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Inflation, vie chère, bas salaire : les postiers de Haute-Corse dénoncent une triple peine


Philippe Jammes le Vendredi 13 Octobre 2023 à 16:38

Une bonne vingtaine de postiers se sont rassemblés ce vendredi après midi devant leur direction régionale à Bastia. Ils entendaient une nouvelle fois dénoncer leur situation qu'ils estiment de plus en plus précaire.



Inflation, vie chère, bas salaire : la FAPT CGT de Haute-Corse dénonce une triple peine.
Inflation, vie chère, bas salaire : la FAPT CGT de Haute-Corse dénonce une triple peine.

« Pour les postiers corses, la situation ne s’améliore évidemment pas, bien au contraire, frappés par l’inflation, nous continuons à nous battre », explique José Bonfanti, secrétaire général de la FAPT (Fédération des salariés du secteur des Activités Postales et de Télécommunications) de la Haute-Corse. « Alors que la Corse est la région la plus pauvre de France, beaucoup de collègues n’arrivent plus à joindre les deux bouts et se retrouvent à devoir faire des sacrifices sur leur qualité de vie afin de pouvoir s’en sortir »


Si les postiers étaient bien présents ce vendredi matin au sein de l’intersyndicale qui a manifesté à Bastia (voir par ailleurs), il était important pour Julien Perraudin, secrétaire adjoint de la FAPT, de marquer le coup aussi devant leur direction régionale : « On a vraiment voulu marquer le coup en faisant ce rassemblement devant la direction cet après-midi, car la situation est prégnante, on est dans l’urgence. On a des agents qui ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille, des agents qui ne mangent qu’une fois par jour. On rentre vraiment dans une situation critique alors que La Poste dégage des profits et des bénéfices énormes ».
Des rencontres ont bien eu lieu avec la direction nationale, la CCI, les élus de l’assemblée de Corse mais pour l’heure les revendications des postiers sont restées lettre morte.
« Aujourd’hui il faut absolument trouver une solution pour que les postiers puissent vivre décemment de leur salaire » ajoute Julien Perraudin. « C’est aussi important pour l’économie locale. Et c’est pour cela qu’on veut que les élus, ainsi que la Chambre de Commerce et d’Industrie, prennent en charge ce problème. Aujourd’hui, à l’embauche, un postier ne touche que 13 € brut de plus que le SMIC et il faudra attendre 15 ans pour toucher 100 € de plus. Quand on sait qu’en 2021 un postier rapportait en moyenne 143 000 € par an à La Poste, c’est une honte. Les postiers doivent pouvoir bénéficier des gains de productivité dégagés au quotidien par leur travail».


Si sur la question propre des salaires, la discussion et la revalorisation ne peuvent se faire qu’au niveau national, pour la CGT, mais beaucoup d’autres dispositifs peuvent être mis en place au niveau régional pour lutter contre la vie chère. « On a l’exemple de certains départements frontaliers de la Suisse ou à Paris intra-muros », souligne José Bonfanti. « Aujourd’hui, nous réclamons une revalorisation de la prime de transport et son extension aux retraités, le versement de la prime régionale trajet domicile/travail, l’IRTC, de 400 euros par an, l’obtention d’une prime de vie chère de 200 € mensuelle ».
En cas de non-satisfaction, les postiers insulaires sont prêts à l’action : « On est à l’approche de la période de Noël, et vous savez qu’évidemment ça représente une manne financière énorme pour notre entreprise. Le personnel n’en peut plus et donc il faut que la direction s’attende à des mouvements d’humeur, à des actions peut-être un peu plus virulentes, si jamais elle n’entend pas la colère de ses agents » annonce Julien Perraudin. Si pour l’heure aucune réunion n’est prévue, la FAPT se dit prête à se mettre autour de la table et avec la direction afin de trouver des solutions pour permettre aux agents de s’en sortir financièrement.