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160e anniversaire de la bataille de Camerone : le 2e REP ouvre ses portes au public


Maria-Serena Volpei-Aliotti le Dimanche 30 Avril 2023 à 20:12

Ce dimanche 30 avril, le 2ème Régiment Étranger de Parachutistes de Calvi a célébré le 160ème anniversaire de la bataille de Camerone. Les cérémonies qui ont débuté à 10 heures par la prise d’armes et qui se clôtureront à 18 heures ce lundi 1er mai avec l’incontournable kermesse.



Les autorités civiles et militaires
Les autorités civiles et militaires
Les festivités de Camerone ont débuté dès 10 heures ce dmanche matin, au Camp Raffalli, plus communément appelé le 2e Rep. Autorités civiles et militaires, ainsi que les familles des soldats étaient conviées à la prise d’armes ainsi qu’au défilé du régiment. 
 
Une cérémonie qui a été inaugurée par la présentation du régiment au commandant en second, le lieutenant-colonel Argenson, qui l’a à son tour, présenté au chef de corps, le colonel Baptiste Thomas. 
Aux côtés du général Éric Bellot des Minières, ils ont effectué l’inspection des troupes, avant de rendre les honneurs au drapeau. 
À cette occasion, 12 soldats ont reçu une médaille en récompense de leur comportement avec le 2e Rep.
En fin de matinée, le défilé du régiment et les démonstrations de l’équipe de voltige de l'Armée de l'Air sont venus clôturer cette première partie de la cérémonie de Camerone. 

Demain, lundi 1er mai, le rendez-vous est donné à partir de 11h30. Les visiteurs pourront s’essayer aux différents jeux et ateliers, assister aux démonstrations et participer au tirage au sort de la tombola. 
 
Il y a 160 ans …
 
Camerone est une bataille, au cours de laquelle 65 soldats français ont fait preuve de beaucoup de courage. Bataille gravée depuis lors dans les mémoires, car malgré la victoire mexicaine, c’est le courage des hommes qui est devenu l’exemple à suivre pour chaque soldat pour qui bravoure et honneur comptent plus que la vie ou la mort.
 
"C’est un chiffre rond, 160 ans, mais la cérémonie se déroule comme tous les ans, sans relief particulier. C’est une cérémonie immuable" explique le chef de corps, le colonel Baptiste Thomas en rappelant que le camp ouvre ses portes au public à l’occasion de la kermesse. 
"C’est important à nos yeux de proposer de tels événements. Les familles sont régulièrement invitées pendant l’année. Il est important de les associer à la vie de la caserne parce que si une famille n’est pas bien, le soldat non plus. La fête de Camerone est effectivement un moment clef dans l’année puisque c’est la seule fois ou nous ouvrons les portes au public. Il y a des habitants de Calvi, des environs et des touristes. Ils participent à 36 heures de festivités", ajoute-t-il.

Depuis 1967 à Calvi

"Le camp Raffalli ? Je le vois comme une fourmilière, il se passe toujours quelque chose. On y croise les éclopés à côté de l’infirmerie – le métier de soldat met les corps à rude épreuve – ou les punis, gilet jaune sur le treillis qui travaillent à embellir le camp. La vie ne s’arrête jamais au camp, c’est un peu comme un village"conclut le chef de corps. 


Le 2e régiment étranger de parachutistes de Calvi est un des quatre régiments d’infanterie de la 11e brigade parachutiste (11e BP). Il porte le nom du chef d'escadron Rémy Raffalli, commandant du 2e bataillon étranger de parachutistes ( 2e BEP) entre 1950 et 1952, mort pour la France en Indochine le 10 septembre 1952.
Le 2e régiment étranger de parachutistes est basé depuis 1967 à Calvi.
Fort de plus de 1 300 cadres et légionnaires, il a la singularité d’avoir spécialisé, dès 1962, chacune de ses compagnies de combat : en zone urbaine, en montagne, en milieu nautique, destructeurs snipers, ainsi que le combat en milieu désertique.
La compagnie d’appui est aussi composée d’un groupement commandos parachutistes. Il dispose de ses propres installations de sauts à proximité du camp Raffalli, mais également d’emprises au cœur de la Corse (centre d’instruction nautique en baie de Calvi, chalet en montagne au pied du Monte Cinto, champs de tir et villages de combat).  

"On ne refuse rien à des hommes comme vous !"

Chaque année, la bataille de Camerone, acte fondateur de l’esprit Légion, est célébrée depuis 1906, le 30 avril dans toutes les unités de la Légion étrangère. 
Ce combat opposa la 3ème compagnie du régiment étranger, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, aux troupes mexicaines. 
En 1862, sous l'ordre de l’empereur Napoléon III, une expédition de 6 000 hommes se rend au Mexique pour soustraire le pays à la domination des États d’Amérique du Nord. 
La Légion étrangère y avait pour mission d'assurer la sécurité des convois sur 120 kilomètres. 
Le 29 avril 1863, le colonel Jeanningros apprend qu'un important convoi, transportant 3 millions en numéraire, du matériel de siège ainsi que des munitions est en route pour Puebla. 
Le Capitaine Danjou décide alors d'envoyer en renfort la 3ème compagnie du Régiment étranger, et en prend lui-même le commandement. 
Dans la nuit du 29 au 30 avril, les 3 officiers et les 62 hommes, se mettent en route. Mais au petit matin, à Paolo Verde, ils tombent dans une embuscade mexicaine. 
Face aux 2 000 soldats locaux, le capitaine Danjou, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de la cavalerie, en infligeant à l'ennemi les premières pertes sévères.
La 3ème compagnie se retranche alors dans la cour de l'auberge de Camerone qui est encerclée d'un mur haut de 3 mètres. 
"Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas", répond le capitaine Danjou à la sommation mexicaine, puis, levant la main, jure, avec ses hommes de se défendre jusqu'à la mort.
À midi, le Capitane Danjou est tué d'une balle en pleine poitrine. 14 heures, le sous- lieutenant Vilain est lui aussi frappé d'une balle dans le front. Les mexicains mettent feu à la bâtisse et tour à tour, les hommes de la 3ème compagnie perdent la vie. À 17 heures, il ne reste plus que 13 hommes en état de combattre.
Rapidement, les mexicains donneront l'assaut final ne laissant plus que 5 hommes, le caporal Maine, les légionnaires Catteu, Wensel, Constantin, Leonhard autour du sous-lieutenant Maudet. 
Armés d'une dernière cartouche et de leurs baïonnettes, ils font face, déchargeant leurs fusils à bout portant sur l'ennemi. Maudet et deux légionnaires tombent. 
Sur le point d'être massacrés, les derniers survivants vont être sauvés par un officier mexicain, les incitant tout de même à se rendre. "Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes", requête qui aura pour réponse de la part de l'officier mexicain." On ne refuse rien à des hommes comme vous !"