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A Ajaccio, le documentaire à l’honneur avec le festival Corsica.doc


Laurent Hérin le Jeudi 12 Octobre 2023 à 18:27

Si un festival a su se distinguer, depuis ses débuts, c’est bien celui consacré aux documentaires et uniquement à eux. L’association d’Annick Peigné-Giuly, Corsica.doc, a lancé, en 2007, les premières Rencontres du film documentaire d’Ajaccio avec, déjà, comme invitée d’honneur l’actrice-réalisatrice Sandrine Bonnaire. Depuis, ce festival qui propose, chaque année, une programmation exigeante et de qualité ne cesse de se développer et de rayonner sur toute la Corse attirant un public sans cesse plus nombreux. La 17e édition, avec comme thématique le Portrait a débuté ce mercredi et se poursuit jusqu’au dimanche 15 octobre entre les cinémas Laetitia et l’Ellipse d’Ajaccio. Tour d’horizon de cette nouvelle édition avec Annick Peigné-Giuly, fondatrice et présidente de Corsica.doc



Annick Peigné-Giuly, fondatrice et présidente de Corsica.doc
Annick Peigné-Giuly, fondatrice et présidente de Corsica.doc
- La thématique de cette année est le portrait ?
- On a fait ce choix l’an dernier à l’occasion de la précédente édition qui était consacrée au genre. On avait envie de sortir des thématiques sociétales, économiques ou politiques pour aller vers une forme plus artistique. En discutant avec Robert Colonna d’Istria, qui est dans le jury cette année, nous avons trouvé plusieurs films de portraits. Le documentaire est avant tout un film sur l’autre. Il y a un échange bouleversant entre celui qui filme et celui qui est filmé. Il y a un jeu entre les deux, il se passe quelque chose. C’est ce qui nous a permis de cibler les films qui conviendrait à cette thématique. Apolonia, Apolonia (projeté dimanche 15 octobre à 17h30 à L’Ellipse, NDLR) est un bon exemple. La réalisatrice Léa Glob a suivi Apolonia Sokol pendant 13 ans. Il y a forcément un écho entre les deux femmes et leurs parcours de vie respectifs.

- Parlez-nous de la compétition des nouveaux talents ?
Ce sont de premiers, deuxièmes ou troisièmes films. Ils sont donc souvent réalisés par des cinéastes assez jeunes. Nous tenons à cette compétition qui a été créée dès la deuxième édition du festival. Depuis ses débuts, le nombre de films va croissant, nous en avons reçu 430 cette année. Ce sont des documentaires récents qui représentent donc le cinéma d’aujourd’hui avec des formes d’écritures très intéressantes. Ces films viennent de partout : Corsica.doc est international et nous y tenons !

- Vous présentez aussi des films corses ?
- Oui, cette année, OPD de François Charles est en compétition. Avec ce film, depuis 2016, il mène une enquête dans le milieu gay en Corse et dans sa diaspora. OPD est projeté ce vendredi 13 octobre à 16 heures au cinéma Laetitia. Samedi, à l’occasion de la soirée de remise des prix, nous présentons Colomba d’Ange Casta (1968) en partenariat avec la Cinémathèque de Corse. Un document passionnant et précieux sur l’île des années 60. Enfin, dans le cadre de la thématique, l’acteur et réalisateur Pascal Tagnati viendra présenter, pour la première fois, son documentaire Belorusskaya dans lequel il part à Moscou sur les traces du poète et dramaturge soviétique Vladimir Maïakovski. C’est à ne pas manquer en clôture de notre 17e édition, ce dimanche 15 octobre à 20h30 à L’Ellipse.

- Votre invitée d’honneur est Claire Simon ?
Nous avons la chance de l’accueillir alors même que son dernier film, Notre corps, vient tout juste de sortir en salle. Une presse dithyrambique a accompagné la sortie de cette œuvre monumentale. Il y aura également trois de ses films précédents : Coûte que coûte, réalisé en 1995, Récréations de 1992 et 800 km de différence – Romance de 2001. De plus, Claire Simon nous fait un beau cadeau en se prêtant au jeu de la masterclass, dimanche 15 octobre à 14h30 au Palais Fesch. C’est également au Musée des beaux-arts d’Ajaccio qu’aura lieu samedi, à la même heure, une déambulation avec le journaliste et écrivain Hervé Gauville. Ça s’intitule « Portraits croisés » et c’est à ne pas manquer.