signature de ce PTIC, la ville de Calvi a obtenu des financements de l’État à hauteur de 7,4 millions d’euros. Depuis quand y travaillez-vous ?
- Ce sont forcément des dossiers qui se préparent à l’avance. Nous nous étions positionnés, au même titre qu’une dizaine de communes corses, il y a trois bonnes années, après le lancement de ce projet par l’État. Nous avons pris le temps d’identifier ce que nous voulions faire, et cela a abouti, il y a un an, à la signature d’une lettre d’intention avec le préfet. À partir de là, l’accord de principe était donné, on savait que l’on était dans les clous.

- La venue du ministre de l’Intérieur, la semaine dernière, n’était pas indispensable à la signature officielle...
- En effet, c’est le préfet de Corse qui a à sa disposition les crédits de l’État. Mais quand un politique appose sa signature sur un document officiel, ça engage aussi la parole politique, à côté de l’aspect administratif. C’est important.

- Concernant la somme finale. Etes-vous satisfaits des 7,4 millions d’euros dont vous allez disposer ?
- Nous sommes des gens concrets. Ce n’est pas la peine de demander plus de crédits si on ne peut pas les consommer, il faut rester raisonnables. D’autant que demander plus, cela implique aussi une participation plus importante de la commune. L’État finance à 75 % notre projet, ce qui correspond donc à 7,4 millions d’euros, sur un plan total d’environ 10 millions d’euros.

- Cette part d’auto-financement a-t-elle été facile à débloquer ?
- En cette période inflationniste, rien n’est facile. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des investissements répartis sur cinq ans. Donc au final, cela représente 500 000 à 600 000 euros par an, ce qui est complètement faisable pour une ville comme Calvi.


- Alors concrètement, à quoi vont servir ces 10 millions d’euros ?
- Nous avons choisi de concentrer les crédits dans ou autour de la citadelle. Pourquoi ? Parce que préserver notre patrimoine culturel, cela permet aussi d’obtenir des retombées touristiques et économiques. Nous avons donc prévu la réalisation d’un théâtre de verdure au pied de la citadelle d’environ 1500 places assises et 2500 en configuration debout (1,8 millions d’euros, NDLR) ; mais aussi la restauration des remparts de la citadelle (2 millions d’euros) ; l’éclairage de la citadelle pour une meilleure mise en valeur du lieu (1 million d’euros) ; la rénovation du bâtiment K à l’entrée de la citadelle, afin d’accueillir des artisans (400 000 euros) ; la création d’un musée sur l’histoire de Calvi (650 000 euros) ; et la rénovation d’un ancien hôpital militaire de 800 m², dont la fonction reste à définir (3,5 millions d’euros).


- D’un point de vue chronologique, à quelle date pouvons-nous espérer les premiers résultats ?
- Nous allons prioriser le théâtre de verdure, dont les travaux vont commencer avant la saison estivale, pour une ouverture au public autour de la saison 2025. La rénovation du bâtiment K, qui ne demande pas beaucoup de travaux, devrait être effective en 2023. Pour le reste, on a lancé les appels d’offres concernant le musée et les remparts, et la suite devrait s’enclencher assez rapidement.

- Ce sont principalement des projets de patrimoine, mais qu’en est-il de la ville ? Du quotidien des Calvais ?
- C’est normal ! Le PTIC ne comprend pas de plans sociaux ou de projets de construction de logements… Ce n’est pas son but. À côté, nous avons beaucoup d’autres dossiers en cours, qui concernent la vie courante de Calvi. Il y a une direction générale à laquelle nous nous tenons depuis fort longtemps, c’est de nous occuper d’abord de ceux qui vivent à Calvi à l’année. Mais aujourd’hui, le mot tourisme n’est plus tabou, ce sont deux aspects qui doivent cohabiter.

- Justement, quels sont ces autres projets qui concernent Calvi ?
- L’un de nos chantiers, depuis maintenant une quinzaine d’année, c’est l’accession à la propriété. Parce que même quand on gagne correctement sa vie, on ne peut plus devenir propriétaire, c’est devenu trop cher. Donc dans le cadre d’un programme d’accès à la propriété, à la fin de l’année 2023, 45 nouveaux logements vont être livrés. Avec ça, au total, cela représentera 170 familles calvaises qui auront accédé à la propriété.


- D’autres projets en cours ?
- Nous faisons partie du programme Petites villes de demain, mis en place par l’État. Et à ce titre, nous menons deux opérations importantes. Il y a d’abord la transformation d’un petit parking en place de vie, où les Calvais pourront se réunir. On pourra y installer un marché de producteurs, des spectacles… Ça permettra de créer du lien social dans le coeur de ville, autour du monument aux morts. Ensuite, nous menons une opération d’amélioration de l’habitat, de manière à recenser les immeubles vétustes qui ont besoin d’être rénovés. En fonction de leurs revenus, les propriétaires pourront bénéficier de subventions.