Parcoursup 2024 : Les lycéens corses face à l'incertitude de l'orientation post-bac

 

Depuis le 17 janvier , les élèves de Terminale et les étudiants en réorientation ont commencé à s’inscrire et sélectionner sur Parcoursup leurs voeux d’études supérieures, parmi 23 000 formations reconnues par l’État. Ils ont jusqu’au 14 mars pour le faire et jusqu’au 3 avril pour clore leur dossier.

Chaque candidat pourra formuler dix voeux (et renseigner des sous-voeux en fonction des formations). Pour chaque choix, les élèves doivent expliquer leur motivation en quelques lignes. Il est recommandé, pour ne pas se retrouver sur le carreau, d’émettre un maximum de voeux et de ne pas candidater qu’à des filières sélectives (classes prépa, doubles licences etc.).  "La phase pour formuler les vœux c’est dans un mois, mais je repousse car je ne sais pas ce que je veux faire", avoue Charlotte, 17 ans, en Terminale dans un lycée de Bastia. Cette élève, qui a choisi les spécialités maths, HLP et anglais est "dans le flou sur son avenir"  et ne se dit "pas capable de formuler des voeux dès maintenant." "C'est une situation anxiogène mais les infos qu'on a sont partielles et confuses, je me renseigne comme je peux grâce à des amis et par mon prof principal...mais je suis dans le flou."

Léo, 18 ans, élève du même établissement exprime son malaise face au processus numérique de Parcoursup : "Il manque le contact humain. Là, on a l'impression de se faire juger par un ordinateur, c'est hyper stressant. J'aimerais pouvoir discuter avec des conseillers d'orientation pour avoir des avis et des conseils personnalisés. Mais on dirait que tout passe par Parcoursup." Comme Léo, Mateo, 18 ans dans quelques jours, se montre sceptique quant à l'efficacité de la plateforme : "Est-ce que les gens prennent même le temps de lire nos lettres de motivation ? Je me demande si ça vaut vraiment le coup de passer autant de temps à les rédiger." Ses interrogations résonnent chez de nombreux lycéens, confrontés à la complexité de la sélection post-bac et à l'opacité des critères d'admission.

Les élèves de terminale corses, comme leurs pairs à travers la France, ressentent le poids de cette période charnière. Entre difficultés à se projeter dans l'avenir, angoisses liées aux choix à venir et espoirs de trouver la voie qui leur convient, ils naviguent dans un océan d'incertitudes. Camille, 18 ans, adopte un point de vue plus détendu : "Je ne me fais pas trop de soucis. De toute façon, personne ne va rester sur le carreau et tout le monde sera accepté dans une formation. Mais à moment donné il faudra se bouger, certes."

Avec ses 23 000 formations, Parcoursup est à la fois une mine d'opportunités et un dédale d'informations à décrypter. "C'est comme une grande jungle", s'exclame Lucas, 18 ans, qui s'oriente plutôt vers une filière scientifique, décrivant le défi de naviguer à travers les différentes possibilités offertes par la plateforme. "J'aimerais qu'il y ait plus de transparence sur les critères de sélection. On se sent un peu dans le flou et ça rajoute au stress."

Cette édition 2024 de Parcoursup s'est toutefois enrichie d'outils pour faciliter la comparaison des formations, notamment grâce à un moteur de recherche plus performant. Pourtant, la quête d'orientation reste un défi de taille pour de nombreux jeunes, qui cherchent à se frayer un chemin dans les milliers des possibilités offertes par l'enseignement supérieur. Avec le 14 mars comme date butoir pour soumettre leurs vœux, les lycéens corses s'apprêtent à franchir une étape décisive dans leur parcours scolaire. Au-delà des stress et des doutes, l'espoir demeure de trouver la voie qui les mènera vers un avenir prometteur.