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Rentrée scolaire 2022 : "en Corse, il y aura un enseignant devant chaque classe"


Livia Santana le Vendredi 26 Août 2022 à 15:32

A une semaine de la rentrée scolaire, la préoccupation des parents est de savoir si il y aura bien "un professeur devant chaque classe dans toutes les écoles de France", comme promis par le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye. En Corse, le recteur de l'Académie, Jean-Philippe Agresti, tient à que parents et élèves soient rassurés : "l''ile de beauté est épargnée par la crise inédite du recrutement d’enseignants."

CNI l'a rencontré pour faire le point.



Photo : Michel Luccioni
Photo : Michel Luccioni
- On parle au niveau national d’une pénurie de 4000 enseignants, pouvez-vous assurer qu’à la rentrée ce ne sera pas le cas en Corse ?
- Nous avons été pendant une grande partie de l’été à pied d’œuvre pour s’assurer qu’il y aura un enseignant devant chaque classe et nous n’avons à ce jour aucun signal d’alerte pour la région académique de Corse qui nous permette de penser différemment. Qu’il s’agisse des enseignants titulaires, des concours que nous avons organisés pour les jeunes enseignants ou pour ceux du second degré, ou encore qu’il s’agisse de notre vivier de contractuels, tous les feux sont au vert pour assurer que les enfants auront un enseignant de grande qualité dans leur classe.

- Comment avez-vous réussi à pallier ce manque de professeurs ?
- Nous avons travaillé sur la forme d’une cellule de veille en faisant preuve d’une grande fluidité, une grande anticipation des problèmes, en lien avec les deux inspections académiques départementales en charge du premier degré et en lien avec les chefs d’établissements pour les collèges et les lycées. Nous savons donc en temps réel toutes les difficultés que nous pourrions rencontrer. Aujourd’hui, au 24 août, nous n’avons pas de problème qui soit différent d’une année normale. Bien sûr, il peut y avoir un enseignant qui s’est blessé cet été lors d’une activité sportive et qui doit être remplacé, un arrêt maladie ou bien un enseignant qui doit partir, car son conjoint a été muté. Ce sont des problèmes très ponctuels et qui ne sont pas du tout structurels dans notre académie.

- Avez-vous eu recours aux contractuels ?  
- Oui, dans les mêmes proportions que ce que nous faisons habituellement. Durant la crise Covid, nous avons acquis une grande expérience dans la constitution d’un vivier de contractuels, dans leur recrutement et surtout, dans leur formation. Il faut savoir qu’il y a deux temps importants l’analyse du recrutement du contractuel c’est-à-dire la vérification du niveau académique pour qu’il aille devant nos enfants et la formation initiale que nous leur donnons. Dans notre académie nous avons fidélisé une équipe de contractuels qui est la même que celle qui était déjà dans les classes l’an dernier.
 
- Où est-ce que l’Académie de Corse a du mal à recruter et dans quelles matières ?
- La caractéristique insulaire et la ruralité font qu’il y a des points géographiques où il est plus difficile de trouver des remplacements. Globalement nous trouvons des solutions de partout. Au niveau des matières on ne peut pas déterminer les matières où il y a plus de manque, car ce sont des absences conjoncturelles, pas de manque endémique, caractérisé. Au niveau national, nous avons moins de viviers en lettres ou dans les matières professionnelles.

- Quelle place aura la langue corse dans les établissements de l’île ?  
- C’est une question à laquelle je répondrai plus longuement la semaine prochaine. En tout cas, en décembre 2021, une circulaire sur l’enseignement des langues régionales est sortie. Elle a été adaptée au niveau local, spécifiquement à la langue corse et donne l’articulation juridique autour de celle-ci. Elle permet d’ouvrir des classes bilingues sur tout le territoire de l’académie. En mars dernier, il y a eu de nouvelles classes bilingues. Le cadre juridique et les moyens financiers sont importants pour le développement de la langue régionale. Il y a aussi depuis quelques années un grand plan de formation dans le premier degré qui permet aux enseignants d’aller en formation continue autour de la langue corse et obtenir une habilitation. Aussi, depuis la rentrée dernière, ce même plan est accessible aux professeurs du second degré des disciplines non linguistiques. 

- Nous sortons de deux années de Covid, quels protocoles seront appliqués en cas de contamination ?  
- Nous savons que la rentrée se fera tout à fait normalement, car nous sommes au socle minimum des mesures. Il y aura cours en présentiel à tous les niveaux, sans masque, mais évidemment il faudra rappeler les gestes barrières, l’aération des locaux, le lavage régulier des mains, le nettoyage des salles À part ces recommandations de bon sens, nous sommes sur une rentrée normale où nous allons voir nos enfants parler et sourire.

- Quelles seront les priorités du rectorat pour cette nouvelle année scolaire ?  
- Il y a beaucoup de sujets sur lesquels nous travaillerons et mettrons toutes nos forces. Nous les dévoilerons la semaine prochaine. Parmi les sujets, il y a, entre autres, la question du harcèlement scolaire, la lutte contre le décrochage scolaire, l’inclusion…