Corse Net Infos - Pure player corse

​Immobilier : la Corse compte le taux de logements vacants le plus faible de France


Patrice Paquier Lorenzi le Mercredi 17 Janvier 2024 à 09:38

Dans le cadre de son recensement de la population corse, l’INSEE a présenté ce mardi à Ajaccio une étude sur les logements vacants. Avec un taux de 3,2% contre 8,2% à l’échelle nationale, la Corse est la région qui compte le taux de vacance le plus bas. Avec 8 350 logements vacants, ces chiffres traduisent les tensions sur le marché immobilier insulaire. Leur nombre tend à se stabiliser depuis une décennie en Corse contrairement au reste du continent.



Avec un taux de 3,2%, la Corse est la région française qui compte le moins de logements vacants. (photo.: Paule Santoni).
Avec un taux de 3,2%, la Corse est la région française qui compte le moins de logements vacants. (photo.: Paule Santoni).
« Les logements vacants se définissent comme des lieux d’habitation inoccupés. Les causes peuvent être multiples : des délais de relocation ou de vente, un litige juridique à la suite d’une succession, un bien immobilier inhabitable car vétuste ou en cours de réhabilitation » tient à préciser Christian Basso, le nouveau directeur régional de l’INSEE en Corse. Dans le cadre du lancement de sa campagne de recensement, les statisticiens de l’INSEE ont tenu à publier une étude sur les logements vacants, d’autant que les chiffres sont très parlants concernant la région Corse à ce sujet.
Auteur de l’étude, Nicolas Huyssen précise ses propos : « En Corse, en 2020, 8 350 logements sont vacants. C’est la part de logements vacants la plus faible de France. Sur l’île, la vacance représente 3,2 % de l’ensemble des logements, un niveau bien en deçà de la moyenne française à 8,2 %. Alors que la vacance des logements prend de l’ampleur au niveau national, la Corse est la région où la part de logements vacants est la plus faible. Elle est même deux fois inférieure à celle de Provence-Alpes-Côte d’Azur, seconde région française à détenir le moindre taux de vacance. Au niveau national, les logements vacants sont moins fréquents dans les grandes villes et dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) touristiques. Très attractives, ces intercommunalités présentent un fort accroissement de population sur la dernière décennie et une part élevée de résidences secondaires. Par exemple sur les littoraux, du golfe du Morbihan à Bayonne, ceux de méditerranée mais également dans les Alpes, la vacance de logements est inférieure à 6 %. À l’inverse, elle atteint plus de 13 % dans le centre de l’Hexagone ».
 
Une évolution toujours stable depuis 2009
Entre 2009 et 2020 en Corse, le nombre de logements vacants varie de +0,3 % en moyenne par an contre +2,5 % en France. L’île présente la plus faible évolution des régions. Depuis 2014, le nombre de logements vacants est même en baisse alors qu’il s’accroît dans toutes les régions continentales. Une tendance qui traduit donc les tensions sur le marché immobilier insulaire d’autant que ces chiffres semblent incompressibles comme l’explique l’auteur de l’étude : « Le faible taux de vacance de l’habitat dans l’île semble correspondre à un stock incompressible lié aux problèmes de succession, à l’inadéquation de l’offre et de la demande (localisation, nature ou taille des logements) ou encore à l’insalubrité. Il s’agirait d’une vacance structurelle »
Entre 2009 et 2020, la population insulaire augmente de 38 000 personnes. Dans le même temps, 46 100 nouveaux logements enrichissent le parc existant, soit la hausse la plus importante des régions à +22 % : « Cependant, la moitié de ces habitations sont des résidences secondaires. Par conséquent, les nouveaux logements dédiés à la résidence principale sont deux fois moins nombreux par habitant qu’en moyenne nationale. Le parc de logement s’étoffe mais le dynamisme démographique et les besoins croissants de la population maintiennent le nombre de logements vacants au plus bas »
 
Peu de logements vacants en ville
Les deux Communautés d’Agglomération corses affichent également de faibles taux de vacance de logements : 2,4 % pour la Cab et 3,3 % pour la Capa. Bastia et Ajaccio dans lesquelles les logements vacants représentent 1,5 % et 3,3 % du parc immobilier. « Ces villes se classent respectivement en première et en troisième position nationale des villes de taille comparable pour la faiblesse de leur taux de logements vacants, avec Cannes en seconde position. Les logements vacants sont également peu nombreux dans les zones périurbaines d’Ajaccio. Ils représentent 0,6 % des logements dans la commune d’Alata et leur proportion reste inférieure à la moyenne régionale à Bastelicaccia (2,7 %). En revanche, ils sont un peu plus nombreux autour de la ville de Bastia et en particulier dans l’intercommunalité Marana-Golo où ils représentent 6,2 % des logements. Ainsi dans les communes de Lucciana et de Borgo, la vacance est plus élevée qu’en moyenne régionale (respectivement 8,5 % et 6,2 %). Avec un parc de logements en essor ces dernières années, cette vacance correspondrait à la période durant laquelle un bien reste en vente ou disponible à la location ce qu’on appelle la vacance frictionnelle ».
Si les logements vacants sont plus fréquents dans le rural, la ruralité n’est pas nécessairement synonyme de forte vacance. Ainsi, la communauté de communes Spelunca-Liamone présente le plus faible taux de vacance des intercommunalités françaises avec 1,2 % de logements vacants.

La Corse est un des territoires parmi les plus dynamique et attractifs de France. (photo : Paule Santoni)
La Corse est un des territoires parmi les plus dynamique et attractifs de France. (photo : Paule Santoni)