Le livre, co-édité par les Éditions Eoliennes à Bastia et la direction du patrimoine service archéologie, sites et CCE / musée d’archéologie d’Aleria de la Collectivité de Corse, est le premier livre édité sur le sujet depuis trente ans…
Dans l’histoire de la Corse, Aleria occupe une place tout à fait privilégiée : les Phocéens, puis les Étrusques, y fondèrent la première cité au cours de la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C. Ses ruines, qui avaient déjà attiré l’attention de Prosper Mérimée vers le milieu du XIXe siècle, ont fait l’objet, entre 1954 et 1984, de fouilles systématiques portant principalement sur la nécropole étrusque et la cité romaine.
Depuis cette date, l’activité de recherche s’y était considérablement ralentie, jusqu’en 2003 où plusieurs missions préventives, mettant en évidence les problèmes de conservation des tombes étrusques, des édifices romains et des objets trouvés lors des fouilles, ont permis d’engager différentes actions d’inventaire, d’étude et de fouille archéologique.
Entre 2018 et 2021, le Projet Collectif de Recherche “Aleria et ses territoires : approches croisées”, financé par le Ministère de la Culture et la Collectivité de Corse, s’est fixé pour objectif de prolonger et de renforcer ces actions, tout en optimisant le dialogue entre les différents acteurs de l’activité archéologique et, plus largement, culturelle de l’île. Réunissant quelque 80 intervenants rattachés à plus de 20 institutions, il s’est traduit concrètement par un large éventail d’actions portant sur le site et son territoire, de l’étude géophysique à la fouille, de l’analyse des matériaux à celle des contenus, de la recherche d’archives à la rédaction de volumes monographiques.
Une vingtaine des chercheurs qui a œuvré au sein de ce projet collectif apporte dans ce premier volume un éclairage spécifique sur différentes périodes de l’occupation du site, depuis l’Âge du Bronze jusqu’à la fin de l’Antiquité, en mettant ainsi en évidence la contribution fondamentale que la recherche sur Aleria est en mesure d’apporter à l’histoire et à l’archéologie de la Corse mais aussi, bien au-delà, à la reconstruction du passé de l’ensemble du monde méditerranéen.
CNI a rencontré l’un d’eux, Franck Allegrini-Simonetti, archéologue responsable scientifique du site d’Aleria.
Dans l’histoire de la Corse, Aleria occupe une place tout à fait privilégiée : les Phocéens, puis les Étrusques, y fondèrent la première cité au cours de la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C. Ses ruines, qui avaient déjà attiré l’attention de Prosper Mérimée vers le milieu du XIXe siècle, ont fait l’objet, entre 1954 et 1984, de fouilles systématiques portant principalement sur la nécropole étrusque et la cité romaine.
Depuis cette date, l’activité de recherche s’y était considérablement ralentie, jusqu’en 2003 où plusieurs missions préventives, mettant en évidence les problèmes de conservation des tombes étrusques, des édifices romains et des objets trouvés lors des fouilles, ont permis d’engager différentes actions d’inventaire, d’étude et de fouille archéologique.
Entre 2018 et 2021, le Projet Collectif de Recherche “Aleria et ses territoires : approches croisées”, financé par le Ministère de la Culture et la Collectivité de Corse, s’est fixé pour objectif de prolonger et de renforcer ces actions, tout en optimisant le dialogue entre les différents acteurs de l’activité archéologique et, plus largement, culturelle de l’île. Réunissant quelque 80 intervenants rattachés à plus de 20 institutions, il s’est traduit concrètement par un large éventail d’actions portant sur le site et son territoire, de l’étude géophysique à la fouille, de l’analyse des matériaux à celle des contenus, de la recherche d’archives à la rédaction de volumes monographiques.
Une vingtaine des chercheurs qui a œuvré au sein de ce projet collectif apporte dans ce premier volume un éclairage spécifique sur différentes périodes de l’occupation du site, depuis l’Âge du Bronze jusqu’à la fin de l’Antiquité, en mettant ainsi en évidence la contribution fondamentale que la recherche sur Aleria est en mesure d’apporter à l’histoire et à l’archéologie de la Corse mais aussi, bien au-delà, à la reconstruction du passé de l’ensemble du monde méditerranéen.
CNI a rencontré l’un d’eux, Franck Allegrini-Simonetti, archéologue responsable scientifique du site d’Aleria.
Questions à…Franck Allegrini-Simonetti
- Franck Allegrini- Simonetti, un mot pour vous présenter ?
