Une marche qui déplace les foules
À l’arrivée dans l’antre des Turchini, ce sont près de 300 personnes, à pied, avec une canne ou en fauteuil roulant qui ont pu apprécier l’engouement populaire, à l’image de Dume Benassi, le parrain de cette première édition de Hand’Emu. « Lors de notre dernière réunion, nous étions partis sur 115 inscrits, et au final, nous avons largement dépassé les 250 personnes, ça prouve que les gens sont prêts à se mobiliser pour cette cause, c’est positif ». Pour ce grand sportif paralympique, qui est entre autres champion du monde de triathlon, cette initiative qui regroupait valides et invalides a surtout mis en avant la solidarité au sein des marcheurs, « qui ont été soudés tout au long du chemin et qui n’ont laissé personne sur le bas-côté de la route ». En effet, les trajets, qui ont alterné aussi bien les phases sur le goudron que celles sur le sable, ont permis de se rendre compte que tous les participants ne sont pas égaux dans leurs déplacements dans Bastia. Pour autant, à chaque difficulté, des anonymes se sont portés volontaires pour donner un coup de main, ce qui, de l’avis d’Emmanuelle de Gentili, la vice-présidente de la CAB chargée de la politique de la Ville et de l’inclusion, montre que ces événements peuvent faire évoluer les mentalités vis-à-vis du handicap. « Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les moments de partage et de solidarité qui se sont dégagés de cette démarche. Dans cette marche, il y avait des personnes qui n’étaient pas concernées par la question du handicap, mais qui ont tout de même souhaité être présentes à cette marche inclusive, ce qui nous a très agréablement surpris ».
Un maître-mot : solidarité
La solidarité, c’est d’ailleurs le maître-mot des participants présents à cette manifestation. Elise, qui est venue accompagner des amis, a été marquée par le « côté intergénérationnel de cette marche, avec des personnes de tous âges, qui ne sont pas forcément en situation de handicap. Tout le monde peut être touché par un handicap à un moment de sa vie, qu’il soit visible ou non ». Un peu plus loin, Christophe, père de famille d’un enfant atteint de handicap, était visiblement ému de la solidarité qui se dégageait de cet événement, « au quotidien, on ne se rend pas forcément compte qu’il y a des personnes handicapées autour de nous, mais c’est dans ce genre d’événement que l’on voit que beaucoup de familles sont touchés, et surtout, que la population se mobilise en leur faveur ».
Outre la solidarité et l’inclusivité, Hand’Emu visait également à promouvoir les valeurs du dépassement de soi, et « le sport a cette faculté de pouvoir changer la vie des gens et de changer leur regard sur le monde », relate Pascal Gentil, ancien champion olympique de Taekwondo et représentant de Terre de jeux, l’initiative chargée des valeurs sportives au niveau des collectivités territoriales dans le cadre des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. « Tous ceux présents ici, que ce soit des jeunes, des femmes, des personnes valides ou invalides, sont réunis autour des valeurs du sport. Pour une première édition, le pari est réussi; l’important c’est d’avoir réussi à faire bouger les gens et de faire changer les mentalités autour du handicap, et c’est le sport qui permet cela ». De leur côté, les représentants de la CAB présents à cet évènement, qui se réjouissent de la forte mobilisation autour de cette marche inclusive, réfléchissent déjà à organiser une deuxième édition.