Julien Morganti, candidat à l’élection législative des 12 et 19 juin prochains dans la 2ème circonscription de Haute-Corse. Photo archives CNI.
Julien Morganti est en campagne. L’élu d’opposition municipale et communautaire bastiaise est le premier à s’être officiellement déclaré candidat à l’élection législative de juin prochain dans la 1ère circonscription de Haute-Corse. Comme pour les municipales de 2020, il se déclare très tôt, comptant sur ce lancement précoce pour obtenir une longueur d’avance sur ses adversaires. « C’est avec conviction et détermination que je suis candidat dans la 1ère circonscription de la #HauteCorse pour porter la voix du #rassemblement et du #changement », écrit-il sur son compte Twitter.
Sa candidature n’a surpris personne, d’abord parce que c’est sa seconde participation à ce scrutin, ensuite parce qu’elle s’inscrit assez logiquement dans un parcours politique personnel qu’il construit depuis quelques années. Ce qui est beaucoup plus étonnant, c’est sa présence aux côtés de l’ex-Premier ministre, Edouard Philippe, mardi à Bastia, où le maire du Havre est venu installer les comités locaux de son nouveau parti « Horizons ». Ce n’était pas vraiment dans ce parterre de droite que l’on attendait le jeune loup de la politique bastiaise, ancré à gauche, malgré son virage macroniste en 2017. Il a pourtant joué les hôtes dans sa ville, reléguant quasiment la poignée d’élus de droite présents aux rôles de figurants. « Je suis là pour accueillir un Premier ministre à Bastia. C’est un honneur pour notre ville. C’est un élu local qui a prouvé sa stature par son travail. Il y a aussi un aspect intéressant dans la recomposition politique actuelle qu’il peut incarner. Il peut être aussi le relais de la démarche que je représente, ici, pour les législatives », explique-t-il en marge de la réunion.
Pas d’investiture
Est-ce-à-dire que cet ancien Zuccarelliste, embarqué en 2013 dans la sécession Tattiste avant de faire cavalier seul en 2017, aurait rallié le nouveau parti de Centre droit ? « Non », répond-il. Pourtant sa présence peut difficilement être qualifiée d’anodine dans un contexte électoral, d’autant que la référente du Comité Horizons de Bastia, Marie Riolacci, est une de ses proches. « J’ai un mouvement à Bastia qui représente différentes sensibilités politiques sur des enjeux locaux. Chacun garde sa liberté d’engagement ». Pareil pour l’élection présidentielle. Celui, qui avait résolument soutenu le candidat Emmanuel Macron en 2017, semble avoir pris quelques distances avec le parti présidentiel qui lui avait refusé fraichement l’investiture au précédent scrutin législatif : « Il n’y aura pas de soutien de notre part. On laisse les gens libres en conscience de se déterminer. Comme il n’y aura pas aussi de demande d’investiture pour les législatives. Le but est de rassembler, à la fois, les oppositions municipales à Bastia et les oppositions régionales à l’échelle de la circonscription ». Une prudence de bon aloi tant il est vrai que les investitures nationales ne sont guère porteuses dans l’île et paraissent plus qu’handicapantes que jamais. Il le reconnaît sans détour : « Une investiture aujourd’hui, ça peut être clivant ! Et nous, notre objectif, c’est de rassembler. Tous les soutiens, qui sont dans la démarche d’Horizons, sont bienvenus, mais pas d’investiture ! ». En 2017, pour sa première participation aux Législatives, Julien Morganti avait recueilli 8,4 % des suffrages, soit 8 290 voix sur 60000 inscrits.
Est-ce-à-dire que cet ancien Zuccarelliste, embarqué en 2013 dans la sécession Tattiste avant de faire cavalier seul en 2017, aurait rallié le nouveau parti de Centre droit ? « Non », répond-il. Pourtant sa présence peut difficilement être qualifiée d’anodine dans un contexte électoral, d’autant que la référente du Comité Horizons de Bastia, Marie Riolacci, est une de ses proches. « J’ai un mouvement à Bastia qui représente différentes sensibilités politiques sur des enjeux locaux. Chacun garde sa liberté d’engagement ». Pareil pour l’élection présidentielle. Celui, qui avait résolument soutenu le candidat Emmanuel Macron en 2017, semble avoir pris quelques distances avec le parti présidentiel qui lui avait refusé fraichement l’investiture au précédent scrutin législatif : « Il n’y aura pas de soutien de notre part. On laisse les gens libres en conscience de se déterminer. Comme il n’y aura pas aussi de demande d’investiture pour les législatives. Le but est de rassembler, à la fois, les oppositions municipales à Bastia et les oppositions régionales à l’échelle de la circonscription ». Une prudence de bon aloi tant il est vrai que les investitures nationales ne sont guère porteuses dans l’île et paraissent plus qu’handicapantes que jamais. Il le reconnaît sans détour : « Une investiture aujourd’hui, ça peut être clivant ! Et nous, notre objectif, c’est de rassembler. Tous les soutiens, qui sont dans la démarche d’Horizons, sont bienvenus, mais pas d’investiture ! ». En 2017, pour sa première participation aux Législatives, Julien Morganti avait recueilli 8,4 % des suffrages, soit 8 290 voix sur 60000 inscrits.
