"Pas d'eau, pas de courant" : les gens du voyage sur un parking à Mezzana

"C'est la galère, on n'a pas d'eau, pas de courant, pas de toilettes..." Océane Catta n'en peut plus. La jeune femme, qui prend la parole pour représenter la communauté des gens dits "du voyage" expulsés de Caldaniccia, ne demande - comme le reste de la quinzaine de familles du groupe - qu'à avoir un terrain aux normes pour les accueillir. Mais depuis qu'ils ont quitté le site appartenant à Patrick Rocca, la solution trouvée n'a pu être mieux qu'un parking situé derrière la gare de Mezzana, au nord-est d'Ajaccio, dans la commune de Sarrola-Carcopino.

Une situation transitoire qui ne convient à personne, ni aux gens du voyage en premier lieu, ni à la Communauté d'Agglomération du Pays Ajaccien (CAPA), auquel le terrain appartiendrait. "La CAPA nous a dit qu'il fallait partir, mais ils peuvent se mettre par terre, on ne partira pas, clame Océane Catta, déterminée. On attend de voir demain car ils vont peut-être nous faire quitter les lieux. Si c'est le cas, on se rendra à la mairie ou place Miot pour s'installer et protester car on ne peut pas rester comme ça."

En attendant une réaction des pouvoirs publics, c'est la grande débrouille malgré l'insalubrité du lieu. "Tous les bébés sont malades à cause du froid et ont comme des bronchiolites, s'inquiète la jeune femme qui représente les occupants du parking. On a des gens malades et l'infirmière ne vient plus..." Sans eau ni électricité, la galère a un coût moral, sanitaire et financier. "On a pris un groupe électrogène pour au moins essayer de se chauffer mais ça utilise du gasoil donc ça revient très cher, regrette Océane Catta. Mais on n'a pas de douches alors chacun se lave comme il peut, à la bassine..."

Muette depuis la prise de parole de son président Stéphane Sbraggia face aux gens du voyage il y a dix jours, la CAPA ne souhaite toujours pas communiquer, dénonçant simplement "l'occupation illégale d'un terrain au niveau du parking-relais de Mezzana par les gens du voyage."

L'instance avait indiqué en début de semaine "rechercher un terrain avec le soutien de l'État, de la région et de la CCI", mais aucune avancée ne semble pour le moment être envisageable.