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Verdun : Sur les traces des Poilus corses avec Aiò Zitelli


le Mercredi 27 Février 2013 à 22:38

C'est sous la volonté commune, celle de la mémoire pour nos soldats corses (près de 50 000) engagés dans la guerre de 14-18, que l'association Aiò Zitelli a organisé à l'initiative de Jacques Culioli un voyage initiatique pour certains, ou confirmé pour d'autres, mais instructif et pédagogique pour tous sur les traces de nos Poilus...



Le groupe avec Jacques Culioli et Laurent Marcangeli posant devant l'ossuaire de Douaumont. (Photo Agnès Di Meglio)
Le groupe avec Jacques Culioli et Laurent Marcangeli posant devant l'ossuaire de Douaumont. (Photo Agnès Di Meglio)
A travers un vrai parcours du combattant Jacques Culioli passionné de cette période tragique pour nos soldats insulaires, nous fait découvrir les lieux et le quotidien de ces hommes enrôlés dans le 173ème et le 373ème régiments d'infanterie, pendant les quatre années de cette ''grande guerre'' qui décima près de la moitié de nos hommes.
Un voyage en plusieurs étapes...
Rencontre avec le maire de Craonne, dans l'Aisne
Noël Genteur qui nous fait parcourir les lieux, près de 8 km dont la moitié dans la boue et par un froid hivernal comme une mise en condition physique qui nous invite à nous connecter près d'un siècle en arrière le 16 Avril 1917 lorsque les soldats français lancent une attaque sur le plateau de Californie situé au cœur du ''chemin des dames'', où il suffit de se pencher pour trouver balles, obus ou autres objets de la guerre tant le sol est gorgé de ces souvenirs qui refont surface tels des fantômes témoins de ce passé .
Avec toute sa passion et ses connaissances précises Noël Genteur nous explique cette bataille dans des termes techniques et militaires mais aussi à travers des témoignages de conversations précieuses avec son grand père Jules, prisonnier des Allemands pendant cette ''grande guerre''.

Visite ensuite de la ''caverne du dragon''
C'est le musée du ''chemin des dames '', ancienne carrière de pierre, investie par les troupes allemandes, qui la transforment en un vrai enjeu stratégique et militaire. Son nom vient des 7 entrées de la grotte équipées d'artillerie prêtes à cracher le feu à la moindre attaque.
C'est à travers ses galeries souterraines que nous revivons l 'enfer des Poilus grâce à une scénographie moderne avec fonds sonores, vidéos, jeux de lumières, photographies et objets d' époque. Nouvelle rencontre à Verdun
A Verdun, dans la Meuse, Frédéric Radet nous fait découvrir ''l' ouvrage de la Falouse'', abri sous-terrain en béton armé, où s 'articulait la vie d'une garnison pour 138 hommes, artillerie, tourelle de 75, tourelle de mitrailleuses, observatoires blindés et 30 mannequins qui reconstituent le quotidien de ces combattants officiers et soldats, dans des espaces fonctionnels, cuisine, dortoirs, sanitaires, magasin aux vivres …. Cette mise en scène détaillée nous plonge dans l'intimité de cette guerre que nous observons avec un très grand respect .

Visite également de la citadelle souterraine de Verdun où le député de la Corse-du-Sud Laurent Marcangeli nous avait donné rendez- vous. C'est une vraie ville qui prend forme sous ces galeries puisqu'elles y accueillent près de 2 000 soldats. La citadelle de Verdun reste mémorable car le 10 novembre 1920 la France y désigne le soldat inconnu reposant sous l' Arc de Triomphe à Paris.

Départ pour le village dévasté de Louvemont avec son maire François-Xavier Long et le députéLaurent Marcangeli pour déposer une gerbe de fleurs au monument aux morts et observer, humblement, une minute de silence aux combattants corses car c' est en s'emparant de la Côte du Poivre lors de la grande contre-offensive française sur Verdun en décembre 1916, que le 173ème RI obtint la première de ses 4 citations à l'ordre de l'Armée. Une plaque commémorative lui est dédiée.

Visite ensuite du Fort de Douaumont, tour à tour dans les mains des allemands ou des français, où là encore , vie quotidienne et logistique militaire se mêlent pour faire vivre 1 000 à 3 000 soldats.


Visites aussi de...
La côte 304 à Esnes en Argonne petite colline au Nord Ouest de Verdun, parsemée de cratères d'obus et de tranchées, où nous nous recueillons au monument érigé à la mémoire de ceux du 173eme régiment RI .

La butte de Vauquois, symbole des extraordinaires luttes souterraines qui se déroulèrent en Argonne, haut lieu de la guerre des mines et meilleur exemple d'aménagement de souterrains de "vie", elle consistait essentiellement à creuser, + de 17 km sous les lignes ennemies, des galeries que l'on bourrait d'explosifs afin de faire voler en éclats les tranchées adverses

Le col de la Chapelotte, proche des Vosges, où s'est battu le 373eme RI , visite guidée des galeries et tranchées avec MM. Cyny et Bourquin de l'association "Guerre en Vosges".
Cet épisode de la guerre de 14-18 est assez méconnu, mais a pour les Corses, une grande importance car les soldats insulaires y ont séjourné de nombreux mois et ont payé un lourd tribut.

Cimetière américain du Bois de Belleau et de la chapelle avec notre guide Flora, originaire de Sotta et visite du champ de bataille où se trouvent encore des canons allemands.
La bataille du bois de Belleau marqua le premier engagement des troupes américaines ainsi que le début de la grande contre-offensive alliée de 1918. Elle se déroula dans le bois situé au sud-ouest de Belleau (Aisne), tout près de la Marne, entre le 1er juin et le 26 juin 1918.
Elle détint, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, le triste record du nombre de Marines tués en un seul jour (6 juin 1918).La bataille du bois Belleau est encore considérée aujourd'hui comme le premier engagement majeur et l'événement fondateur de la réputation des Marines. Ceux-ci envoient chaque année une délégation pour le Memorial Day, ainsi que pour la célébration du 4 juillet.
Un voyage riche en émotions et en informations pour ne pas oublier que près de  12 000 corses sont décédés lors de cette grande guerre, bilan lourd et dévastateur au plan humain et économique pour tout un peuple.
Texte et photos Agnès Di Meglio