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​Ajaccio : la municipalité veut réensabler et sécuriser la plage Saint-François


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 14 Mai 2024 à 11:19

Sous l’effet du changement climatique, le littoral français est sous la menace de l’érosion de ses côtes. La Ville d’Ajaccio n’échappe pas à ce phénomène, notamment sur le site de la plage de Saint-François. La municipalité a donc décidé de porter un projet visant à répondre aux enjeux environnementaux et à la mise en sécurité des biens et des personnes. Un plan à hauteur de 6,8 millions d’euros a ainsi été validé lundi soir lors de la séance du Conseil Municipal. Il comprend la mise en place d'un jardin récifal, d'un brise-houle et un réensablement de la plage.



La plage de Saint-François connaît un phénomène important d'érosion côtière.
La plage de Saint-François connaît un phénomène important d'érosion côtière.
C’est une plage bien connue des Ajacciens, fréquentée aussi bien par les riverains du centre-ville que par les touristes ou croisiéristes de passage. La plage Saint-François à Ajaccio connait de plein fouet les affres du changement climatique et de la montée des eaux. Un phénomène accru lors de la tempête Adrian d’octobre 2018, où un seuil d’alerte a été franchi, avec la mise à nu des fondations du mur de soutènement, ce qui avait conduit à la fermeture de la circulation plusieurs semaines, pour conforter l’ouvrage.
 
« L’heure est à l’action »
 
La Ville d’Ajaccio s’est donc emparée de ce dossier depuis plusieurs années maintenant et a décidé de passer à la vitesse supérieure comme l’a expliqué Caroline Corticchiato, 2e Adjointe en charge de l’excellence environnementale et de la transition écologique, lors du conseil municipal de ce lundi 13 mai : « Saint-François, c’est un dossier environnemental plus que complexe. Avec la montée des eaux, nos plages s’amenuisent et nous sommes confrontés à un risque accru d’érosion. Notre Golfe a connu diverses tempêtes qui ont provoqué de graves dégâts notamment après la tempête Adrian. Le site de Saint-François et la RD 111 ont connu des dégradations importantes. L’heure est à l’action, nous devons prendre nos responsabilités. Il faut agir pour adapter notre littoral en nous projetant sur le long terme. Nous travaillons dessus depuis plusieurs années, le but étant de réduire l’érosion côtière. Une délibération avait déjà été prise pour l’intégrer dans la démarche du trait de côte. Désormais les études ont permis d’évaluer diverses solutions d’aménagement. ».
 
Un jardin récifal, un brise houle et un rechargement en sable de la plage
 
Depuis 2019, la Ville n’a en effet eu de cesse de travailler afin de faire aboutir un projet concret avec un scénario souple privilégié, qui se matérialise par la création d’une plage stabilisée, agissant comme un rempart aux aléas climatiques et au déferlement des vagues. Charles Dominici, Directeur Général des Services (DGS) de la Ville d’Ajaccio, ajoute que « l’étude qui a débuté en 2019 consiste à donner une réponse souple et pérenne à ce phénomène, qui ne peut que s’accroitre dans le futur. Notre solution consiste à la mise en place d’un jardin récifal, d’un dispositif brise-houle et  à recharger la plage en sable pour arriver à une bande d’une vingtaine de mètres de largeur de la Citadelle jusqu’au Skate-Park de la Place Miot. Le jardin récifal a vocation à freiner les courants transversaux, le brise houle va contraindre les vagues à déferler bien avant la plage et le rechargement en sable de la plage va permettre à la stabilité du lieu ».
 
Un projet qui a reçu l’assentiment de l’opposition et notamment de Julia Tiberi : « Nous sommes favorables au rapport qui nous est présenté pour des raisons sécuritaires (soutènement d’une voie importante) et pour la sauvegarde d’une plage chère aux Ajacciens. La solution proposée parait satisfaisante car souple. Mais la question qui demeure c’est celle du financement avec un coût loin d’être négligeable et qui n’intègre pas le coût annuel, même s’il ne serait pas faramineux ».
 
Un coût prévisionnel de 6,8 millions d’euros
 
Le coût total du projet est estimé à 6,8 millions d’euros, et devrait mobiliser des fonds de l’Etat (via peut être le PTIC ou le Fonds Vert), de la Collectivité de Corse ainsi que de l’Europe via le Feder. Pour Caroline Corticchiato « cette opération est inédite en Corse et doit mobiliser et engager les acteurs institutionnels que sont l’Etat, la Cdc et les Fonds européens. Nous attendons beaucoup de nos partenaires sur ce dossier ».
 
Un planning prévisionnel de l’opération estime un démarrage des travaux à l’horizon 2026, une fois l’instruction du dossier d’autorisation environnementale unique (AUE) et l’enquête publique achevées.