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5-mai 1992 : les jeunes générations associées aux commémorations


Thibaud KEREBEL le Jeudi 4 Mai 2023 à 15:56

Ce jeudi 4 mai, 160 collégiens issus de toute la Corse ont participé à une importante journée de commémoration au stade Armand-Cesari, à la veille de la date anniversaire des 31 ans de la plus grande catastrophe du football français. Un moyen de perpétuer le devoir de mémoire.



160 collégiens de Corse se sont recueillis à Furiani.
160 collégiens de Corse se sont recueillis à Furiani.
« Il est important qu’ils sachent. » Si le drame de Furiani est profondément ancré dans l’esprit de la population corse, les jeunes générations, elles, n’y sont pas forcément éduquées. C’est justement pour cela que le Collectif des victimes du 5 mai 1992 s’est associé à l’académie de Corse afin d’organiser une journée spéciale, ce jeudi 4 mai 2023, à la veille de la commémoration des 31 ans de la catastrophe. « Nous avons réuni 160 élèves, venus de quatre collèges de Corse-du-Sud et de quatre collèges de Haute-Corse. Ils sont là pour faire un travail sur la mémoire de ce triste événement qui a marqué l’île, mais aussi toute notre nation », s’est exprimé le recteur Jean-Philippe Agresti, devant la stèle érigée aux abords du stade Armand-Cesari.

Après un temps de recueillement, au cours duquel plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées par les collégiens, ces derniers ont pu assister, pendant toute la journée, à des ateliers sur le thème de la mémoire. Grâce à la mobilisation d’anciens joueurs, de journalistes, mais aussi de proches des victimes, plusieurs aspects du drame ont ainsi été abordés. « On se doit, en tant qu’anciens professionnels, de respecter la mémoire des personnes qui sont venues pour regarder un match, et qui se sont sacrifiées pour venir voir une rencontre de football », a simplement commenté Hamid Bourabaa, vétéran du Sporting. « Ça fait partie de notre mission, de transmettre encore ces informations. Au delà du footballeur, c’est aussi un devoir de citoyen. »

« Je n’en avais jamais entendu parler avant »

Du côté des jeunes, tous n’ont pas le même degré de connaissance de l’événement. Certains l’évoquent avec leurs proches depuis des années, tandis que d’autre l’ont découvert il y a peu, en préparant cette journée. C’est justement le cas de Maeli, élève du collège Laetitia Bonaparte d’Ajaccio. « À l’école, notre prof nous a montré des documents, des vidéos, des reportages. Je n’en avais jamais entendu parler avant. » À sa droite, Gabrielle, elle, est beaucoup plus informée. « J’ai un proche qui était là quand ça s’est passé, donc on en a déjà parlé. Je trouve ça important ces commémorations. Ça nous permet d’honorer la mémoire de ceux qui, malheureusement, sont décédés. Mon proche, ça le touche de voir que les jeunes se renseignent à ce sujet. »

Alors que le 5 mai 1992 ne fait pas partie des programmes scolaires, l’éducation de la catastrophe de Furiani se fait au cas par cas, au bon vouloir de chaque enseignant. Hélène Turibe, professeur d’EPS au collège Saint-Joseph de Bastia, s’est justement saisie de cette mission. « Dans le cadre de l’EPS, nous, on a forcément des moments dans l’année où on peut faire un parallèle, en parler, avoir un temps d’échange. On aborde ça essentiellement avec les 4e et les 3e. » « Il y a un travail général sur la mémoire qui est effectué au sein de l’éducation nationale », complète Jean-Philippe Agresti. « Et même si rien n’est imposé, il y a toujours quelque chose qui est fait autour de l’événement. Certains établissements sont très engagés, d’autres en font moins, ou de manière différente. »