- Je suis archéologue au sein de la direction du patrimoine de la Collectivité de Corse. Docteur en archéologie, j’ai soutenu ma thèse intitulée « La Balagne et la mer, des origines à la fin du Moyen Âge » à l’université de Corse, une thèse co-dirigée par Jean Jehasse et Michel Claude Weiss. J’ai mené et participé à de nombreuses recherches archéologiques sous-marines et terrestres en Corse et en Italie. Je m’occupe plus particulièrement du site d’Aleria depuis mon intégration à la CdC en 2004.
- Pourquoi un livre sur Aleria ?
- Ce livre est le fruit des trois années de recherches collectives menés dans le cadre du programme collectif de recherche « Aleria et ses territoires », un programme soutenu financièrement par la direction du patrimoine de la CdC et la DRAC. Il s’agissait de réaliser un bilan des connaissances sur les recherches anciennes associé à la synthèse des derniers travaux menés sur le site antique et son territoire. C’est un ouvrage qui marque la reprise des activités scientifiques interrompue durant trente ans environ, il rassemble les principaux thèmes liés au profil archéologique de l’Aleria antique, ce qui n’avait pas encore été réalisé jusque-là. Les connaissances sur le site de la ville antique on nettement progressé grâce à diverses missions archéologiques engagées dès 2011 avec en particulier une mission de prospection au radar de sol qui a permis la visualisation d’une grande partie de la ville, mais aussi les travaux de recherche menés actuellement en limite sud de l’emprise urbaine sur l’amphithéâtre, les remparts et l’habitat préromain.
- Comment est-il articulé ?
- L’ouvrage est subdivisé en articles de spécialistes organisés par périodes chronologiques. Il traite de nombreux aspects liés à l’architecture, l’étude des vestiges, les données de l’archéologie sous-marine et l’occupation du territoire.
- Les intervenants ?
- Les intervenants* sont les acteurs du programme collectif de recherche dirigé scientifiquement par Vincent Jolivet, directeur de recherche aux CNRS, Ecole Normale Supérieure de Paris. Ils viennent de différents laboratoires, musées, universités et instituts français, belges et italiens.
- Aujourd’hui, où en sont les fouilles ? Restent-ils des choses intéressantes à trouver ?
- Précisons tout d’abord que c’est grâce au travail de Jean Jehasse, disparu récemment et auquel je souhaite rendre hommage, que le site d’Aleria a été connu du grand public et internationalement dans le milieu de la recherche archéologique. Bien qu’extensives selon les méthodes de l’époque, années 60/70, les fouilles menées sur le site de la ville et son proche territoire ont laissé une importante réserve archéologique qu’il faut aujourd’hui protéger et gérer raisonnablement. Le site et son proche territoire constituent une importante réserve archéologique qu’il faut protéger et gérer raisonnablement. L’objectif premier est de préserver et d’ouvrir les sols le moins possible en utilisant notamment des moyens non destructifs comme le radar de sol par exemple. Aucune fouille de grande envergure ne sera menée sur le site de la ville, nous privilégions les sondages ponctuels relatifs à des problématiques bien délimitées en lien avec tel ou tel contexte déjà exhumé pour mieux le comprendre et ainsi mieux le raconter au sein du musée d’archéologie d’Aleria.
- Des projets sur le site d’Aleria ?
- Les projets scientifiques concernent la poursuite des recherches déjà engagées sur la ville antique et son territoire proche. Un travail sur sa façade maritime et ses plans d’eau viendra compléter ce paysage avec des disciplines transversales concernant l’évolution des paysages. En début d’année prochaine débuteront les travaux de conservation de l’amphithéâtre dans la perspective de son ouverture au public et à l’automne. Un nouvel accueil et espace d’interprétation du site et du musée ouvrira au sein du hameau du Fort et le parcours de visite du site sera revu et harmonisé avec l’ensemble patrimonial du hameau.
*Les contributeurs
Vincent Jolivet
Kewin Peche-Quilichini
Éric Gailledrat
Flavio Enei,
Fabrizio Anticoli & Magda Vuono
Federica Sacchetti
Thierry Lejars, Marine Lechenault & Françoise Mielcarek
Ludi Chazalon
Dominique Briquel,
Gilles van Heems
Flavia Morandini
Franck Allegrini-Simonetti,
Arnaud Coutelas & Philippe Ecard
Laetitia Cavassa,
Gaël Brkojewitsch
Cinzia Vismara
Maria Letizia Caldelli
Paola Grandinetti,
François Michel
Laurent Sévègnes,
Jean-Michel Bontempi & Julia Tristani