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Un missel in lingua nustrale ?


le Vendredi 9 Mai 2014 à 16:28

Le Diocèse vient de relancer la commission pour la langue corse dans la liturgie. L'objectif est d’avoir un missel in lingua nustrale. Quelques semaines après la résurrection du Christ, lors de la fête de Pentecôte, les Apôtres de Jésus ont proclamé les merveilles de Dieu à tous les Juifs présents à Jérusalem. Le livre des Actes nous rapporte que les Douze parlaient d’autres langues que la leur, et que chacun des fils d’Israël entendait la Bonne Nouvelle dans l’idiome de sa nation. (Actes 2, 4.6)



Un missel in lingua nustrale ?

Si les langues dites liturgiques, le grec, le latin et le slavon ont eu un grand succès, le souci de la participation du Peuple de Dieu aux célébrations ecclésiales a toujours été présent dans l’Église. Dans la constitution sur la liturgie du Concile Vatican II, on lit ceci : « Soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple. » (Sacrosanctum Concilium § 36)

Comment mettre en pratique cette recommandation en Corse ? La question de la langue est sensible dans notre île, le débat autour de la coofficialité du français et du corse en témoigne. Alors, quelle est la position de l’Église ? L’Église poursuit tout simplement la recherche de la vérité et de la paix. Recherche de la vérité ? Il existe un bilinguisme de fait dans notre région. En caricaturant un peu, le français est plutôt la langue de la communication ordinaire, le corse plutôt l’expression de l’identité, des liens familiaux, du cœur. Il y a des petites phrases qu’on dira ne qu’en corse... Combien de fois ai-je entendu au cimetière : « Riposa in pace ! » Or la liturgie exprime avec émotion l’amour des baptisés pour le Christ…
 

Recherche de la paix et de la vérité

Recherche de la paix ? Alors que la question de la langue corse dans notre société insulaire a longtemps nourri des querelles politiques, l’Église veut travailler à l’harmonie et à la réconciliation entre les hommes. Que l’Église utilise de façon détendue le corse, comme elle utilise le français, le latin et l’italien ne peut que favoriser une coexistence apaisée du corse et du français dans notre île.

Lors du Riacquistu culturel des années 70, Mgr Jean-Charles Thomas, alors évêque d’Ajaccio, a mis en place une commission diocésaine pour établir un missel en langue corse. Cette commission, dirigée par le vicaire général, Mgr Giudicelli, a préparé un livret intitulé Messa nustrale - messa rumana in lingua corsa, livret publié en mai 1976. N’y figurait que l’ordinaire de la messe, ainsi que les oraisons et les évangiles de quelques fêtes et des funérailles. Mgr Thomas précisait toutefois dans la préface de ce missel : « L’emploi du latin sera maintenu pour la Prière eucharistique. »

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