Une alternative locale
Surfant sur la vague de cette recomposition politique qui se dessine au plan national, Julien Morganti entend incarner une alternative au pouvoir nationaliste local. « L’idée, c’est de rassembler dans différentes sensibilités, cela va de la gauche à la droite en passant par les Nationalistes qui sont, aujourd’hui, opposés au Simeonisme. On commence à incarner le grand rassemblement qu’on propose ». Cette alternance, affirme-t-il « ce changement, la population l’appelle de ses vœux. Il y a, en même temps, une attente, notamment par rapport à la Collectivité unique ». Le candidat dénonce « un déclassement à Bastia et en Haute-Corse », et « une collectivité coupée des réalités ». Il estime qu’un député « est censé incarner ce lien entre le territoire et le pays. Je veux être aussi un député qui représente l’ensemble des Corses, pas uniquement un parti et un homme comme l’est Michel Castellani ». Cette candidature, qui entend ratisser large, ne semble pas déplaire au nouveau leader régional de la droite, membre du parti Horizons et principal opposant à la majorité territoriale, Laurent Marcangeli. Tout comme son ami Edouard Philippe, le maire d’Ajaccio s’est déjà prononcé en faveur d’Emmanuel Macron et n’exclut pas des candidats sous étiquette « Horizons » sur les quatre circonscriptions corses. Tout dépendra en fait du résultat des élections présidentielles. Julien Morganti, quant à lui, fait feu de tous bois. Il veut « être un point d’équilibre dans une stratégie d’union pour rassembler autour d’un projet de défense des intérêts de la Corse et des Corses ». Et s’il entend « tendre la main » à des « militants d’autres listes » dans son « travail de reconquête », pas sûr que cette stratégie d’ouverture à tous vents suscite un écho favorable chez les autres oppositions. Notamment à Bastia. On ne voit pas comment les Communistes, qui lui avaient apporté un soutien de circonstance au 2nd tour des municipales en 2020, pourraient l’adouber. On ne sait pas non plus comment réagira le principal groupe d’opposition municipale, incarné par le trio : « Jean-Sébastien de Casalta, Jean-Martin Mondoloni et François Tatti », avec qui il avait refusé de fusionner lors du même 2nd tour, et qui l’avait alors rendu responsable de l’échec électoral. Quand aux oppositions nationalistes, il parait aujourd’hui encore bien hasardeux de parier dessus. Une seule certitude : face au député nationaliste sortant, Michel Castellani, grand favori, mais pas encore officiellement déclaré, le challenge sera difficile à relever.
N.M.
Surfant sur la vague de cette recomposition politique qui se dessine au plan national, Julien Morganti entend incarner une alternative au pouvoir nationaliste local. « L’idée, c’est de rassembler dans différentes sensibilités, cela va de la gauche à la droite en passant par les Nationalistes qui sont, aujourd’hui, opposés au Simeonisme. On commence à incarner le grand rassemblement qu’on propose ». Cette alternance, affirme-t-il « ce changement, la population l’appelle de ses vœux. Il y a, en même temps, une attente, notamment par rapport à la Collectivité unique ». Le candidat dénonce « un déclassement à Bastia et en Haute-Corse », et « une collectivité coupée des réalités ». Il estime qu’un député « est censé incarner ce lien entre le territoire et le pays. Je veux être aussi un député qui représente l’ensemble des Corses, pas uniquement un parti et un homme comme l’est Michel Castellani ». Cette candidature, qui entend ratisser large, ne semble pas déplaire au nouveau leader régional de la droite, membre du parti Horizons et principal opposant à la majorité territoriale, Laurent Marcangeli. Tout comme son ami Edouard Philippe, le maire d’Ajaccio s’est déjà prononcé en faveur d’Emmanuel Macron et n’exclut pas des candidats sous étiquette « Horizons » sur les quatre circonscriptions corses. Tout dépendra en fait du résultat des élections présidentielles. Julien Morganti, quant à lui, fait feu de tous bois. Il veut « être un point d’équilibre dans une stratégie d’union pour rassembler autour d’un projet de défense des intérêts de la Corse et des Corses ». Et s’il entend « tendre la main » à des « militants d’autres listes » dans son « travail de reconquête », pas sûr que cette stratégie d’ouverture à tous vents suscite un écho favorable chez les autres oppositions. Notamment à Bastia. On ne voit pas comment les Communistes, qui lui avaient apporté un soutien de circonstance au 2nd tour des municipales en 2020, pourraient l’adouber. On ne sait pas non plus comment réagira le principal groupe d’opposition municipale, incarné par le trio : « Jean-Sébastien de Casalta, Jean-Martin Mondoloni et François Tatti », avec qui il avait refusé de fusionner lors du même 2nd tour, et qui l’avait alors rendu responsable de l’échec électoral. Quand aux oppositions nationalistes, il parait aujourd’hui encore bien hasardeux de parier dessus. Une seule certitude : face au député nationaliste sortant, Michel Castellani, grand favori, mais pas encore officiellement déclaré, le challenge sera difficile à relever.
N.M.