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Refus du rapprochement en Corse : Alain Ferrandi en appelle à Macron


La rédaction avec AFP le Samedi 23 Octobre 2021 à 14:00

Ce vendredi 22 octobre Alain Ferrandi, condamné à la prison à vie pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a écrit à Emmanuel Macron pour l'interpeller sur les refus essuyés sur son rapprochement dans une prison corse, indiquant au passage qu'il allait déposer une nouvelle demande.



Alain Ferrandi - photo web
Alain Ferrandi - photo web
"Incarcéré le 25 mai 1999, je subis, y compris depuis la fin de ma période de sûreté, le 25 mai 2017, un traitement inhumain et dégradant, digne de prisonniers politiques dans des régimes condamnés par la France (...) Dois-je aujourd’hui me résigner à mourir en prison?", se demande Alain Ferrandi dans cette lettre ouverte au président de la République, datée de vendredi 22 novembre 2021.

"Monsieur le Président de la République, le sang a coulé, le chemin du pardon est long quand la mémoire vit, mais la France a su aussi au travers de l'histoire récente, dépasser la vengeance et incarner ce qu’elle proclame inlassablement… les droits de l'Homme", poursuit le détenu qui annonce le dépôt d'une nouvelle demande de radiation du répertoire des détenus particulièrement signalés (DPS).nCar pour lui "l’inscription ne se justifie plus à l'aune de (so)n parcours de détention" et doit lui permettre de se "rapprocher des (s)iens".

Depuis plusieurs années, Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, lui aussi condamné à la perpétuité dans ce dossier, contestent inlassablement le rejet de leurs demandes de rapprochement dans une prison corse, qu'ils jugent "discriminatoire" et synonyme de "vengeance d'Etat". 

Le dossier a de nouveau suscité nombre de réactions notamment en Corse après le refus le 7 octobre de la cour d'appel de Paris d'accorder un aménagement de peine à Pierre Alessandri. En juillet le tribunal d'application des peines antiterroriste (Tapat) avait pourtant décidé de le placer en semi-liberté à la prison de Borgo (Haute-Corse) à compter d'août 2021, probatoire à une libération conditionnelle à compter du 20 août 2023.


La demande d'une commission d’enquête parlementaire sur les DPS en France

Interrogé à l'Assemblée nationale mardi, le Premier ministre Jean Castex a balayé l'idée d'une "vengeance de l'Etat", faisant remarquer que le centre pénitentiaire de Borgo ou la maison d'arrêt d'Ajaccio n'ont pas les moyens d'accueillir des DPS.

Vendredi, l’Assemblée de Corse a elle voté à l'unanimité une résolution solennelle demandant le "rapprochement immédiat" dans une prison insulaire d'Alain Ferrandi, Pierre Alessandri et Yvan Colonna.

Et samedi, les avocats d'Alain Ferrandi, Me Françoise Davideau et Me Corine de Bernardi ont écrit aux quatre députés corses pour leur demander d'oeuvrer en faveur de "la création d'une commission d’enquête parlementaire" sur les DPS en France.