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Ajaccio : près de 500 personnes venues se recueillir en hommage à Yvan Colonna


Philippe Peraut le Mercredi 2 Mars 2022 à 22:29

Suite au drame qui a frappé Yvan Colonna en début d’après-midi, près de 500 personnes parmi lesquels des élus nationalistes se sont rassemblés pacifiquement en signe de soutien mais aussi de protestation devant les grilles de la Préfecture de Région à Ajaccio. Des rassemblements similaires ont lieu à Bastia et Corte



A Ajaccio (Photo Michel Luccioni)
A Ajaccio (Photo Michel Luccioni)
Visages tristes, les larmes aux yeux, muets, le regard ailleurs, ils étaient près de 500 à se rassembler de manière spontanée devant les grilles de la préfecture de Région à Ajaccio en fin d’après-midi. Il faut dire que l’annonce de l’agression dont a été victime  Yvan Colonna - toujours en état de mort cérébrale  - à la prison d’Arles où il était incarcéré, a fait l’effet d’un véritable tsunami dans l’île.

Vers 18h30 quelques dizaines de personnes sont venues se rassembler devant les grilles de la préfecture de Région à Ajaccio. Un groupe qui a rapidement grossi. Au milieu de la foule, des élus de l’Exécutif, de l’Assemblée de Corse tous encore sous le choc. « L’état d’Yvan Colonna est désespéré, exprime très ému, Gilles Simeoni, nos pensées vont vers famille. Nous avons un sentiment de colère et d’injustice profonde face à un acte manifestement prémédité. Mais avant même de s’interroger sur les circonstances, l’État porte une lourde responsabilité. S’il avait appliqué le droit au rapprochement à Yvan Colonna, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, ce drame ne ce serait pas produit. Ce droit est demandé de manière pacifique depuis plusieurs années par l’Assemblée de Corse à l’unanimité, des maires de Corses, des députés, des parlementaires, le Gouvernement a toujours refusé de l'appliquer... »


Un peu plus loin, même analyse pour Luc Bernardini (Core in Fronte) qui va même un peu plus loin. « On peut légitimement se poser la question de savoir quel a été véritablement le rôle de l’État français dans ces événements... »

"L'Etat a créé les conditions de ce drame"
Tout le monde est venu partager ce sentiment de sidération face à ce qui est considéré comme un acte d’une très grande gravité. « Par-delà les appartenances politiques, on est tous touchés par ce qui est arrivé, analyse Sébastien Quenot (Corsica Libera), il est impensable qu’un DPS soit assassiné de cette façon en prison. C’est une première réaction à fleur de peau, nous en saurons davantage dans les heures à venir quant à l’évolution de les suites judiciaires et politiques de cette affaire. »


Vers 19h30, de nombreux jeunes se joignent à la foule, des bougies sont allumées devant la Préfecture, ainsi qu'un feu  sur la route mais le rassemblement reste pacifique. Dans un coin, François Alfonsi, député européen, est lui aussi sous le choc. « C’est impensable, commente-t-il, de penser qu’une personnalité comme Yvan Colonna, tellement médiatisée, puisse être livrée à la vindicte d’un co-détenu alors que c’est un DPS. Le plus choquant c’est que si la loi avait été appliquée, aujourd’hui il serait aujourd’hui à Borgu et rien ne serait arrivé...C’est scandaleux. L’État a créé les conditions de ce drame. »
Des propos très forts dirigés vers Paris et une question qui reste en suspend : quelle réaction ? « On va se réunir avec les présidents de groupe, la présidente de l’Assemblée et les élus, ajoute Gilles Simeoni, pour l’heure, on est sous le coup de l’émotion, c’est un rassemblement pacifique, on est aux côtés d’Yvan Colonna et de sa famille. En même temps, on prépare la suite, la justice pour Yvan et les siens, pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi et leur rapprochement sans délai. »
Après les démêlés avec l’ancien préfet et les récents refus de libération conditionnelle pour Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, cette situation risque fort de mettre encore de l’huile sur le feu.

A Bastia
A Bastia