Joseph Agostini, psychologue, psychanalyste, mais aussi dramaturge et intervenant radio sur RTL chez Flavie Flament, dans l’émission : « On est fait pour s’entendre ». Crédit photo Jeremy Flaum.
- De quoi parle votre premier roman ?
- Tout commence à la mort de Claude Santini, le personnage phare du roman. Ses enfants se disent des vérités qu’ils n’auraient jamais osé se dire si leur père n’était pas mort. Un règlement de compte a lieu sur le bateau. Entre le toubib psychorigide et l’avocat nationaliste, entre la sœur mariée à une femme arabe aveugle et le fils schizophrène, c’est la famille qui se retrouve, pour le meilleur et pour le pire.
- Tout commence à la mort de Claude Santini, le personnage phare du roman. Ses enfants se disent des vérités qu’ils n’auraient jamais osé se dire si leur père n’était pas mort. Un règlement de compte a lieu sur le bateau. Entre le toubib psychorigide et l’avocat nationaliste, entre la sœur mariée à une femme arabe aveugle et le fils schizophrène, c’est la famille qui se retrouve, pour le meilleur et pour le pire.
- Pourquoi avez-vous choisi une famille corse ? En quoi est-elle différente d’une autre ?
- Il y a des familles qui ont la Méditerranée dans le sang. C’est l’aspect sanguin, volcanique des discussions de fin de repas, la folie de parler fort, de ne pas se ménager. La Corse est brûlante en la matière. Et puis, il y a un aspect mutique, un silence presque morbide, à certains moments. Nous avons les deux sur l’île. Nous sommes dans ces paradoxes.
- Il y a des familles qui ont la Méditerranée dans le sang. C’est l’aspect sanguin, volcanique des discussions de fin de repas, la folie de parler fort, de ne pas se ménager. La Corse est brûlante en la matière. Et puis, il y a un aspect mutique, un silence presque morbide, à certains moments. Nous avons les deux sur l’île. Nous sommes dans ces paradoxes.
- Votre famille est-elle proche de celle que vous décrivez dans le roman ?
- Oui, c’est un jeu de miroirs. Je ne raconte pas une seule histoire vraie, mais toutes semblent s’agencer à la manière d’un puzzle très semblable à ma famille réelle. Les histoires, on peut les déconstruire, les détisser, mais garder leur essence. Alors, c’est l’essence de ma famille qui est dans ce roman, au-delà des intrigues qui sont différentes, par respect envers les gens que j’aime.
- Il y a une vraie réflexion sur la politique, la société corse, dans certains dialogues. Pourquoi ?
- J’ai beaucoup de dérision quand j’aborde les questions politiques, car qui dit politique, dit forcément démagogie et coup bas. On s’étonne encore que les idéalismes tombent en miettes ! Mais il n’y a pas une seule idée politique qui n’ait pas déçu depuis le début du monde ! Je dirais que la politique est faite pour décevoir. A l’image de notre humanité boiteuse, imparfaite, plaintive…
- Avez-vous été beaucoup déçu tout au long de votre carrière de psychanalyste et d’auteur ?
- Enormément ! Et pas par les gens auxquels je m’attendais. Quand j’étais journaliste, j’ai soutenu beaucoup d’artistes en leur faisant des papiers alors qu’ils n’avaient aucune exposition médiatique. Très peu m’ont renvoyé l’ascenseur. Mes interventions sur RTL, à la télévision et au Huffington Post, je ne les dois qu’à moi-même. Alors, oui, je suis déçu par ces gens qui, ensuite, tiennent des discours soi-disant honnêtes et vertueux alors que leurs comportements génèrent précisément la colère et le ressentiment. Tout part de là dans la vie, en matière d’hypocrisie sociale.
- La psychanalyse et la création sont complémentaires dans votre parcours. La psychanalyse n’est-elle parfois antinomique avec la création, ne l’étouffe-t-elle pas ?
- Je crois qu’on peut avoir les deux. S’analyser soi-même et créer. Ce n’est pas incompatible. Ça l’est quand on ne se donne pas à fond dans la création, quand on triche, quand on mime la créativité. Beaucoup de psys se posent comme sachant, mais ne donnent rien d’eux-mêmes. Quand on crée, on s’avoue. Et c’est une prise de risque.
- Vous dédiez ce premier roman à votre père. Pourquoi ?
- Il est mort l’an dernier. Ce roman, c’est comme un enfant. Il m’a permis de sortir du deuil. L’écriture matérialise les êtres disparus. Elle leur donne peut-être un habitat dans nos mémoires.
Propos recueillis par N.M.
LA TRAVERSEE DES MENSONGES EN COMMANDE ICI : https://editionsenvolume.com/la-traversee-des-mensonges-de-joseph-agostini/
Joseph Agostini sur RTL, intervenant chez Flavie Flament, dans l’émission : « On est fait pour s’entendre ».
https://www.rtl.fr/actu/conso/est-on-oblige-d-aimer-noel-7799716794/amp